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Charles Berberian, de son crayon, raconte ce moment clé dans la carrière de cette icône du design. Dans un carnet en fin d'ouvrage, son entretien avec Pernette Perriand, fille de Charlotte, apporte un nouvel éclairage sur la vie de cette artiste.
Juin 1940, à bord du Hakusan Maru, Charlotte Perriand quitte la France. Endormie dans sa cabine, elle fait un cauchemar. Le Corbusier, sous les traits d'un corbeau, lui fait des reproches : « Tu auras tout le temps de méditer le mal que tu m'as fait.» En route vers le Japon, cette architecte avant-gardiste et non conventionnelle va vivre une période fondamentale dans sa vie. L'immersion dans la culture et les traditions nippones sera pour elle une véritable révélation. Cette expérience lui permettra de développer sa vision de l'architecture d'intérieur : réformatrice, alliant tradition et modernité, adaptée au confort et à la vie moderne.
« Je ne conçois jamais un meuble pour un meuble, mais pour un volume architectural et un besoin précis en tenant compte des gestes, de la technique, de l’harmonie et de l’espace. Je ne suis pas designer, je suis architecte »
Ainsi se définit Charlotte Perriand, jeune architecte qui va débuter dans l’atelier de le Corbusier avec lequel elle travaillera dix ans.
Elle travaille énormément mais prend aussi le temps de s’amuser dans le Paris des années folles où elle fréquente Jean Prouvé, Fernand Léger et le couple Delaunay.
Invitée par le ministre du Commerce et de l’Industrie, elle s’envole pour le Japon. Emerveillée par le savoir-faire des artisans, elle intègre dans ses créations l’artisanat et les matériaux traditionnels comme le bambou et le bois.
La guerre va la rattraper et elle restera au Japon jusqu’en 1946. Elle épousera un français dont elle aura une fille : Pernette.
L’auteur s’attache à retracer le chemin artistique de cette architecte qui a marqué son époque ainsi que le design japonais. Il explique le cheminement de l’œuvre et on comprend mieux la genèse des meubles créés par l’artiste.
Dans la seconde partie, il nous livre une interview de Pernette Perraud qui a suivi sa mère au Japon lorsqu’elle avait dix ans.
Cette biographie est bien documentée. On peut regretter qu’elle ne décrive que l’aspect professionnel de l’architecte. Des engagements politiques de Charlotte Perriand, on ne saura rien. De ses amis, de sa famille, pas grand-chose.
Les dessins sont très sobres, à l’image du mobilier épuré de la designer. Il y a quelques belles aquarelles japonisantes qui s’harmonisent parfaitement avec le récit.
Témoignage intéressant mais qui manque de fantaisie.
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