"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Quand il est entré dans le supermarché, il s'est dirigé vers les bières. Il a ouvert une canette et l'a bue. À quoi a-t-il pensé en étanchant sa soif, à qui, je ne le sais pas.
Ce dont je suis certain, en revanche, c'est qu'entre le moment de son arrivée et celui où les vigiles l'ont arrêté, personne n'aurait imaginé qu'il n'en sortirait pas.
Cette fiction est librement inspirée d'un fait divers, survenu à Lyon, en décembre 2009.
Mise en apnée obligatoire ! ! ! !
Ce livre ne comporte qu’une seule phrase.
Heureusement il est court (62 pages) et le format est petit.
C’est inspiré d’un fait divers qui a eu lieu en 2009.
Dans un super marché, un SDF prend et boit une canette de bière. Quatre vigiles l’embarquent et le tabassent jusqu’à ce que mort s’en suive.
C’est poignant. Le choix d’une phrase unique se prête au récit de cette abominable affaire qui s’est passée très très vite. Oui, tout va vite, très vite, trop vite.
C’est l’incompréhension totale, l’absurdité à son summum.
Par ce roman, en s’adressant à son frère, Laurent Mauvignier a redonné une dignité à la victime.
Après avoir lu Continuer de Mauvignier, j'ai été intrigué par ce roman différent de ce que l'on peut voir habituellement. Un petit livre d'une soixantaine de page, écrit en une seule phrase traitant d'un sujet qui porte à scandale : le décès d'un jeune pour une raison futile.
Je n'ai eu d'autre choix que de me plonger dans cette expérience.
Le format si particulier nous amène à lire ce roman d'une seule traite, avec une précipitation voulue comme pour nous signaler l'urgence des évènements et l'urgence à réagir. Par cette injustice cruelle, nous sommes emmenés dans un océan de sentiments, d'émotions, contradictoires parfois mais si intenses ! De la joie, à la tristesse, de la révolte à l'apaisement, nous sommes loin d'être épargné. Portés par une écriture si fluide où chaque mot est pesé, il n'en ressort qu'une accentuation de ce qui est raconté. La frénésie du rythme, l'évolution des ressentiments nous heurte, choque et ne nous laisse pas indifférent.
C'est devenu l'un des livres que je conseille le plus.
A lire absolument !
En 2009, au centre commercial de la Part-Dieu, Michaël Blaise est arrêté par quatre vigiles pour avoir volé une cannette de bière. Il sera ensuite rudoyé puis frappé par les quatre vigiles… La mort en direct sur les caméras de vidéosurveillance est explicite, malgré les différentes allégations des avocats des deux parties lors du procès. Ni violent, ni drogué ni alcoolisé, il va pourtant mourir d’une façon inqualifiable, étouffé par les gestes et le poids des vigiles.
Mais le plus inqualifiable n’est-il pas ce que la justice elle-même en dira : « Mort pour une canette de bière », comme si la mort «pour autre chose » aurait été quant à elle compréhensible ou acceptable ? Mais alors, quel serait « le juste prix » qui ferait que la mort et le « pétage de plomb des vigiles» serait acceptable ?
C’est cet appel, ce cri, que pousse Laurent Mauvignier avec beaucoup de rage et de justesse, dans ce court roman d’une seule phase de près de soixante pages, pour ne pas oublier.
Fabileux, sans ponctuation.
La colère semble dicter les mots, jettés pelle-mêle, car seule la colère ne supporte pas la ponctuation.
Laurent Mauvignier a, avec ce titre "Ce que j'appelle oubli", rejoint la quintessence des écrivains que je nomme les intellectuels purs au sens noble du terme. Ce sont ces auteurs, qui à partir d'un fait divers à la trivialité désarmante, parviennent à écrire un texte d'une pureté littéraire parfaite. Sa performance aura été de n'avoir utilisé qu'une seule fois le point pour ponctuer la fin de son récit comme Georges Perec qui proposait à ses lecteurs d'occulter la voyelle "E" dans son roman "La Disparition" ou Philippe Sollers qui abuse des points de suspension en guise de seule ponctuation.
En une seule phrase, Ce que j'appelle oubli raconte en s'inspirant d'un fait divers, le calvaire d'un homme qui, dans un supermarché de Lyon et pour une canette de bière bue sans la payer, meurt asphyxié sous les coups de quatre vigiles. Une seule phrase à travers laquelle Laurent Mauvignier s'adresse au frère de cet homme, imagine une vie, ses rêves, ses espoirs. Et ce qu'il a pu endurer, sa stupeur, sa souffrance. Laurent Mauvignier interroge aussi les faits, ce qui s'en est dit. En une phrase qui s'emballe comme un coup de poing, sans qu'on puisse s'en détacher, anéanti par la violence et la barbarie.
J’ai été attirée par le dernier ouvrage de Laurent Mauvignier en raison de sa forme. Un texte, d’une cinquantaine de pages, fait… d’une seule phrase. Avec des virgules, nécessairement, mais pas (ou peu) de points-virgules, de sorte que l’on a le sentiment d’être en présence d’une longue tirade entrecoupée de respirations.
Un exercice de style qui, allié à la dureté du sujet, laisse sans voix.
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