Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
Ella Balaert nous livre dans ce texte, malicieux et émouvant, ses réflexions sur les notions de masque, d'origine, de racines, d'identité. De plume et d'ailes raconte 30 ans de vie sous pseudonyme de l'autrice, sous forme d'un abécédaire original dans lequel se croisent confessions autobiographiques, éclairages historiques, fiches pratiques, témoignages, réflexions. La forme courte du fragment permet de piocher ce que l'on souhaite dans ces petits textes audacieux. À partir de cas concrets, le sien ou d'autres, Ella Balaert s'interroge : pourquoi prend-on un nom de plume ? C'est en les incarnant qu'Ella Balaert nous livre dans ce texte, malicieux et émouvant, ses réflexions sur les notions de masque, d'origine, de racines, d'identité. De Romain Gary à Stendhal en passant par... Ella Balaert ! "De celle qui porte le nom de ton enfance et de celle qui choisit le nom de ta plume, laquelle vit, et laquelle joue la comédie de la vie ? Laquelle met en scène l'autre, et laquelle met en mots ? Ta vraie vie se joue-t-elle derrière le rideau - tandis que ton fantôme s'agite sur la scène devant des fauteuils vides ? Qui ne connaît la clairvoyance des aveugles et l'aveuglement des bien-voyants ? C'est bouche fermée que tu parles le mieux." E.B.
De plume et d’ailes, Ella Balaert, Des femmes
Abécédaire du pseudonymat. Depuis 30 ans, Ella Balaert écrit sous pseudonyme, et elle ne l’a dit qu’assez récemment. De plume et d’ailes est une sorte de portrait-abécédaire de ses années d’écriture, mais également de sa jeunesse à Avranches. Elle entrouvre la porte de sa vie privée, juste de quoi expliquer en quoi son pseudonyme lui a servi et continue de la servir. En quoi, sans lui, elle n’aurait pas écrit de la même manière, peut-être même pas écrit du tout.
Les paragraphes peuvent être autobiographiques, ou historiques, littéraires : elle évoque beaucoup les auteurs et autrices qui usent ou ont usé d’un pseudonyme, Stendhal, Romain Gary, George Sand… Elle écrit également sur l’étymologie, sur la vie d’autrice, la création, sur l’éventuel dédoublement de la personnalité à user de deux noms -voire davantage pour certains, sur la portée du nom de famille, sur le patriarcat qui souvent oblige la femme mariée à porter le nom de l’époux…
J’aime beaucoup les livres d’Ella Balaert et je découvre dans icelui que ce n’est pas son nom de naissance. J’aime son écriture qui parfois devient poétique, qui peut se faire aphorisme "Le pseudonyme ne cache pas le moi : il exhibe le masque", interrogatif "Tout pseudonom étant surnom, si nommer est humain, se surnommer est-il surhumain ?"
Ella Balaert aborde les thèmes de l’identité, des racines, de la création, du féminisme, de la place de la femme dans la société, de la place de l’écrivain, de la littérature… c’est tour à tour profond, plus léger et malicieux, fin, subtil. Tout ce qui fait de ce genre de livre un très bon livre.
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
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