Des révélations, des confirmations et des paris littéraires
Je suis assez d'accord :/
Après avoir donné naissance à une petite fille, Cora Salme reprend son travail chez Borélia. La compagnie d'assurances vient de quitter les mains de ses fondateurs, rachetée par un groupe qui promet de la moderniser. Cora aurait aimé devenir photographe. Faute d'avoir percé, elle occupe désormais un poste en marketing qui lui semble un bon compromis pour construire une famille et se projeter dans l'avenir. C'est sans compter qu'en 2010, la crise dont les médias s'inquiètent depuis deux ans rattrape brutalement l'entreprise. Quand les couloirs se mettent à bruire des mots de restructuration et d'optimisation, tout pour elle commence à se détraquer, dans son travail comme dans le couple qu'elle forme avec Pierre. Prise dans la pénombre du métro, pressant le pas dans les gares, dérivant avec les nuages qui filent devant les fenêtres de son bureau à La Défense, Cora se demande quel répit le quotidien lui laisse pour ne pas perdre le contact avec ses rêves.
À travers le portrait d'une femme prête à multiplier les risques pour se sentir vivante, Vincent Message scrute les métamorphoses du capitalisme contemporain, dans un roman tour à tour réaliste et poétique, qui affirme aussi toute la force de notre désir de liberté.
Des révélations, des confirmations et des paris littéraires
Avec "Cora dans la spirale", le Prix Orange du Livre 2015 signe un excellent roman sur l'entreprise
Je me réjouissais de d'entamer ce roman qui, près de 30 après houellebecq dans son extension du domaine de la lutte, explore le libéralisme économique sans frein, les désillusions du monde du travail.
En mettant cette fois au centre de son histoire une jeune femme trentenaire.
Par ailleurs sur le fond je trouvais intéressant d'aborder le sujet des sociétés mutualistes qui a vu son modèle peu à peu se transformer pour aller vers toujours plus de compétitivité au détriment du bien être des salariés.
Cela étant dit, je ne sais pas comment s'est débrouillé l'auteur pour rendre le personne de Cora totalement désincarné, Cora est un archétype de la trentenaire qui après son premier enfant rencontre des difficultés dans sa vie de couple, dans sa vie professionnelle avec quelques éléments de "réalisme" saupoudrés ça et là sans qu'à aucun moment on puisse entrer en empathie ou même y croire.
C'est une succession de clichés :la relation lesbienne avec une femme libre et sans attaches, le réfugié artiste , sans parler de la fin.
L'écriture est lourde, cousue de fils blancs avec des digressions toujours mal amenées du style " elle regarde ce tableau africain accroché au mur et tiens ça lui fait penser à son voyage en Afrique il ya 6 ans + 6 pages à propos dudit voyage " dont on pourrait par ailleurs se passer sans compromettre la compréhension du roman .
Vous l'aurez compris je suis allée de déception en déception à la lecture de ce roman , je suis peut être passé à côté.
Vincent Message, nous entraîne dans une spirale infernale, où la trentenaire Cora, va subir les affres de la vie quotidienne; souffrances subies qui auront pour elle de cruels tourments. J'ai eu du mal à entrer dans la première partie de ce roman; en effet l'auteur, nous présente, avec lenteur et moult détails, les principaux intervenants de "Cora dans la spirale": digression ou méticulosité?
Un chroniqueur, Mathias, narre le récit de Cora, via une trentaine de carnets intimes en sa possession. Or donc, Cora Salme, jeune femme éprise de liberté, délaisse par nécessité la photographie partant du principe, "...que la précarité n'est pas une aliénation beaucoup plus sympathique que le salariat" - , pour entrer en 2007, dans une grande maison d'assurances: Borélia.
Ainsi, va débuter pour celle-ci la descente aux enfers, une Eurydice moderne! Et découvrir surtout, l'univers inexorable des grandes entreprises; qui pour réussir, ignore en tant que tel, l'individu! Avec pour arme, l'utilisation systématique de destruction psychologique via le harcèlement des individus. Quel choix, que faire face à une injonction paradoxale ? Que faire quand on lui propose des projets insanes pour satisfaire sa hiérarchie? Doit-elle suivre la ligne formée par la direction et courber l'échine, ou, partir?
