80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
Dehors la pluie avait forci, le vent s'y vautrait maintenant. L'oreille d'un musicien aurait pu y entendre vibrer la cloche de bronze de la Capitainerie, celle qui veillait au bout du mole sur les noms des disparus. Joseph s'arrêtait devant chaque fois qu'il passait sur le quai. Dans les premiers temps il avait attribué au hasard ces promenades qui le ramenaient sans férir à la cloche et à tous ces noms d'inconnus, puis il avait tenté de croire qu'il venait là pour voir sortir les ferries qui partaient vers l'Irlande, vers Aran, vers où il n'irait pas, n'irait plus. Un soir il avait entrepris d'apprendre par coeur la liste de ces noms sans visage, dissous dans les flots, avec l'espoir vain de les sauvegarder, les protéger de l'érosion. Il commença de les prononcer d'une voix sourde comme pour protéger cette intimité naissante entre ces hommes et lui. Joseph les appelant, les voyait tous, leur dessinait des traits qui reflétaient - selon lui - la musicalité de leurs patronymes, leurs caractères se faisaient aussi au fil des rencontres.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
Selma ne vit que pour les chevaux et c’est à travers eux qu’elle traverse cette période violente si difficile à comprendre pour une adolescente...
"Osons faire des choses qui sont trop grandes pour nous", suggère Maud Bénézit, dessinatrice et co-scénariste de l'album
"L’Antiquité appartient à notre imaginaire", explique la romancière primée cette année