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Venedikt Erofeïev est l'auteur du légendaire Moscou-sur-vodka, roman-poème traduit dans le monde entier.
Il fait partie, avec Sergueï Dovlatov et Joseph Brodsky, de ce trio époustouflant de la littérature russe qui fleurit après la guerre. En 1956, Erofeïev, âgé de dix-huit ans, quitte sa province du Nord pour aller à Moscou, où il a été reçu à l'Université. Très vile, il se met à écrire un journal dans lequel il déverse pêle-mêle toutes ses émotions, sans aucune retenue, frisant parfois le délire, et où l'on détecte déjà cette liberté sulfureuse, ce monologue torrentiel et exalté, quasi halluciné qui habitera toute son oeuvre.
Peu avant sa mort, à la fin des années quatre-vingt, il déclarait dans un entretien : " Cela m'étonnerait que quelqu'un se lance dans la publication des Carnets d'un psychopathe. Je n'imagine personne prendre un tel risque parce que dans ce livre il y a tant de... je ne parle pas des obscénités, mais des tournures pour le moins... inattendues. Les obscénités, on s'y est fait... mais l'inventivité dans le domaine lexical, ils ne l'admettront jamais.
" A l'université, les autres étudiants me disaient que ce n'était pas possible, qu'on ne pouvait pas écrire comme ça. " Qu'est-ce que tu veux, Erofeïev ? Etre la vedette de l'université ? " Moi je leur répondais : "Mes ambitions sont nettement plus grandes." " Pendant trente ans, Erofeïev vivra dans les bas-fonds de la société soviétique avec pour seuls compagnons l'écriture et l'alcool.
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