Une spirale qui met en exergue, pour une société, les différents moyens à l'usage des ressources humaines face à une femme prise dans l'engrenage silencieux mais implacable du monde du travail. Après des promotions, elle va subir des critiques acerbes sur la qualité de son travail; et endurer l'inanité de la reconnaissance de son travail...Elle craque et ainsi consubstantiellement en subi les effets toxiques - burn out, mésestime de soi, etc... - avec les conséquences, que l'on peut imaginer, sur sa vie de couple et de leur enfant: Manon.
Un roman -un documentaire?- En tout cas, celui-ci, tient en haleine le lecteur, doté, en outre, d'une grande sensibilité et d'introspection, et qui, surtout, stigmatise le manque d'empathie des sociétés actuelles dont l'ultime objectif, devrais-je dire: le paradigme, consiste en l'exploitation sans vergogne de l'humain en faveur du Profit.
Un roman lucide et intimiste, symbole de nos sociétés modernes.
il est des livres qu on referme bouleversé et un peu hebété avec l impressionn d etre habité par un trop plein de sentiment! Cora dans la spirale est de ceux la. Ce grand roman choral parvient a mener de front plusieurs ambitions : a l histoire d une compagnie d assurances qui traverse une phase de restructuration font echo les reves dune generation desemparee par la précarisation croissante
en cle de voute, la trajectoire de cora dans son quotidien a la fois tragique egt tres banal
l ecrivain decide de raconter le quotidien en entreprise d une jeune trentenaire et la dfficulté de tenir ensemble tous les pans de sa vie ( couple, enfant ses passions) sans s abimer
construire une forme d action politique sans renoncer a la joie d inventer ; là estg peut etre l atout majeur de la litterature pour vincent Message qui se revendique " ecrivain au combat"
garde-fou contre les derives de nos sociétés contemporaines , son roman au rythme effréné m a ensérré pour le plus me lacher
cette spirale qui aspire cora nous guette , si elle ne nous a pas déja happé!!
Automne 2010. Cora Salme a donné naissance à une petite fille prénommée Manon et retourne travailler après trois mois de congés maternité. Jusque là, tout va bien. Très vite, hélas, le style un peu trop « ampoulé » de ce (long et confus) récit va me lasser … Je vais très vite m’ennuyer (eh oui, désolée !) à la lecture de cette hécatombe de misères vécues par cette pauvre Cora, qui ne semble jamais rien assumer et évolue en marge de sa propre existence … Trop « absente » pour affronter ce que certains d’entre nous ont (plus ou moins) eu à braver durant leur carrière professionnelle … Ou leur vie personnelle d’ailleurs. Engluée dans une poisse qui ne cessera de s’accroître, jusqu’à ce que l’intrigue ne devienne plus crédible …
Impossible pour moi d’éprouver la moindre empathie pour notre malheureuse héroïne (ou devrais-je dire victime ?) L’écriture ne s’y prête pas vraiment, il faut bien le dire … Trop sèche, trop narrative. Bref, je suis passée complètement à côté (mes excuses à l’auteur !)
Je précise que je connais bien le monde impitoyable de l’Entreprise, j’y ai fait – jusqu’à récemment – toute ma carrière (un peu plus de quarante trois années) : il ne s’agit donc pas d’une incompréhension contextuelle de ma part … Et bien sûr, j’insiste sur le fait que ce ressenti n’engage que mon humble personne !
Mathias est un journaliste, reporter free-lance lassé d'écrire sur commande des choses dont il cherche le sens. Il va donc se lancer dans une (en)quête au long cours sur Cora, jeune maman d'une petite Manon, qui tente de résister au rouleau compresseur d'une vie tournée autour de « métro, boulot, dodo ». Deux ans d'une tranche de vie qui déboucheront sur un drame (on le sait d'emblée, je ne divulgache rien).
