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1954. à la fin de la guerre de Corée et au sortir des camps de prisonniers établis par les Américains, Yohan, un jeune soldat du Nord, se voit proposer, comme à des milliers de ses camarades d'infortune, de s'expatrier. Il choisit le Brésil, dont il ne sait rien et ne parle pas la langue, et s'installe, en vertu d'un accord passé avec les Nations unies, dans un village sur la côte où il trouve du travail. Bien qu'étranger sur cette terre, Yohan trouve un père en la personne de son employeur, Kiyoshi, un tailleur japonais établi là depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, puis une famille auprès de Peixe, fils de pêcheurs devenu gardien de l'église du quartier, et de deux jeunes orphelins. Mais vouloir se construire un présent n'efface pas un passé douloureux, et Yohan devra se battre pour chasser les démons qui le hantent...
à la manière d'Alessandro Baricco dans Soie, Paul Yoon, l'auteur d'Autrefois le rivage, saisit l'essence de la vie et sa beauté dans la résilience d'un être qui survit à l'horreur et se réinvente.
« Paul Yoon réussit à transformer des scènes ordinaires en véritables instants de grâce. Un roman minimaliste et magnifiquement maîtrisé. » - Kirkus Review
Après une guerre fratricide, trois années dans un camp de prisonniers et un mois en mer, Yohan débarque au Brésil pour commencer une nouvelle vie, par une journée d’hiver pluvieuse. Une gamine lui offre un parapluie bleu. Il a vingt-six ans, un costume trop grand et une recommandation des Nations-Unis pour un emploi chez un tailleur japonais. Il était fermier mais, au camp, les Américains lui ont appris à coudre et il devient très vite un assistant inestimable pour le vieux Kiyoshi. Une complicité se noue entre le Japonais taiseux et le jeune nord-coréen exilé. Rien de démonstratif, des regards échangés, des silences amicaux. Yohan doit se familiariser avec un nouveau décor, un climat différent et une langue chaude et mouillée qu’il fait tourner sur sa langue avant de balbutier ses premiers mots. Laissant derrière lui les horreurs de la guerre, il se reconstruit paisiblement, grâce à la famille qu’il s’est choisie : Kiyoshi bien sûr, mais aussi Peixe, le gardien de l’église et surtout deux enfants, orphelins itinérants et insaisissables, Santi et Bia. La même Bia qui lui avait offert ce parapluie bleu qu’il a conservé tout au long des années…
D’une beauté triste, Chasseurs de neige est le roman de l’exil, du silence, des choses simples de la vie. Beaucoup de retenue, de pudeur -la guerre est à peine évoquée, les blessures sont effleurées – mais on sent tout le poids des combats inutiles, des pertes, des deuils, de la dureté du camp. Yohan est un résilient, il se reconstruit sans oublier son passé mais en avançant sereinement, dans la paix retrouvée. Son regard s’attache à décrypter sa nouvelle terre, les couleurs, les sons, les chants, les odeurs, la langue. Il mène désormais une vie modeste, s’applique à coudre des vêtements, à aider son bienfaiteur, à se créer une famille de cœur, loin de la Corée dont il ne sait plus rien, loin du froid et de la neige.
Un roman épuré et élégant où chaque mot sonne juste. Paul Yoon possède une écriture simple, presque minimaliste, avare de dialogues mais il retranscrit si bien les émotions, la tendresse, les liens qui se font et se défont, le passage du temps, la simplicité d’une existence. Délicat et émouvant.
Chasseur de neige de Paul Yoon fait partie de ces livres qui ne racontent pas grand-chose mais qui sont passionnants par le peu qu'ils racontent. En effet, les protagonistes ne sont pas plus approfondis que ça, l'histoire est simple et construite avec peu de chose, mais pourtant les personnages par leurs silences, leurs mystères - que laisse supposer l'écriture minimaliste - racontent les tréfonds de la nature humaine plus que des lignes d'écriture.
http://voyagelivresque.canalblog.com/archives/2016/08/11/34180928.html
Avec Autrefois le rivage, son premier recueil de nouvelles, Paul Yoon avait réussi à démontrer que sa plume cachait un style fluide et épuré et une écriture puissante et lumineuse. Son premier roman, Chasseurs de neige, véritable cap dans la vie d’un auteur, auréolé du prix des Jeunes Lions décerné par la New York Public Library en 2014, confirme le talent de son auteur, considéré comme l’un des écrivains les plus prometteurs de sa génération.
L’ouvrage débute en 1954, la guerre de Corée prend fin. Une guerre coûteuse en hommes et dont l’issu rend la situation militaire inchangée, continuant d’ancrer dans le pays cette fissure qui le conduira à se scinder en deux. Yohan, un jeune soldat du Nord, est prisonnier des Américains qui les ont secouru, lui et son camarade Peng, alors qu’ils étaient ensevelis sous la neige, en raison d’une explosion.
