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Une lecture dense et enrichissante.
Des documents du 17ème siècle découverts dans une vieille demeure en cours de rénovation et nous voilà partis pour suivre la quête d'Helen Watt, historienne, sur les traces du mystérieux destin d'Ester Velasquez.
Ce roman est érudit.
Il est question de quête d'identité, de l'histoire des juifs londonien du 17ème siècle, d'inquisition, d'intolérance, de la croyance en Dieu, de la place des livres, de la relégation des femmes, des ravages de la peste, de pauvreté,...
L'alternance entre 1660 et 2000 permet à l'intrigue de s'installer et l'histoire devient de plus en plus absorbante en avançant dans le récit.
Au cours de ma lecture, je n'ai pu m'empêcher d'aller consulter la vie de Spinoza et les dégâts de la peste et de l'incendie dans Londres de l'époque ; ce qui dénote l'intérêt que Rachel Kadish a provoqué chez moi.
Une écriture précise et détaillée.
Un roman ambitieux mais qui vaut vraiment le détour
Voilà un grand roman historique. Sa densité et son érudition m'ont dans un premier temps fait un peu peur avant de me tenir en haleine.
Il y a tant de thèmes abordés dans ce livre-puzzle que mes mots ne vous donneront qu'un vague aperçu de ce qui s'y cache.
On y parle de théologie et de philosophie, et pourtant, on est bien face à un page-turner.
Le roman se structure autour de deux récits alternés.
Londres, fin du XVIIe siècle : Ester Velasquez jeune juive séfarade née au Portugal a fui l'inquisition avec sa famille pour vivre à Amsterdam. A la mort de ses parents elle arrive en Angleterre avec son frère Isaac sous la protection du vénérable rabbin HaCoen Mendes.
Londres, 2000-2001, Helen Watt est une éminente historienne, professeur d'université, spécialisée dans l'histoire juive. Proche de la retraite, malade, Helen a sa carrière derrière elle.
Ces deux femmes vont se retrouver liées quand Helen est appelée pour expertiser des documents découverts lors de la rénovation d'une maison.
Commence alors une grande enquête, haletante et érudite qui mènera à des découvertes surprenantes.
Si vous vous embarquez dans cette histoire, vous allez comme moi être poussé à chercher à en savoir plus sur les textes et les penseurs juifs, sur l'épidémie de peste qui frappa Londres, sur la communauté juive dans l'Angleterre du XVIIeme, etc… jusqu'à l'étourdissement.
« de sang et d'encre » est une fiction électrisante et ambitieuse, d'une portée radicale et d'un ton intime, qui réunit deux femmes séparées par des siècles, mais confrontées toutes deux à des choix et des sacrifices pour réconcilier la vie du coeur et de l'esprit.
Fortement conseillé aux adeptes du genre (et aux autres aussi).
Traduit par Claude et Jean Demanuelli
Rachel Kadish a remporté pour ce roman le National Jewish Book Award
Ce roman !
Exactement ce que j'avais envie de lire ces derniers temps !
Des personnages puissants, qui vous marquent, une intrigue à plusieurs dimensions, des histoires individuelles qui se répondent, il a tout pour me plaire.
C'est un roman que j'ai pris le temps de savourer, étalant sa lecture sur plusieurs jours, revenant en arrière et relisant certains passages pour être certaine de n'avoir raté aucune phrase.
Ester Velasquez vit à Londres au 17ème siècle. Orpheline, elle a été recueillie par un rabbin ayant fui l'Inquisition. Un concours de circonstances fera d'elle sa scribe, à une époque où les femmes ont peu ou pas accès à l'instruction.
Des siècles plus tard, c'est sa voix qui parvient à Helen Watt, professeur d'université, et Aaron Levy, l'étudiant qui l'assiste, alors qu'ils mettent au jour des documents anciens découverts dans une ancienne demeure en banlieue de Londres.
La construction du roman est habile, alternant récits du 17ème siècle et récits contemporains, lettres écrites par Ester et lettres découvertes par les universitaires.
La voix d'Ester résonne et pousse Helen et Aaron à remettre leurs propres choix de vie en perspective.
L'ombre de Shakespeare et Spinoza plane sur ce pavé de 572 pages, qui demande parfois un peu de concentration, lors des passages à teneur philosophique, mais rien d'insurmontable non plus.
C'est un roman qui se mérite et se savoure.
Un roman écrit par Rachel kadish ! Je me doutais bien qu'il y aurait des personnages de religion juive dans cet ouvrage mais penser un seul instant qu'ils nous plongeraient dans un Londres des années 1660 et 2000, il fallait beaucoup d'imagination ! L'auteure en a eu et a rédigé un roman passionnant et foisonnant en de nombreux allers et retours entre ces deux périodes.