Cora donc, car c'est quand même elle le personnage principal, photographe dans l'âme (mais ça ne fait pas vivre), travaille au département marketing d'une société d'assurance jusque là familiale. Quand cette société est rachetée commence la spirale qui va nous mener au drame. Les temps de trajet interminables, le temps compté pour déposer ou aller chercher Manon après des réunions qui s'éternisent, les injonctions contradictoires de l'entreprise, les intimidations ... tout ce qui insidieusement va finir par la fragiliser. Et la spirale s'élargit car, comme si tout cela ne suffisait pas, Cora qui tente comme elle peut de maintenir un sens à sa vie, se prend d'amitié pour un jeune migrant malien ou se lance dans une aventure extra conjugale.
La spirale de la descente est lente, très lente, insidieuse même, renforcée par des digressions qui, au delà de donner du rythme au récit, lui donne de la profondeur, et nous font prendre conscience de l'importance des petites choses de la vie (un morceau de musique, un tableau).
Le monde de l'entreprise, ses codes, ses rites, ses plans de restructuration, son fonctionnement sont très peu présents dans la littérature. Vincent Message réussit ici une chose qui me paraît extraordinaire : faite un roman contemporain sur un monde brut, violent qui laisse sur le côté les plus faibles sans tomber dans la caricature. Un grand merci pour ce très beau roman !
Après Défaite des maîtres et possesseurs excellent deuxième roman de Vincent Message, couronné du Prix Orange 2016, dans lequel nous ne sommes plus l'espèce dominante, voici "Cora dans la spirale", un vrai thriller qui va nous plonger dans l'enfer d'une entreprise.
Le roman débute en 2010 avec Cora, une jeune femme qui reprend le travail chez Borélia, une compagnie d'assurances, après avoir donné naissance à Manon. Dès les premières pages, le narrateur déclare : "Je ne peux pas savoir, et c'est l'une des beautés de la chose, qui lira cette chronique de Cora Salme - le récit de ces trois années qui ont changé sa vie et l'ont presque détruite." Cette phrase annonce en fait, la tourmente et le véritable tourbillon dans lequel Cora va se trouver emportée. L'auteur va s'attacher à nous décrire aussi ce qu'elle a vécu peu avant, son inclination pour la photographie dont elle rêvait de vivre, sa rencontre avec Pierre et leur projet de fonder une famille. Dans ce but, elle délaisse sa passion et se dirige vers un travail de chargée de marketing. Mais voilà qu'en 2010, la crise rattrape cette grande entreprise et un plan de restructuration est mis en place et tout va s'accélérer pour Cora qui va se faire engloutir par un burnout.
Il est particulièrement intéressant de suivre la vie quotidienne de cette salariée avec tous ses rêves mais aussi tout le stress que va engendrer la restructuration de son entreprise, et notamment son optimisation. J'ai également été bluffée par la maîtrise avec laquelle Vincent Message nous plonge de façon plus que réaliste dans cette tour et cet open space. La description qu'il fait de cette entreprise familiale rachetée par un grand groupe, le management brutal employé par cette société, la complexité des rapports entre les salariés et cette course au profit omniprésente sont rendus de façon magistrale.
On assiste à un véritable corps à corps entre Cora et Borélia.
L'enquête menée par le narrateur avec des entretiens avec différents acteurs de l'entreprise, l'utilisation du carnet de bord de Cora et la documentation sur la société m'ont fait penser à un travail journalistique et m'ont presque fait douter du fait qu'il s'agissait d'une fiction.
Magnifique portrait de cette jeune salariée :
J'ai été très touchée par son désir de liberté et son humanité toujours présente au milieu de cette barbarie du monde capitaliste. En outre, l'amitié qui se noue entre elle et un émigré malien contribue à la beauté de ce personnage et à sa générosité.
J'ai, par contre, été outrée par les pressions exercées à son encontre et le harcèlement qu'elle a subi, ceci d'autant plus, lorsque l'on sait que ce sont des choses banales qui se produisent fréquemment dans les entreprises.
