"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'histoire commence et s'achève au cimetière du Montparnasse, sur une tombe. Celle du poète et résistant Robert Desnos, arrêté par la Gestapo un matin de Mardi gras. Interrogé rue des Saussaies, enfermé à Fresnes puis transféré au camp de Compiègne, celui que son ami André Breton surnommait le « prophète » du surréalisme, celui qui sidérait ses compagnons par ses facultés oraculaires dans les « Grands Sommeils », celui qui a donné souffle à Rrose Sélavy et au Corsaire Sanglot, prend le chemin de l'Allemagne nazie où il sera déporté de camp en camp jusqu'à Terezin. À cette histoire se mêle celle d'un amour entre un homme et une femme de notre époque. Un amour-passion qui se noue - et se dénoue - autour de l'auteur de Corps et Biens. Un amour foudroyant dont le souvenir hante encore le narrateur. Pour s'en libérer, il devra parcourir en pensée le Chemin de croix de son poète fétiche.
J’avoue que je ne connaissais pas vraiment l’histoire du célèbre poète surréaliste et résistant Robert Desnos auteur notamment de « Corps et biens ».
Très jeune, Robert Desnos « clame haut et fort son inexplicable désir de devenir poète et écrivain ».
Le roman nous raconte la vie du poète, sa naissance en 1900, son enfance, sa jeunesse, ses rencontres : Breton, Eluard, Ernst, Aragon….
Il nous raconte également le mouvement surréaliste, sa rencontre avec Yvonne George, Youki, la résistance, son arrestation, jusqu’à sa mort du Typhus en 1945.
Yvonne George, qui lui inspira l’une de ces plus belles œuvres « Corps et Biens ».
Parallèlement, le narrateur nous raconte son histoire d’amour, dont on sait dès le début qu’elle se termine, au cimetière Montparnasse devant la tombe du poète.
Il alterne la vie de l’artiste et son histoire d’amour.
J’ai beaucoup aimé, c’est passionnant, j’ai appris beaucoup de choses, l’écriture est fluide. Il m’a donné envie de découvrir l’œuvre de Robert Desnos.
Grand poète de la première moitié du XXème siècle, Robert Desnos intégra d’abord le mouvement des Surréalistes mais en fut banni par ses créateurs, Breton, Aragon, Eluard pour n’avoir pas adhéré au communisme. Bien trop épris de liberté, il vécu ces « années folles » de l’avant-garde parisienne sans jamais cesser de s’opposer aux doctrines liberticides, ni de railler la politique collaborationniste.
Un militantisme qui le fit arrêter en 1944 et enfermer au camp de Compiègne puis déporter à celui d’Auschwitz. De camps en camps, il tenta de surmonter ses terribles conditions de détention, en écrivant pour Youki, la femme qu’il aimait passionnément, animé par sa vision poétique et onirique de « la merveilleuse et indicible beauté du monde ».
Journaliste et essayiste, Yann Verdo sème des vers de Desnos dans tout son roman, introduisant la vie du poète par celle d’un narrateur, à qui le recueil Corps et Biens inspira une histoire d’amour brève mais intense.
Et lorsque le narrateur s’efface progressivement pour laisser place à son mentor, on se réjouit de la tournure que prend le récit, centré alors sur le destin tragique de l’écrivain.
Cette biographie romancée déchirante nous raconte la vie insouciante et marginale de ce poète libertaire qui refusa toute soumission morale mais fut brisé dans son corps par le nazisme.
« Je vous salue vous tous qui résistez, enfants de vingt ans au sourire de source
Vieillards plus chenus que les ponts, hommes robustes, images des saisons,
Je vous salue au seuil du nouveau matin… » Robert Desnos
Et je gage qu’après avoir lu ce livre, tout amoureux de la poésie aura comme moi, envie de se plonger dans les mots de ce poète résistant que la passion dévorait, et de saluer à son tour, la beauté éternelle de son œuvre.
