Si les différents chapitres qui composent ce livre ne constituent pas un ensemble systématique, ils répondent à une même intention, : selon l'injonction de la première Lettre de saint Pierre de se tenir prêt à l'apologie devant ceux qui demandent de rendre raison de l'espérance chrétienne. Ils procèdent de la conviction que si « nous avons tout le Verbe dans le Christ », comme dit saint Justin, la nouveauté de ce Verbe livré une fois pour toutes ne laisse pas de devoir être interrogée et explicitée.
Ce devoir de pensée est d'abord devoir d'exposition de la foi, dont la certitude ne va ni de soi ni sans choses difficiles à penser, comme dit encore un hapax de saint Pierre.
Tel est ce qui fait la première unité d'intention de ce recueil : rendre compte de la certitude de la foi et de sa difficulté noétique.
Une seconde partie développe trois conséquences de la certitude paradoxale de la foi, en tant qu'elle échappe aux prises de la métaphysique. D'abord en renversant le constat habituel selon lequel la théologie se constitue comme savoir rigoureux en important des concepts initialement philosophiques : l'inverse est vrai, s'agissant d'une des notions les plus fondamentales de la métaphysique, celle d'existence, premièrement christologique. Ensuite en examinant la décision antimétaphysique qui fonde La gloire et la croix sur la considération du beau en tant que transcendantal non de l'étant, mais de Dieu. Enfin en essayant de mettre en évidence l'univocité principielle du concept d'amour, puis de montrer que la pensée augustinienne destitue l'amour de soi de sa primauté.
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