Cora dans la spirale est un roman sur la société contemporaine où le capitalisme est roi, basé sur le profit faisant fi de l'homme qui n'est qu'un pion qu'on peut manipuler à son aise, sans pitié, et déplacer à sa guise. Ce thriller réserve beaucoup de surprises et maintient un suspense jusqu'au bout. Je ne peux que le conseiller chaleureusement !
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
J'aime ces rendez-vous que procurent la littérature et les livres, quand on commence la lecture d'un livre dont on ne sait rien, si ce n'est ce qu'en dit la 4e de couverture, qu'on ne connait pas son auteur, et qu'il fait écho au plus profond à un moment de votre vie. Cette impression de lire le bon livre au bon moment et c'est ce qui s'est passé avec ce roman. D'ailleurs, est-ce bien un roman ? Ou plutôt une enquête ? Un témoignage ? En tous les cas, il est brillamment construit et écrit. Malgré quelques longueurs, quelques lourdeurs aussi qui rendent parfois la lecture difficile (cela fait longtemps que je n'ai pas mis autant de temps à lire un livre !), j'ai adoré et il m'a profondément émue. J'ai été touchée par ce portrait de Cora, dans ses moindres détails, prise dans une spirale infernale dont on sait qu'elle n'est pas sortie indemne. le monde de l'entreprise et son côté déshumanisant et violent y sont parfaitement décrits voire disséqués, et c'est criant de vérité. On y trouve notamment une parfaite restitution de ce qu'est la vie en open-space, souvent contrainte et subie par les collaborateurs, là où le diable se cache dans les détails, là où ressort souvent le pessimisme ambiant, les plaintes incessantes qui arrivent à miner même les plus optimistes et équilibrés d'entre nous. On assiste, douloureusement mais impuissants, à la chute inéluctable de Cora qui en est venue à préférer « le trop-plein qui étouffe au vide où on se noie », le jour où elle a mis le pied au service marketing d'une grande compagnie d'assurance, laissant de côté ses rêves d'artiste et de photographe, ses rêves de liberté.
L'aliénation du travail au 26e étage d'une tour de la Défense, le harcèlement moral du N+1, lui-même contraint par ses supérieurs, la course au rendement et à la productivité, le capitalisme sous sa forme la plus débridée, les délocalisations, les restructurations et leurs dommages collatéraux, les plans sociaux « masqués », la précarité aussi, rien n'est oublié ici.
Marx définissait l'aliénation du travail comme « la perte de soi ». Être aliéné c'est être dépossédé de soi-même et c'est bien ce qui arrive à Cora.
« Je rêve d'un monde où on se raconterait les vies humaines les unes après les autres, avec assez de lenteur, d'incertitudes et de répétitions pour qu'elles acquièrent la force des mythes. Fidèle à l'utopie, je rêve d'une société où on aurait les moyens de faire ça, et où on n'aurait rien de plus urgent à faire. » C'est exactement ce que fait Vincent Message ici, il raconte la vie humaine de Cora avec lenteur, densité, précision et justesse. Brillant.
Que de longueurs inutiles dans ce roman...Trois fois au moins il a failli me tomber des mains, trois fois au moins j'ai pensé abandonner, tant il m'a lassée par moment. Voyant les critiques si positives et aussi parce que j'avais tant aimé le 2e roman de cet auteur, j'ai néanmoins persévéré.
Je ne le regrette pas vraiment, car le rebondissement "ce qui s'est passé le 8 juin" m'a totalement prise au dépourvu, je m'attendais à peu près à tout sauf à cela! Je n'irais pas jusqu'à dire que tout à pris son sens à ce moment, mais une grande partie.
En tout cas, les questions abordées et la perspective présentée dans ce roman sont particulièrement actuelles et méritent une profonde réflexion.
Je reste persuadée que 100 pages de moins ne nuiraient en rien au récit et j'imagine très bien ce livre adapté en film. L'image et le mouvement feraient merveille avec un récit au final aussi fort, en dépit de ses lenteurs.
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