Stanislas Rigot, membre du Jury du Prix Orange du Livre 2019, vous présente ses coups de cœur littéraires
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Stanislas Rigot, membre du Jury du Prix Orange du Livre 2019, vous présente ses coups de cœur littéraires
Ç’aurait dû être un séjour idyllique. Une parenthèse fabuleuse. Cape May, la plus ancienne station balnéaire du New Jersey, déserte à la morte-saison, aurait dû abriter la complicité naissante d’Henri et Effie, tout jeunes mariés encore intimidés par leur intimité. Nous sommes à la fin du mois de septembre 1957, Henri voit l’océan pour la première fois, Effie investit en tant que femme la maison où elle a passé ses étés d’enfant. Heureux et amoureux, ils se découvrent et s’apprivoisent.
Un soir, Henri et Effie s’aperçoivent qu’ils ne sont pas seuls. L’une des villas du quartier semble déborder d’activité, à en croire les luxueuses voitures parquées le long du trottoir. Piqués de curiosité, ils décident d’aller saluer ces voisins inattendus. Une courtoisie qu’Effie regrette bien vite lorsqu’ils se retrouvent pris dans les filets de Clara Strauss. Exubérante, légère et m’as-tu-vu, Clara s’avère être aussi détestable que dans les souvenirs d’Effie. Pourquoi alors se laissent-ils, Henri et elle, inviter à évoquer « le bon vieux temps » autour d’un cocktail, puis à une fête donnée le soir même ?
C’est Henri qui, le premier, se laisse gagner par le train de vie insouciant de leurs nouveaux amis. Clara – dont l’époux est absent la plupart du temps –, son « ami proche » Max et sa sœur Alma trinquent copieusement à toute heure et se prélassent dans leurs mœurs légères. L’impertinence des riches New-Yorkais a raison du flegme d’Henri, qui convainc Effie de se détendre un peu. Ce qui commence par une escapade d’adolescents dans les maisons vides alentour va mener le jeune couple au bord du précipice : le danger rôde à chaque coin de rue, mais qui franchira les limites ? Il est des portes qu’il aurait mieux valu ne jamais pousser…
Après de délicieux premiers chapitres où l’auteur présente à merveille ses personnages, avec ce qu’il faut de détails pour les rendre sympathiques (ou pas), la tension s’installe. Jeux de regards, gestes à peine esquissés, chassé-croisé où chacun s’enivre de l’autre… Le suspense tient à un mot tu, et tout cela tournera mal, le doute n’est pas permis. Sur un rythme lascif, Chip Cheek s’immisce avec la même habileté dans les pensées d’Henri que dans celles d’Effie, glissant si bien de l’un à l’autre qu’on ne sait plus si c’est un homme ou une femme qui écrit. Avec force et sensibilité, tendresse et cruauté, il tisse une histoire envoûtante, un jeu auquel on se laisse prendre malgré soi, fasciné par l’ambivalence des héros, ce décor suranné et cette impression étrange de temps suspendu, d’une bulle prête à éclater. Un roman brillant, loin de mes habitudes de lecture, que j’ai dévoré.
Très honnêtement j’ai failli abandonner la lecture aux alentours de la page 100. Et puis, comme la quatrième de couverture annonçait un basculement, j’ai persisté.
Mais que ce fut laborieux !
Effie et Henry, la vingtaine, viennent de se marier et ont décidé de passer leur lune de miel à Cape May où Effie a des souvenirs d’enfance. Malheureusement, la saison est terminée dans la station balnéaire et les voilà bien démunis et très seuls. Coup de chance, c’est aussi le moment que choisi Clara, une ancienne connaissance d’Effie, pour venir profiter des lieux avec sa joyeuse bande d’amis. Nous sommes en 1957 et les voilà bien décidés à transformer Cape May en terrain de jeux pour jeunes gens riches et désœuvrés.
Ils boivent (beaucoup), échangent des propos qui se veulent légers mais qui sont parfaitement ennuyeux, découvrent le sexe (surtout Effie et Henry, arrivés vierges au mariage), font du bateau, entrent par effraction dans les maisons du voisinage... et on s’ennuie avec eux.
