Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
Le système concentrationnaire russe aura toujours été le lieu de tous les paradoxes : on y souffrait, on y mourait aussi bien que dans les autres bagnes politiques dont le XXe siècle s'est fait une triste spécialité et qui n'étaient souvent que des centres d'extermination plus ou moins déguisés, et pourtant il arrivait qu'un mystérieux air d'humanité vînt se glisser en ces lieux par
les interstices de la clôture. L'âme russe, on le sait, a toujours cultivé l'esprit de contradiction, élevé par elle au rang d'un des beaux-arts.
Ariadna Efron (1912-1975), fille de la grande poétesse Marina Tsvetaieva, aura passé quinze ans de sa vie reléguée dans cet univers inhumain et elle aura réussi à y vivre libre intérieurement s'entend. Son « Journal » l'y aide : en fait de journal, une riche succession de lettres qu'elle adresse à ses proches, ignorant que l'horreur, dans le monde ordinaire qui lui est désormais interdit, a fait aussi des progrès (dès la première de ces lettres, datée d'avril 1942, on a le coeur serré : Ariadna demande des nouvelles de sa mère, l'être qui lui tient le plus à coeur, laquelle s'est suicidée l'été précédent...).
Emprisonnée en 1939, « libérée » en 1947 mais presque aussitôt renvoyée dans un camp du Grand Nord, la jeune femme écrit aux siens comme si sa vie dépendait de ces feuillets jetés au vent. Elle consacre aussi un texte de souvenirs à son enfance et à la figure de sa mère : un document poignant qui éclaire d'un jour singulier le destin de la grande poétesse russe dont Ariadna, dans les dernières années de sa vie, rassemblera patiemment l'oeuvre dispersée.
Au total, ce livre intime et fervent nous laisse une impression étrange : celle d'avoir connu comme une amie, comme une soeur, cette jeune fille puis cette femme à qui toute liberté pendant quinze ans aura été refusée, et qui malgré cela va droitement son chemin et trouve encore le moyen de nous aider, par-delà la distance et les années, à conduire le nôtre.
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
Chacune des deux demeures dont il sera question est représentée dans le sablier et le lecteur sait d'entrée de jeu qu'il faudra retourner le livre pour découvrir la vérité. Pour comprendre l'enquête menée en 1939, on a besoin de se référer aux indices présents dans la première histoire... un véritable puzzle, d'un incroyable tour de force
Sanche, chanteur du groupe Planète Bolingo, a pris la plume pour raconter son expérience en tant qu’humanitaire...
Des incontournables et des révélations viendront s'ajouter à cette liste au fil des semaines !