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Il se compose d'un récit de Jean-Noël Pancrazi sur la mort de son père dans une clinique d'Ajaccio puis sur son enterrement dans un village Corse. C'est un texte poignant et discret qui constitue la suite de Long Séjour. Les photographies de Depardon représentent exclusivement des paysages et des monuments, très loin des images pittoresques et habituelles. Les deux oeuvres n'ont pas de correspondance directe mais sont unies par des résonances profondes. C'est après avoir vu les photographies de Depardon que Pancrazi a écrit son récit.
Les deux auteurs ont longuement parlé du projet.
Le récit, extrêmement personnel, de l'écrivain n'est pas un commentaire des images du photographe, pas plus que celle-ci ne sont une illustration du récit. Les résonances qui les unissent sont plus profondes et constituent une approche de la Corse subtile, grave et singulière, où les clichés ordinaires n'ont aucune part.
Raymond Depardon, photographe et cinéaste, a publié de nombreux ouvrages, notamment aux éditions du Seuil, en collaboration avec Jean-Claude Guillebaud, La colline des Anges, retour au Vietnam et La porte des Larmes, retour vers l'Abyssinie, Errance et récemment Désert, un homme sans l'occident.
Très bel hommage rendu par Jean-Noël Pancrazi à son père qui décéda dans une clinique d’Ajaccio, au sein d’un département de fin de vie, le V240. Écriture tout en délicatesse, âpreté, sobriété et poésie pour décrire l’amour de la famille, des amis, des gens, de la Corse.
Les magnifiques photos de Raymond Depardon accompagnant ce texte assez sombre mais toutefois aussi très lumineux, n’ont pas de lien direct avec le récit sinon qu’elles sont en noir et blanc et qu’aucun personnage n’y paraît sinon l’âme des paysages et des habitations.
Le photographe signe 4 pages d’écriture intéressantes à la fin du livre parlant de ce qu’il ressent lors de ce reportage sous le titre « Je ne vois personne… » ce qui ne signifie pas qu’il ne pense à personne puisque sa compagne dont il est amoureux lui manque et il a hâte de retourner sur le continent pour la retrouver ce qui accentue ce sentiment empreint de solitude, de rupture et d'éloignement, tout autant dans ses photos que dans le texte de Pancrazi.
Très joli livre de 90 pages édité chez Seuil en 2000, acheté en version Points, lors d’une expo « La France de Raymond Depardon » à la BNF en 2010.
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