On a pu lire que ce premier roman avait des allures de Gatsby le Magnifique de Fitzgerald. Alors il faut relire Gatsby et voir tout ce qui fait que Cape May n’a absolument rien à voir. L’intelligence du propos, la fausse légèreté qui mène au drame, la profondeur des personnages et des relations, le style si particulier et riche (je parle de Gatsby évidemment).
Mais même si on s’épargne la comparaison, il manque à ce premier roman pas mal de qualités et peut-être avant tout une pointe d’humour et de recul qui font cruellement défaut compte tenu de l’histoire qui est racontée.
Cela permettrait probablement de ne pas ressentir avec tant de force cet ennui pesant tout au long des pages et de donner chair et vie à ses personnages qui, à mon avis, n’attendent que cela.
Et le lecteur pourrait ainsi idéalement patienter, en bonne compagnie, dans l’attente du fameux basculement (parfaitement prévisible) ou au moins d’une chute originale et surprenante, ce qui n’est malheureusement pas le cas ici.
Nous suivons Effie et Henry, un (très) jeune couple qui vient de se marier et séjourne pour sa lune de miel à Cape May, dans la maison de l'oncle d'Effie. Effie y a passé de nombreux étés et avait envie de retrouver l'ambiance de cette station balnéaire. Sauf qu'il y retournent hors saison et que Cape May ressemble plus alors à une ville fantôme. Au départ ils sont accaparés par le fait de se découvrir eux-mêmes mais après quelques jours, l'ennui commence à gagner. Ils finissent par rencontrer Clara, une amie de la sœur d'Effie et vont se joindre à son groupe d'amis. Effie et Henry vont alors découvrir un monde d'opulence où l'alcool (et l'argent) coulent à flots. Le jeune couple est fasciné par ce milieu, bien éloigné du leur, et va finir par s'y noyer.
Je dois reconnaitre que Chip Cheek a su créer dans son livre, une tension dramatique et torride, si bien que l'on tourne rapidement les pages pour savoir ce qu'il va se passer. Il y a en outre effectivement un léger parfum de Gatsby le Magnifique (comme le dit la quatrième de couverture) avec les soirées démesurées organisées par Clara et Max. Toutefois les personnages sont un peu caricaturaux (Clara, la dévergondée, Effie et Henry, le couple naïf, Alma, la jeune esseulée très sexy etc.) et l'on devine assez rapidement où l'histoire va nous mener…
Chronique complète sur le blog : https://riennesopposealalecture.blogspot.com/2019/09/mois-americain-cape-may-de-chip-cheek.html
Voluptueux
C'est le roman que l'on voit partout cet été. Il fait l'unanimité et je me méfie souvent de l'emballement collectif. Malheureusement sur ce coup là je vais bien être obligée de jouer le mouton et de me joindre aux louanges. Je l'ai dévoré !
Bien cachée derrière une jolie couverture qui évoque la légèreté, se cache une histoire audacieuse, un brin licencieuse et toute en sensualité.
Un premier roman qui explore les moeurs sociales (et sexuelles) de l'Amérique des années 1950 à travers les yeux d'un couple de jeunes mariés.
Fin septembre 1957. Henry et Effie arrivent à Cape May, dans le New Jersey, pour leur lune de miel. Ils découvrent une station balnéaire hors saison. Les rues sont désertes, les maisons sont abandonnées.
Nos jeunes mariés ne se connaissent pas vraiment et cet isolement n'est pas pour les mettre à l'aise. Se sentant timides l'un envers l'autres et confronté à la promiscuité pour la première fois, ils décident de raccourcir leur voyage.
Mais juste avant de partir, ils rencontrent un trio de riches mondains qui va les retenir à Cape May. Il y a Clara, qui sent sa jeunesse se dérober; Max, un riche play-boy et amoureux de Clara; Alma, la demi-soeur mystérieuse et distante de Max.
