Lara entame un stage en psychiatrie d’addictologie, en vue d’ouvrir ensuite une structure d’accueil pour jeunes en situation d’addiction au numérique...
Si ma mère avait pu être quelqu'un d'autre, elle aurait choisi d'être Thomas Pesquet. Il n'y a que l'espace qui compte pour elle. Les fusées, les étoiles, la vie en apesanteur.
Moi, dans tout ça, je n'ai jamais vraiment eu ma place.
Au fond, je crois que j'ai toujours su qu'un jour, elle s'éclipserait sans crier gare. Je pensais seulement qu'avant, on aurait le temps d'apprendre à se connaître.
Lyon, 2021. Adélie, 53 ans, divorcée, ancienne maquilleuse de plateaux télé, vit seule et voue une passion à Thomas Pesquet dont elle suit les moindres faits et gestes. Julia, sa fille, 28 ans, vit à Biarritz, mariée, mère de jumelles de 2 ans 1/2. Les relations entre elles, quand il y en a, sont tendues . Julia fait porter à sa mère la responsabilité du divorce de ses parents alors qu'elle avait 14 ans. Mais une terrible nouvelle va les rapprocher avant qu'il soit trop tard.
Encore une fois, Amélie Antoine, s'empare de sujets douloureux, dans lesquels, d'une façon ou d'une autre, on peut se retrouver.
Ce roman décrit la complexité des relations mère-fille qui, au fil des années, de l'éloignement, sont devenues un gouffre d'incommunicabilité. Elles ne se comprennent pas, tout ce que tente Adélie tombe à côté de la plaque. Elle connaît mieux Thomas Pesquet que sa propre fille. Cette relation est présentée des deux points de vue, alternativement, celui de la mère et celui de la fille ce qui souligne encore plus la distance qui s'est installée entre les deux femmes.
C'est aussi un roman sur les regrets de ne pas avoir été là au bon moment, de ne pas avoir prononcé les bonnes paroles, d'avoir laissé l'indifférence s'installer. Mais le pardon et la réconciliation avant qu'il soit trop tard apportent un certain apaisement.
Les personnages d'Adélie et de Julia ne peuvent que nous toucher, faire écho en nous. Une mère fantasque, qui ne sait pas exprimer ses émotions, qui a toujours peur de gêner, qui veut faire plaisir mais ne sait pas faire. Une fille qui en veut à sa mère depuis l'adolescence, qui la trouve égoïste, qui n'a jamais essayé de la comprendre. Elle lui reproche de n'avoir pas été assez aimante, assez présente pour elle. Comme dit l'auteure, on n'a jamais les parents ou les enfants qu'on souhaiterait et il faut l'accepter pour aller vers l'autre.
C'est aussi un roman sur la terrible solitude des personnes âgées dans les grandes villes et un plaidoyer sur le droit de mourir dans la dignité, de choisir son heure lorsque la maladie rend la vie insupportable pour soi et pour son entourage. Nous suivons le douloureux cheminement d'Adélie vers cette décision qui l'apaise lorsqu'elle la prend, vers cette ultime liberté qu'elle s'accorde et que sa fille finira par comprendre après la phase de déni et de rejet.
Comme avec ses autres romans, Amélie Antoine a le don de me toucher, de me faire m'interroger; je ressors bouleversée de cette lecture même si je regrette la présence un peu trop envahissante et l'hommage un peu trop appuyé à Thomas Pesquet, rejoignant en cela l'agacement du personnage de Julia.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
Lara entame un stage en psychiatrie d’addictologie, en vue d’ouvrir ensuite une structure d’accueil pour jeunes en situation d’addiction au numérique...
Un douloureux passage à l'âge adulte, entre sensibilité et horreur...
Blanche vient de perdre son mari, Pierre, son autre elle-même. Un jour, elle rencontre Jules, un vieil homme amoureux des fleurs...
Des idées de lecture pour ce début d'année !