2000 :le professeur d’université spécialisée en histoire et en hébreu, Helen watt est appelée par un de ses anciens étudiants pour expertiser une pile de documents découverts sous l'escalier de sa maison à Richmond on Thames, près de Londres ! A la veille de sa retraite cette dame, fatiguée, usée, pleine de regrets et d’amertume arrive cependant à convaincre un doctorant américain Aaron Levy de lui venir en aide.
Londres 1665 : Ester Velázquez vient en aide au rabbin Hacoen Mendes qui l'avait sauvée des poursuites anti juives d'Amsterdam et l'avait autorisée à rester auprès de lui. Éduquée par son père contrairement à la coutume de l'époque, elle en sait trop, réfléchit trop et cherche sa place !
Il me semblait que déjà j'en savais pas mal sur les us et coutumes juives, mais je me suis régalée des détails précis de la vie au XVII eme siècle tout comme les différences de pratiques entre américains et anglais du XXI !!
Les discussions philosophiques m'ont semblé un peu longues, je reconnais y être assez peu sensible mais il est certain que la dissidence de certains comme Spinoza a du faire couler beaucoup d'encre à cette époque ! Et encore aujourd'hui !!
Ce livre est également un roman policier intello, qui était Aleph, signature en bas des manuscrits, qui a rédigé sous divers pseudonymes les lettres envoyées à Spinoza et d'autres philosophes de l'époque, mais aussi qui va publier en 2001 les premiers articles sur cette découverte, qui gagnera et comment ? Y aura t-il des morts, des blessés et des laissés pour compte ?
Découvrez le, laissez vous embarquer dans ce gros livre et apprenez encore et encore !
Merci à netgalley pour ces bonnes heures !
Tout d'abord je tiens à remercier Léa et le Picabo River Book Club ainsi que les Editions Cherche Midi pour ce nouveau partenariat.
Une superbe lecture profonde et passionnante sur l'Histoire, la place de la femme, la religion, la philosophie....et qui jongle entre deux époques 2017 et 1660.
2017, Londres, Helen Watt, professeur émérite spécialiste de l'histoire juive est appelée pour examiner des vieux papiers dissimulés dans une maison du XVIIe siècle. C'est une très belle découverte et elle s'attelle avec passion à décrypter ces documents avec l'aide d'un jeune étudiant Aaron Lévy. Il s'agit de lettres et autres papiers ayant appartenu à un rabbin, HaCoen Mendes. Le nom du copiste Aleph attire très vite leur attention....
1660, le rabbin HaCoen Mendes torturé par l'Inquisition en Espagne a trouvé refuge en Angleterre. Mais désormais aveugle, il a besoin d'aide pour écrire et pour correspondre avec ses pairs à travers le monde. Il vit avec deux jeunes orphelins qu'il a recueillis Ester et Isaac Vélasquez et sa servante Rivka. Isaac fuit son passé et se perd dans les rues de Londres... C'est donc Ester, jeune femme cultivée qui prend sa place auprès du vieil homme....
L'alternance chapitre par chapitre s'organise entre les deux époques et j'ai autant aimé l'une que l'autre, ce qui est rare. Deux époques, deux histoires passionnantes !
Il y a l'histoire d'Ester qui doit faire preuve de tant d'astuce pour parvenir à exister dans un siècle qui lui refuse son libre arbitre. Elle est emportée par l'Histoire : l'Inquisition, la peste...
Mais il y a aussi l'histoire d'Helen, hantée par ses souvenirs d'Israël, qui lutte contre la maladie et qui souhaite aller au bout de ses découvertes avant de partir à la retraite.
Deux magnifiques portraits de femmes intelligentes, fortes. Leur passé, leurs blessures apparaissent peu à peu et c'est à travers ces quelques papiers que l'Histoire les rapproche.
Outre ces deux héroïnes, Aaron apporte une autre dimension au roman avec ses propres questionnements, sa réflexion sur les choix de vie. D'autres figures marquantes traversent le récit : le rabbin, la servante Rivka, Dror, Manuel et Alvaro HaLevy....
Il serait dommage d'en raconter trop, il y a tant à découvrir dans ce livre ! C'est le parcours d'Ester et d'Helen, mais aussi l'histoire des juifs et de l'antisémitisme à travers le temps, l'exil forcé, on y parle de Shakespeare, de Spinoza, c'est une belle réflexion sur la religion et sur la place des femmes.
La plume est superbe, j'ai adoré la narration, cette façon sensible d'entrer dans l'intimité des personnages, leur introspection, de raconter les relations qu'ils entretiennent. Elle crée avec beaucoup d'élégance des ambiances particulières : la dimension un peu sacralisée de la recherche dans l'atmosphère feutrée des bibliothèques ; elle entretient un suspense croissant entre la vie amoureuse d'Aaron, le destin incertain d'Ester, la réussite d'Helen compromise par une concurrence féroce entre équipes de chercheurs.
