"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Des perdus, des fâchés, des forcenés, des mioches embarrassés de leur corps et de leurs cris, affrontés aux pays, aux bordures des forêts, à la fougère et à la nuit. Dans le froid, une ébauche d'âme se disperse en buée.
C'est l'enfance.
Les poèmes en prose de Mary-Laure Zoss n'ont pas d'équivalent, bien que nourris par des voix qu'on ne saurait réduire au choeur pourtant très riche de la poésie suisse romande, de Roud à Chappuis en passant par Chappaz ou Jaccottet. Petits blocs durcis pour résister au temps et aux modes, une histoire y apparaît en filigrane, une famille plutôt vague s'y dessine, chacun comme membre épars d'un grand corps menacé de dislocation : ici ou là, à vau-l'eau, l'un traîne sous les toits, l'autre fait front aux vitres, un troisième se rue dans les combes...
Et de quoi ça parle au fond ? Pour aller à l'essentiel, ces esquintés, ces reclus, ces demeurés n'ont pas encore essayé la parole ; elle, elle en perçoit le secours somme toute précaire, audacieux. Elle y va. Durement, âprement, parfois comme à reculons. La poésie de Mary-Laure Zoss, c'est ça : tenter de s'accrocher aux mots comme aux cris des buses qui tournoient dans les mélèzes, alors qu'on n'y voit pas grand chose, que tout semble définitivement gâché dans le fouillis des choses, dans la violence des êtres, dans l'insondable des visages ou des murs de roche, dans la vieille souillure des viscères.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !