"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En 1943, le monde est en guerre mais aux USA la mafia est prospère. Après avoir régné sur le trafic d'alcool en Floride, Joe Coughlin a passé la main à son second Dion Bartolo. Joe agit comme conseiller occulte pour les gangsters Meyer Lansky et Lucky Luciano. Mais un jour, il reçoit la visite d'un gardien de prison qui est porteur d'un terrible message : quelqu'un veut sa peau. Troublé par cette mise en garde, Joe cherche à découvrir qui est son ennemi. L'enjeu est d'autant plus sérieux qu'une taupe a rencardé la police sur l'existence d'un labo de drogue clandestin...
C’est parce que Dennis Lehane est l’auteur de Mystic River et de Shutter Island que j’ai eu envie de lire ce roman
Et je n’ai pas été déçue. En revanche je regrette de ne pas avoir lu la trilogie de Boston en entier.
Ce livre n’est pas qu’une histoire de gangsters, il aborde d’autres sujets comme la morale, les valeurs de respect et d’amitié, d’amour paternel.
Roman très bien construit, servi par un style subtil que la traductrice a su rendre parfaitement.
Denis Lehane clôt la trilogie de Boston sur ce polar à l’ancienne sur fond de deuxième guerre mondiale. Joe Coughlin est un consigliere respectable qui fait gagner beaucoup d’argent à ses partenaires. Contraint de reprendre du service pour laver l’honneur du clan, il s’expose de nouveau à la loi du plus fort.. L’auteur parvient à nous faire sentir ce monde mafieux qui vieillit dans ses codes et ses méthodes. Quelques scènes très réussies même si ce n’est pas le meilleur Lehane.
Chronique parue sur le blog : http://que-lire.over-blog.com/2016/06/ce-monde-disparu-de-dennis-lehane.html
Une immersion au cœur de la mafia
Roman de gangsters, « Ce monde disparu » de Dennis Lehane est la suite logique des deux romans précédant : « Une nation à l’aube » et « Ils vivent la nuit ». Ici, on s’intéresse à Joe Coughlin, à qui une tueuse à gages annonce qu’un contrat a été mis sur sa tête. Même s’il refuse de croire que lui qui a pourtant régné sur une bonne partie de la Floride est en danger, il ne peut faire comme s’il n’était pas au courant de la menace qui pèse sur lui.
Commence alors une immersion profonde dans ce monde machiste où l’honneur passe avant tout. De petits larcins à grand banditisme, il n’y a qu’un pas qu’il est assez simple de franchir, mais, attention à ne pas sauter les étapes sous peine de se prendre les foudres d’un chef de clan.
Derrière cette carapace qu’il s’est agilement forgée, Joe a des failles. Terriblement touché par la mort de sa femme Graziella, il est régulièrement hanté par l’image d’un petit garçon. Et c’est dans les bras de Vanessa qu’il réapprend à aimer. Mais dans ce monde fait de violence et de suspicions, même l’amour peut-être un danger.
Mon avis :
"Ce monde disparu" est un roman noir aux personnages crédibles, dominé par une ambiance lourde créée par les non-dits et cette interminable recherche du pouvoir. Dennis Lehane, nous plonge dans le domaine du jeu, de la prostitution, de la drogue et du crime où chaque « spécialité » est l’apanage d’un clan.
Les codes du genre sont respectés, l’amour de la famille, le respect apparent pour la hiérarchie, l’argent gagné de façon illicite, les femmes qui semblent être divisées entre deux catégories, les conjointes et mères, respectées, les maîtresses tolérées et entretenues.
L’histoire est assez lente à se mettre en place et je ne peux pas dire qu’elle m’ait plu plus que ça. Probablement aurais-je dû lire les deux premiers tomes, bien que l’histoire de celui-ci se suffit à elle-même. Il y a beaucoup de personnages, ce qui fait qu’en écoutant le livre par petite session, il m’est arrivé de perdre le fil de l’action.
L’écoute :
Je n’ai pas lu le roman, mais ai écouté le livre audio.
Lu par Michelangelo Marchese, le texte est très bien mis en valeur. Le ton de sa voix colle parfaitement avec l’ambiance mafieuse décrite dans le roman. Un air détaché, blasé à l’image des personnages très sûrs d’eux fait et malgré tout on ressent leurs failles. J’ai trouvé la lecture de Michelangelo Marchese très juste.
9 h 40 d’écoute qui passent assez vite.
L’arrivée d’un nouveau Dennis Lehane, ça ne se rate pas, d’autant plus si ce nouvel opus vient finir une trilogie que j’apprécie énormément. J’avais gardé un très bon souvenir de « Ils vivent la nuit » et j’avais hâte de poursuivre les aventures de Joe Coughlin.
Dans le précédent volume, l’histoire nous narrait l’ascension de Joe dans ce milieu dangereux. Les évènements étaient rectilignes avec quelques soubresauts violents. L’intérêt du livre résidait dans l’évolution du personnage principal dans son environnement. Dans ce volume où l’on suit le déclin et la chute de ce monde qui semble révolu, l’intrigue est plus creusée et le suspense plus présent. On est tenu en haleine par le contrat qui menace la tête de notre héros.
L’univers de l’époque est une nouvelle fois parfaitement retranscrit et le milieu mafieux particulièrement réaliste. Comme d’habitude, les protagonistes sont bien travaillés. Ils sont complexes et l’auteur nous fait découvrir leurs différentes facettes. Derrière les attitudes dures et sans complaisance se cache souvent une sensibilité, qui rend ces personnages beaucoup plus humains et attachants. On comprend alors mieux leurs comportements malgré leur violence répétée et souvent dépourvue d’émotion. Et surtout Joe Coughlin s’affirme définitivement comme un personnage charismatique, qu’on adore et qu’on respecte quelle que soit la situation.
Ce genre de livre me fait penser à la série télévisée « Les Soprano ». Elle évolue dans le même milieu mais surtout on passe de tels bons moments avec ces hors-la-loi que l’on n’a pas envie que ça s’arrête. J’ai l’impression qu’on pourrait suivre leurs aventures indéfiniment.
Cependant je ressors avec un peu de déception de ce dernier tome. J’ai trouvé le livre trop court et donc pas assez traité en profondeur. Pour moi, cette histoire aurait pu être une simple partie du scénario global, mais ne se suffit pas à elle-même pour prétendre être à la hauteur des précédents.
Au final, ce roman aurait été un très bon roman de gangsters s’il avait été produit par un écrivain quelconque. Pour Dennis Lehane, c’est un livre moyen et j’en attendais plus. Mais rassurez-vous : Quand je parle de moyen pour lui, c’est déjà gage d’une qualité supérieure par rapport à la plupart des écrits de ce genre.
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