Alors que le couple tombe sous le charme de ce trio menant une vie imbibée d'alcool et où les frontières morales semblent disparaître, leur mariage naissant, âgé d'à peine une semaine, commence à s'effriter. Henry et Effie glissent de l'innocence vers la trahison.
Une lecture captivante et d'une profondeur inattendue.
Avec des personnages extraordinairement bien dessinés et une toile de fond délicieusement vintage, ce roman nous plonge dans la dynamique des relations amoureuses et du désir.
Charnel, grisant et sensuel, Cape May est effectivement le roman de l'été ! ☀️
Traduit par Marc Amfreville
L’été touche à sa fin, les touristes ont quitté la station balnéaire où Effie et Henry posent leurs valises pour savourer leur lune de miel.
Les jeunes tourtereaux découvrent leurs premiers émois et leurs premiers frissons de plaisir dans le grenier de la maison familiale.
La découverte de la sexualité a beau les occuper, l’ennui s’installe peu à peu au point qu’ils envisagent d’écourter leur séjour.
Lors de leur dernière soirée à Cap May, ils ont la surprise de rencontrer Clara, ancienne amie d’Effie, qui va les entraîner dans un tourbillon de fêtes, d’amusement de sorties copieusement arrosées.
Et quand l’amour s’en mêle ou s’emmêle, l’auteur nous entraîne dans une histoire follement érotique où chacun laissera libre cours à ses fantasmes.
Cap May est un joli roman, à la fois tendre et cruel, dans une ambiance magnétique.
L’écriture est agréable, les personnages attachants parfois, détestables souvent.
Le décor un rien suranné rajoute une touche de charme à cette histoire.
Ce moment a suffisamment de qualités sans qu’il soit nécessaire de le comparer à « Gatsby le magnifique ».
Une belle lecture d’été… mais pas seulement !
Merci à NetGalley et aux Editions Stock
#CapeMay #NetGalleyFrance
Septembre 1957. Effie et Henry arrivent des terres du Sud pour passer leur lune de miel à Cape May,
une petite station balnéaire du New Jersey. Les jeunes mariés naïfs et pudiques découvrent les émois d’une première nuit de noces. Cape May ravive des souvenirs d’enfance pour Effie mais hors saison la station balnéaire est déserte, les magasins fermés et ils commencent à s’ennuyer ferme.
Ils s’apprêtent à plier bagage lorsqu’ils rencontrent un groupe de jeunes New-Yorkais séduisants, riches et oisifs. Clara, une plastique à la Jane Mansfield, son jeune amant Max au physique de boxeur qui se prétend écrivain et l’énigmatique Alma. L’argent facile, la beauté, l’insouciance, la vie extravertie avide de plaisirs, tout cela va exercer sur les deux jeunes tourtereaux une fascination étrange. Ils se retrouvent entraînés en terre inconnue. Soirées, dîners, fêtes débridées arrosées au gin en compagnie de visiteurs de passage. Sans compter les sorties en bateau, les nuits à courir nus dans les rues, à visiter les maisons délaissées par leurs propriétaires.
Les amoureux trop sages découvrent un monde de plaisirs insoupçonnés où tout est « doux, charmant et désirable » et sont aspirés dans une spirale sans fin. L’ivresse appelle le désir, la sensualité, l’érotisme, l’incandescence.
Dans ce premier roman à l’atmosphère un peu rétro, un peu surannée, empreinte de sensualité mais beaucoup moins légère qu’il n’y parait, l’auteur confronte deux cultures, deux modes de vie aux mœurs différentes, deux classes sociales. L’une, modeste, embrigadée par les conventions et les principes et l’autre, aisée et décomplexée. Il oppose la morale et le puritanisme à la tentation et au plaisir posant ainsi un regard dans concession sur l’Amérique des années 50.
Il instaure un climat de tension qui va crescendo et s’embrase. L’écriture est vive et alerte, parfois crue. Et dans ce récit rythmé et bien mené, Chip Cheek réussit à donner chair à des personnages qu’il met à nu et dont on perçoit bien les caractères opposés, les tiraillements, l’éveil des sens, les pulsions qui les animent, les sentiments contradictoires.
