"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En lisant cette correspondance touffue, lyrique, emportée, qui pousse au bout de ses implications chaque sujet de polémique ou de compassion, au gré de ses interlocuteurs - amis, parents, amantes, éditeurs, écrivains ou critiques - nous découvrons la dualité vertigineuse de ce Janus, qui se montre si incroyablement humain et avant-gardiste dans ses oeuvres de fiction et parfois si excessivement doctrinaire dans ses essais. La correspondance tient des unes et des autres, de l'amour exclusif et de la fureur destructrice, du nihilisme schopenhauerien et du grand humanisme social rousseauiste.
Dans ce premier volume, couvrant trois décennies, on peut voir se dessiner l'évolution d'un tempérament naturaliste, volontiers incrédule, vers les formes hypersensibles de l'expressionnisme dont il sera l'une des grandes figures, avec la Sonate des spectres, la Danse de mort, ou Inferno écrit en langue française. August Strindberg aura fait de sa névrose, de son « nervosisme » de puritain intempérant, un instrument de pénétration psychologique unique dans la littérature de l'entre-deux siècles. Les moeurs figées de cette époque au bord de l'hystérie dévastatrice, sous les bannières de la famille et du mariage, de la sexualité et de l'argent, auront trouvé en lui un analyste abrasif et impétueux.
La correspondance d'August Strindberg, un siècle plus tard, nous restitue un monde à notre image, fait d'exacerbation passionnelle face à l'arbitraire et d'aspirations ludiques à une autre vie, enfin libre et sereine.
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