L'histoire commence au cimetière du Montparnasse, où un jeune couple d'amoureux déambule entre les tombes à la recherche de celle de Robert Desnos. Leur rencontre s'est faite autour d'un livre de l'auteur « Corps et Biens » que le jeune homme a offert à la jeune femme alors que celle-ci hésitait à le choisir. Il va lui transmettre sa fascination pour le poète et leur histoire se construire autour de son oeuvre.
Yann Verdo va nous raconter en parallèle l'histoire de Robert Desnos, son ascension au sein du mouvement surréaliste, les querelles entre les membres du mouvement, les dissidences, son amour à sens unique pour Yvonne, puis sa rencontre avec Youki, qui quitte le pieintre pour lui, son arrestation par la Gestapo, son internement au camp de Compiègne, la déportation, Auschwitz, Terezin…
Dévoiler le texte masqué
Je connaissais mal l'oeuvre de Robert Desnos, je l'avoue, comme les Surréalistes en général, car je préfère les Romantiques, mais tous les poèmes cités par l'auteure de ce livre m'ont plu et depuis que je l'ai refermé, je rattrape le temps perdu…
Le style, la construction du livre et l'écriture de Yann Verdo m'ont beaucoup plu et donc donné envie de lire son autre roman « Noone », par contre j'avais noté son essai « le violon d'Einstein » mais le temps passe…
Vous l'aurez compris, ce livre est un coup de coeur…
Un grand merci à NetGalley et aux éditions Elidia qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteur
#Dansbienlongtempstumasaimé #NetGalleyFrance !
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C'est le roman d'une histoire d'amour qui commence et s'achève devant la tombe de Robert Desnos au cimetière du Montparnasse. C'est le roman de l'amour immense de ce même poète pour deux femmes, qui chacune à leur tour lui ont inspiré son oeuvre. C'est le roman de l'amour des mots qui lui ont permis de conserver une part d'humanité dans l'enfer des camps où il survivra pendant 16 mois avant de succomber au typhus au camp de Terezin un mois après la fin de la guerre.
De Robert Desnos je savais peu de choses, sinon quelques vers conservés par ma mémoire de mes années de lycée et la mention qu'il faisait partie des surréalistes. En lisant ce livre j'ai fait connaissance avec un homme étonnant qui a côtoyé tous les artistes de l'entre-deux guerres, considéré comme le "prophète du surréalisme" par André Breton lui-même, j'ai découvert qu'il avait été un grand amoureux et un résistant courageux et j'ai été bouleversée par sa fin tragique. Par ce roman Yann Verdo rend un hommage magnifique à cet homme libre, cet esprit éclairé qui jusqu'au bout a gardé sa liberté, s'évadant par l'écriture et par la poésie et qui s'est nourri dans les épreuves les plus dures de l'amour infini de sa femme et de la fraternité avec ses codétenus. Cette biographie est très documentée, mais je l'ai trouvée d'une beauté épurée, toute en délicatesse, notamment dans les pages traitant des camps, poignantes et pourtant pudiques.
Je suis cependant plus réservée sur les pages portant sur l'histoire d'amour malheureuse de l'auteur. Même si elles sont belles j'ai eu du mal à faire le parallèle avec le restant du livre, à trouver en quoi elles se répondent. Au fil des chapitres, cette histoire peu à peu s'efface, laisse plus de place au poète, comme un exutoire à son chagrin d'amour, l'écriture et la poésie comme moyens de survie.
J'entendais récemment l'auteur dans une interview dire qu'il espérait par ce texte donner envie de relire Desnos. Pari réussi, et même brillamment.
Un très beau titre pour ce texte qui mêle une histoire d'amour de nos jours et la biographie du poète Robert Desnos.
Ce vers est tiré du recueil "corps et biens, que le poète avait dédié à Yvonne Georges, son impossible premier amour.
