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« Je serai la seule femme que vous n'aurez jamais? Une vie trop intense diminue l'imagination : nous ne vivrons pas, nous ne ferons qu'écrire et parler pour faire gonfler les voiles. »Anaïs Nin et Henry Miller ont entretenu pendant vingt ans une correspondance passionnée. Commencée en 1932, elle s'achève en 1953, en Californie, alors qu'ils sont tous les deux devenus célèbres. Récit d'un amour fou, qui fait place peu à peu à la tendresse, ces lettres expriment la bienveillance constante qui anime la relation entreces deux écrivains d'exception.La sélection qui a été faite - Nin et Miller s'écrivaient tous les jours - suit l'évolution de leurs rapports au travers des années et offre un complément aux Cahiers secrets qui révélaient la passion littéraire et amoureuse qui les a unis. Le lecteur assiste à des échanges passionnants sur le devenir de leur oeuvre et le sens de l'écriture. Sans complaisance l'un envers l'autre, ils s'encouragent, sans cesser de s'adresser critiques et conseils sur leurs travaux respectifs.Cette correspondance constitue également un témoignage sur l'époque passionnante que ces deux êtres ont traversée et les personnalités du monde des lettres et des arts qu'ils fréquentaient. Deux personnages exceptionnels unis dans une fidélité essentielle, physique, matérielle et littéraire.
Après avoir découvert Miller au cours de mon adolescence, puis avoir lu le Journal d'Anais Nin il y a quelques mois, leur correspondance était bien évidemment la suite logique.
Que dire.
J'aime assez découvrir les auteurs que j'admire dans leur intimité. Même si, comme pour Camus et Casares, cela m'a mise parfois mal à l'aise. On entre dans quelque chose de profondément personnel, de lecteur on devient voyeur, de mots qui n'étaient pas destinés à être partagés.
Ce ne fut pas le cas avec Miller et Anais Nin.
D'une part, parce qu'il partage la même passion, la littérature, la même discipline, l'écriture, et que cela représente une grande part de leurs échanges. Leurs découvertes, leurs angoisses sur le devenir de leurs manuscrits, le travail autour de leurs écrits... C'est passionnant.
Ensuite, parce que le contraste entre la délicatesse Nin et la virilité Miller est fascinante à observer. Même si elle s'estompe quelque peu au fil des années. Leur écriture est gorgée de leur personnalité, et je retrouve tellement la patte Miller dans ses lettres intimes que je me suis souvent interrompue pour remacher une phrase ou deux.
Bref, quand on aime ces deux personnalités hors norme, cette correspondance est évidemment incontournable.
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