Contraint de s’expatrier, il choisit le Brésil et trouve un emploi chez Kiyoshi, un tailleur japonais, exilé lui aussi de son pays d’origine depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Sur place, Yohan est obligé de faire face à la barrière des langues, abandonnant peu à peu sa langue natale pour parler le portugais et fait la rencontre de plusieurs habitants du village : Peixe, qui garde l’église du quartier, Bia et Santi, deux enfants abandonnés errant dans le quartier et qui disparaîtront de sa vie. Et, au milieu de cette nouvelle vie, l’ancienne, celle du soldat qui resurgit par instant et de ces fameux chasseurs de neige.
Une nouvelle vie s’offre alors à Yohan, une vie quasiment monacale et réglée et où les confidences avec Kiyoshi sont rares, presque inexistantes, tout comme les dialogues que Paul Yoon réduit à son plus simple élément car le plus important ne peut pas être dit, il se laisse juste transparaître dans un geste, dans un mouvement qui donne une impression de exaltation, de contemplation. Car le lecteur contemple, à travers l’écriture minimaliste de son auteur, le changement d’existence de Yohan : les flashbacks rappellent alors la guerre, encore trop proche, et ses morts, l’emprisonnement qu’a vécu le jeune homme, le chaos des bombes et des armes, tandis que le présent est fait de solitude qui met la patience de Yohan à rude épreuve, l’isolement qui incombe au migrant et la découverte d’un nouvel environnement, de nouvelles coutumes, d’un nouveau mode de vie.
C’est un peu le sujet de Chasseurs de neige, celui de la vie et de la résilience. C’est l’apprentissage d’un homme qui cherche à oublier le passé pour pouvoir enfin revivre : les scènes ordinaires de la vie quotidienne sont les plus extraordinaires, de part de la simplicité de l’écriture qui les rend passionnantes, aériennes. En minimisant son écriture à la signification la plus stricte, Paul Yoon assemble alors un poème, où les mots sont épurés de leurs artifices et où la beauté du monde saute alors aux yeux, et offre, avec la relation de Yohan avec son employeur, Kiyoshi, un tableau élégant de la solidarité et de l’amitié. Chasseurs de neige est un premier roman que l’on referme à regret, le cœur bouleversé par tant de beauté.
https://unepauselitteraire.com/2016/03/24/chasseurs-de-neige-de-paul-yoon/
Chasseurs de neige est un récit à la fois simple et poétique, ce qui le rend très émouvant tout en étant pudique.
L'histoire est celle de Yohan, soldat coréen fait prisonnier lors de la Guerre de Corée, qui émigre au Brésil, mais reste hanté par les souvenirs de son passé, notamment son expérience dans les camps.
Si les passages consacrés au camp sont durs, il se dégage du reste du récit, qui prend pour théâtre un village côtier brésilien, une douceur diffuse, prégnante et entêtante.
Une lecture étrangement apaisante!
Ma chronique complète est ici : http://viederomanthe.blogspot.fr/2016/05/chasseurs-de-neige-paul-yoon.html
A la fin de la guerre de Corée, Yohan, dernier prisonnier du camp n’a pas voulu être rapatrié dans son pays, la Corée du Nord. Le camp américain va fermer et on lui propose de partir au Brésil où un travail l’attend. Nous sommes en 1954, Yohan part vers un pays qu’il ne connait pas dont il ignore la langue. Il débarque par une journée pluvieuse. Une fillette en vélo lui donne un parapluie, qu’il gardera toujours. Le voici devant la porte de son nouvel employeur, Kiyoshi, tailleur japonais exilé de la seconde guerre mondiale, la porte de sa destinée.
Une nouvelle vie débute pour Yohan en la compagnie silencieuse et attentive de Kiyoshi. L’intégration se fera doucement, sans heurts apparents presque par cercles concentriques, vous savez comme le caillou qui tombe dans l’eau. Il y a Peixe qui est devenu son ami et connait l’histoire de chacun ; Bia et Santi, ceux du parapluie, que Kiyoshi, puis Yohan, laissent entrer dans le magasin, sorte de refuge, havre de paix dans leur existence de vagabonds refoulés par les habitants. Avec cette famille reconstituée, Yohan a pu continuer sa vie sans pour autant exclure « les chasseurs de neige », la guerre, la mort, de ses cauchemards.
J’ai vraiment beaucoup aimé l’écriture minimaliste, épurée, poétique de Paul Yoon. Pas besoin de phrases longues, ampoulées… pour nous faire ressentir, nous faire comprendre les difficultés de Yohan. La vie quotidienne et ses difficultés est magnifiée par les mots de Paul Yoon La filiation, la transmission, la solidarité, l’amour, la résilience sont au cœur de ce très beau livre.
Un coup de cœur.
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