La fin du roman est une véritable course contre la montre pour enfin percer tous les secrets enfouis dans les documents. Magnifique dénouement plein d'émotion !
Une excellente lecture que je ne peux que vous conseiller vivement.
https://chezbookinette.blogspot.com/2020/10/dencre-et-de-sang.html
Un grand merci à @LéaTouchBook et son Picabo River Book Club pour ce partenariat avec les Éditions Le cherche midi, qui m'a permis de recevoir ce livre.
La beauté et l'érudition de l'écriture m'ont enchantée dès les premières lignes.
Ça nous raconte une histoire du judaïsme, mais ça parle aussi de la liberté de pensée ou plutôt de l'absence de latitude dans ses opinions ainsi que de la place des femmes, partout, de tous temps, sans droits mais toujours coupables de tout.
XXIème siècle.
Helen Watt, femme vieillie avant l'heure qui donne l'impression d'être extrêmement âgée, presque grabataire à cause de la maladie, or proche de la retraite donc dans la soixantaine.
C'est un genre de Maître Yoda du judaïsme, la douceur et l'amabilité en moins, avec des connaissances immenses auxquelles elle a voué sa vie, et dotée d'un calme olympien.
Cette femme revêche et taciturne garde une blessure enfouie, un secret qui date.
Elle va s'attacher à traduire des textes trouvés dans une cache sous un escalier, vieux de trois cents ans, écrits en hébreu, portugais et anglais, aidée de Aaron Levy, doctorant empêtré dans sa thèse.
XVIIème siècle.
Constantina la rebelle, femme et juive, muselée par l'époque et la religion, qui veut croquer la vie et qui refuse de se taire, de se soumettre aux injonctions des rabbins qui selon elle étouffent tout droit au bonheur et toute joie de vivre.
Ester sa fille, qui au fond lui ressemble tellement, elle qui veut être scribe et étudier alors que les femmes n'ont pas le droit de lire et encore moins d'écrire, juste le droit de devenir de bonnes épouses.
J'ai ressenti tellement fort la détresse d'Ester face à l'impossibilité d'être décisionnaire dans le choix de sa propre vie : "Le corps d'une femme, dit le monde, est une prison où son esprit ne peut que s'étioler." (page 297)
L'histoire m'évoque des sensations à travers des faits.
Le déroulement se fait très lentement, de façon presque feutrée, comme si les sons eux-mêmes étaient étouffés.
On fait des allers-retours entre notre époque et le XVIIème siècle, avec la sensation qu'une passerelle invisible s'est établie entre ces deux périodes et les individus, comme si le passé rejoignait le présent pour ne jamais disparaître. Et puis il y a cette passion absolue de ceux qui cherchent à connaître le passé, qui n'est jamais figé dans le temps mais qui évolue au gré des découvertes, empli de questions sociétales, religieuses, philosophiques et existentielles.
L'histoire se déroule peu à peu au fil de la lecture, faite parfois de longues digressions dans les souvenirs des différents protagonistes.
Il y a des événements historiques racontés dans le livre que je n'ai pas trouvés, notamment les méthodes d'extermination des juifs à Babi Yar en 1941. Ce qui est raconté dans le livre ne correspond pas à ce que j'ai trouvé sur le net.
C'est long et lent mais pourtant passionnant et instructif.
J'ai appris beaucoup sur le judaïsme moi qui suis totalement profane, mais aussi sur les persécutions que les juifs subissent depuis la nuit des temps en différents endroits de l'Europe. C'est d'ailleurs pour moi un aspect qui reste obscur. Pourquoi les religions font-elles passer leurs idéologies avant le respect de l'être humain et de la vie ?.?. c'est le désir de pouvoir et son aboutissement, sans doute, qui corrompent tout.
Pour conclure, même si j'y ai trouvé quelques longueurs, c'était néanmoins passionnant, surtout dès la seconde partie où c'est devenu totalement captivant.
Mon intérêt est allé crescendo pour la destinée d'Ester à mesure que j'avançais dans sa vie, mais aussi pour ce que pouvaient découvrir Helen et Aaron au fil de leurs recherches.
Et puis c'est une belle histoire de femme qui se débat dans son époque. D'ailleurs mon cœur a vibré pour Ester, née trop tôt, beaucoup trop tôt.
C'est un roman foisonnant, une lecture exigeante, qui se mérite, très lente au début, presque trop, mais Rachel Kadish tisse une toile dans laquelle je me suis laissée envelopper jusqu'à la fin.
L'entretien avec Rachel Kadish, à la toute fin du livre, est passionnant car il retrace la genèse et l'éclosion de l'histoire ainsi que sa mise en place et les difficultés à surmonter.
J'ai absolument tout aimé dans ce roman.
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