Effie et Henry seront emportés par leurs frasques jusqu’à se perdre. Innocence perdue, dysphorie et
petit goût d’amertume. Qu’adviendra-t-il de leur couple, de leur vie, après cette lune de miel brûlante et désenchantée ?
Pour le savoir laissez-vous emporter par ce roman sensuel qui se lit d’une traite.
Un livre très surprenant terriblement sexy, charnel dans lequel l’auteur nous fait habilement passer par plusieurs phases, différentes ambiances et nous accroche à ce roman bien rythmé pour faire savamment (ou diaboliquement) mûrir ses personnages principaux et faire passer le lecteur par beaucoup d’état d’âme. Un livre que j’ai eu peine à lâcher pour retourner à mes obligations.
Dans les années 50, Effie et Henry se rendent à Cape May pour leur voyage de noce. Ville pleine de souvenirs pour Effie. Alors qu'ils s'apprêtent à écourter leur séjour, Effie retrouve une connaissance qui les convainc de rester.
Alors que le livre débutait calmement pudiquement avec la découverte du désir par ces nouveaux mariés qui se connaissent depuis l'enfance et vont à la messe tous les dimanches, le séjour prend un autre rythme orchestré par les fêtes, les sorties en bateau, les gins tonic avec Max, Clara et la distente Alma. La première partie laisse s’installer une ambiance lascive, les corps sont timides et maladroits. L’intimité du couple se fend et laisse place à un huis clos à 5, les regards se croisent, les corps s’éveillent. C’est alors un déchainement de désir. Le livre atteint son apogée et tout retombe, le huis clos est brisé, retour à la réalité, aux engagements, aux obligations et aux sentiments. Mais quelque chose s’est incrusté dans le couple.
Un roman mouvementé par lequel j’ai adoré être chamboulée, une très belle écriture, des personnages très bien orchestrés une histoire très bien menée.
C’est la fin de l’été quand Henry et Effie, fraîchement mariés, décident de passer leur lune de miel à Cape May, une station balnéaire bien connue de la jeune épouse. Rapidement, le couple s’ennuie. La saison est finie, les touristes ont délaissé le bord de mer, il n’y a plus grand-chose à faire là. Henry et Effie prennent le temps de se découvrir et de s’adonner aux plaisirs de la chair qui leur sont désormais autorisés. Découverte des corps et du plaisir, de la jouissance et des jeux de l’amour. Il y a de quoi occuper leurs nuits mais pas suffisamment leurs jours. Très vite, la jeune femme émet le désir de rentrer chez eux. Juste avant leur départ ils croisent le chemin de la jolie Clara qu’Effie n’a pas revue depuis des années. Clara est accompagnée d’une joyeuse bande avec laquelle elle compte profiter de l’oisiveté que lui confère son statut de jeune femme bien mariée. Au programme : fêtes, alcool, petits jeux sans conséquences ou avec…
Inutile de vous en dire plus, vous êtes assez grands pour deviner la suite tout seuls. C’est chaud, c’est sexy, ça émoustille. Sur ce plan, le contrat est rempli, vous en aurez pour votre argent. En revanche, ne poussez pas trop la comparaison avec Gatsby, vous risqueriez d’être déçus comme à chaque fois que les éditeurs s’emballent à grands coups de références prestigieuses aussi vendeuses qu’intenables pour orner leurs parutions.
Cape May est un bon roman d’été pour éveiller les sens mais n’a pas selon moi les qualités d’un grand roman. L’auteur ne creuse pas assez les éléments constitutifs de l’amour et du désir, la psychologie des personnages est vite balayée si bien qu’on a parfois l’impression d’avoir plus affaire à un couple de lapins copulant de manière mécanique qu’à un couple de jeunes mariés qui se découvrent alors même qu’ils sont déjà engagés l’un envers l’autre pour le reste de leur vie. Il y avait là matière à bien plus de réflexion et d’introspection mais ça n’est pas le chemin choisi par l’auteur. Ici on parle de libido bien plus que de psycho mais finalement ça fait du bien aussi de ne pas toujours se prendre la tête…
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