L'histoire commence et s'achève au cimetière du Montparnasse, sur une tombe. Celle du poète et résistant Robert Desnos, arrêté par la Gestapo un matin de Mardi gras. Interrogé rue des Saussaies (écho à une précédente lecture "jouer; trahir, rêver de Frédéric Massot) puis déporté.
Une histoire d'amour à notre époque avec la lecture des oeuvres et la narration de la vie de Robert Desnos : les lieux de Paris, les poèmes échangés, des vacances à Cancale en Bretagne (Desnos avait pris le pseudo de Cancale en 1944 pour publier des textes contre le régime de Vichy).
L'auteur va nous parler de la vie de Desnos, du groupe des surréalistes (nous croisons Crevel, André Breton, Eluard, Max Ernst, Tristan Tzara, nous assistons à leurs séances de spiritisme en 1922-1923).
La vie de Desnos, ses rapports avec le groupe des surréalistes, son amour impossible avec Yvonne Georges, "étoile du music hall qui scintille dans le ciel du Paris des Années Folles", les nuits parisiennes ("le bal négre, club de jazz et point de ralliement de tout ce que l'époque compte de génial et déjanté, est à deux pas : Joséphine Baker y croise Fitzgerald qui y croise Foujita qui y croise van Dongen qui y croise Man Ray et Kiki de Montparnasse qui s'y attable avec Desnos."p82), la publication de son premier roman "la liberté de l'amour" où il raconte Rrose Salavy, sa veille amie imaginaire, l'image de l'étoile de mer, qu'il décrit dans un poème et qui a inspiré un film à Man Ray.
Puis sa rupture avec le groupe surréaliste en 1930, avec Breton et Aragon, puis il intègre le groupe de Rivière et de Georges Bataille.
Puis la grande rencontre avec Youki, compagne du peinte Foujita, la sirène "sinamour", la sirène tout amour.
Youki qui va tout tenter pour que Desnos rentre des camps mais il mourra malheureusement du typhus le 8 juin 1945, un mois après la fin de la guerre.
J'ai beaucoup aimé ce texte qui m'a fait découvrir la vie et les oeuvres de Robert Desnos.
Je ne suis pas une lectrice de poésie et connaissait quasiment rien sur cet auteur. j'ai beaucoup aimé la description des années 30 à Paris, les amours de cet homme et sa fin tragique.
L'histoire d'amour contemporaine est très romantique et qui n'aimerait pas se faire offrir un livre de poèmes à la sortie d'une librairie (!!).
Je vais maintenant lire les textes de Desnos et continuer ma découverte de cette vie parisienne des années 30, si foisonnante en matière d'écrits, de peintures, de fêtes.
#Dansbienlongtempstumasaimé #NetGalleyFrance
Deux histoires d’amour déçu se côtoient et se répondent dans ce roman. Celle du narrateur commence avec un livre de Robert Desnos et prend son envol au cimetière du Montparnasse devant la tombe de cet homme qui le fascine.
En parallèle à son histoire d’amour il raconte la vie de Desnos depuis le jour de son arrestation par la Gestapo jusqu’à son décès après sa libération du camp de Birkenau.
L’écriture de Yann Verdo est tout à adaptée aux choix de structure du roman. Il glisse aisément de l’histoire de Desnos à celle de son personnage, sans forfanterie.
Sa façon de parler de Desnos et d’expliquer son cheminement dans la vie et le Surréalisme m’a donné très envie de redécouvrir l’homme et le poète qu’il fut ! J’ai trouvé que c’était une façon très digne de parler des horreurs vécues mais aussi très subtile de rentrer dans son intimité.
Cette délicatesse va me pousser à lire les autres romans de l’auteur car loin de l’approche académique que nous avons eu de Desnos, il le rend très accessible et très humain.
#Dansbienlongtempstumasaimé #NetGalleyFrance #rentreelitteraire2022
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