"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Relation de voyage, récit d'apprentissage, méditation sur les sortilèges de la mémoire et de l'écriture : l'auteur du jeu de l'oubli, un des textes essentiels de la littérature marocaine moderne, se livre tout entier, avec cette nouvelle oeuvre, à la passion qui l'anime pour "la mère du monde", le caire, seconde patrie découverte, durant les années cinquante, par le jeune marocain venu y poursuivre ses études universitaires.
De cet éblouissement, les échos résonnent encore dans la mémoire : la voix de nasser annonçant la nationalisation du canal de suez, celle de la chanteuse oum kalsoum qui accompagne les premiers émois du coeur, les voix des vedettes de cinéma ou encore celles d'écrivains comme naguib mahfouz, lors de dialogues amicaux qui se substituent à l'encre sèche des romans dévorés dans le lointain maroc natal.
Et, par-dessus tout, la rumeur incessante de la ville infinie, bruissante de cris, de rires et d'aveux dans une langue aussi proche qu'étrangère. comme un été qui ne reviendra pas : toute la vie de l'homme adulte est restée marquée par cette première rencontre, retrouvée, prolongée à la faveur de fréquents retours. désormais, c'est un homme mûr, un écrivain, qui observe les mutations d'une egypte peut-être encore plus fascinante et qui se laisse conduire, par cette "dame drapée d'orgueil", dans les méandres d'une cité où cohabitent, à l'image des cimetières du caire, les vivants et les morts, les mots et les rêves.
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