Et cette semaine, qu'allez vous lire ? Ne cherchez plus !
Noémie est une artiste-peintre de vingt-quatre ans. Elle vient de rompre avec un architecte de près de trente ans son aîné avec lequel elle a eu une liaison de quelques mois. Le roman débute par une lettre adressée par Noémie à la mère de cet homme : elle s'y excuse d'avoir rompu. Une lettre ? Oui, un courrier postal plutôt qu'un courrier numérique, pour conjurer le risque de piratage et la diffusion sur les réseaux sociaux. Une correspondance s'amorce alors et s'affermit entre les deux femmes, qui finissent par nouer des liens diaboliques et projeter de se débarrasser du fils et ex-amant. Et pourquoi pas décider qu'une fois estourbi, elles le mangeront cuit à la broche au cours d'un infernal banquet ?En réalité, ce roman parle d'amour. Les deux femmes sont des amoureuses passionnées. La vieille dame a appelé son fils du nom du seul homme qu'elle a jamais aimé, et qui est mort accidentellement avant leur mariage. Noémie, elle, est une "collectionneuse d'histoires d'amour", toujours à la recherche de l'idéal. Au fil des lettres que, de son côté, il échange avec les deux protagonistes, le fils et ex-fiancé exprime tout l'amour qu'il éprouve toujours pour Noémie. Un grand roman d'amour, donc. Un Jauffret inédit.
Et cette semaine, qu'allez vous lire ? Ne cherchez plus !
Ce livre est une farce. Jauffret nous en met plein la vue, nous propose deux héroïnes qui passent par toutes les phases épistolaires. Jauffret joue avec nous , leur faisant dire tout et son contraire. Tantôt résignées, tantôt pleines d'espoirs, elles sont toujours excessives. On rit de tels personnages. A un moment cependant, l'action ne progresse plus. Les deux mégères radotent, se perdent dans leurs élucubrations, deviennent grotesques. On les trouve ridicules, mais ne les confondons pas avec l'auteur !
Sur l'écriture, on notera que pour mettre en scène ses trois personnages, Jauffret a choisi d'accumuler les images par 3. Dans la plupart des phrases, les images, toujours réussies, vont par trois.
Paraphrasant une pensée de Jeanne, on peut se demander au final "quel est le sens de ce galimatias". Jauffret ne cache pas sa réponse dans la même lettre : "je vous répondrai que je n'en sais rien et m'en soucie comme de colin-tampon".
https://animallecteur.wordpress.com/2018/03/04/cannibales-regis-jauffret/
Aux premiers abords, ce roman m’a paru très intrigant tout d’abord par son titre puis par son résumé… mais ça ne s’arrête pas là ! Le style de ce roman est très particulier. On ne peut pas dire que les romans épistolaires soient très à la mode ces derniers temps… et pourtant ça fonctionne très bien. D’ailleurs je dis ça mais en même temps que j’ai acheté Cannibales j’ai aussi pris I love Dick de Chris Kraus qui est aussi un roman épistolaire, ce genre n’est donc pas mort ! Comme vous l’aurez compris, les personnages sont Noémie l’ex compagne et Jeanne la mère qui nourrissent une haine commune pour Geoffrey. Des liens d’amitié, de rejet, d’ indignation, de confession, de complicité et de passion vont alors se créer entre les deux femmes.
Ce texte pourrait nous faire penser que l’histoire se déroule au 19 ème siècle à cause du style mais aussi pour la richesse du vocabulaire avec des mots farfelus qui m’ont parfois fait sourire et d’autres j’avoue que je ne connaissais pas du tout. Mais le sujet est actuel et même universel et indémodable puisque ça parle de la folie de l’aimer et la très fine frontière entre l’amour et la haine.
Cannibales c’est un peu les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos mêlé à Hannibal Lecteur sans manquer de subtilité du fait de nombreuses métaphores et d’humour. C’est un drôle de roman noir et cynique.
Roman épistolaire qui a le mérite de ne pouvoir laisser indifférent , vous aimez , vous détestez , mais vous ressentirez quelque chose . En ce qui me concerne j'ai beaucoup aimé "ces liaisons dangereuses revisitées". Noémie est une artiste peintre de 24 ans , elle vient de quitter Geoffrey de 30 ans son ainé. Elle écrit une lettre à la mère de ce dernier, Jeanne, octogénaire , pour lui faire part des motifs de sa rupture. De là une relation épistolaire va voir le jour entre les deux femmes , centrée sur l'absent omniprésent Geoffrey. Cette correspondance tout d'abord froide va se transformer en une complicité diabolique , grandissante allant jusqu'au paroxysme et la perversité basés sur la rancoeur , la haine qu'elle vouent à Geoffrey.Une idée folle, va traverser Jeanne dévorer son fils et Noémie va envisager de participer à cette orgie cannibale.Comment les deux femmes ont elles pu arriver à un tel projet , vous le découvrirez en lisant leurs correspondances.Huis clos épistolaire ponctué de quelques missives de Geoffrey. Les deux femmes discutent des relations homme , femme , de l'amour. Nous nous trouvons en présence d'un conte parfois drôle, cynique, caustique, cruel . Nous sommes en présence de deux femmes blessées une par la perte du seul homme qu'elle ait aimé , Geoffrey, prénom qu'elle a donné à son fils , l'autre collectionneuse d'histoire d'amour dont l'orgueil a été floué tant elle espérait que son amant qu'elle a quitté, essayerait de la récupérer ne pouvant vivre sans elle. Deux femmes prises de folies vengeresse , une qui a voué une haine toute sa vie à son fils , l'autre totalement narcissique et s'imaginant la dernière des merveilles. Roman passionnant et féroce, écrit d'une main magistrale. Les mots, la rhétorique , les figures de style évoluent au fil du roman , donnant cet aspect paroxystique et un rythme brillant , à la fois lent , devenant vif et soudain déroutant
En écrivant Cannibales, Régis Jauffret s’est lancé dans une aventure périlleuse, très difficile en tout cas : mener un roman avec uniquement un échange de lettres. Noémie et Jeanne en sont les personnages principaux mais Geoffrey, fils de Jeanne qui a quitté Noémie, fournit aussi quelques missives.
Noémie est une artiste peintre de 24 ans qui rêvait d’être chanteuse d’opéra. Elle écrit à Jeanne (Chère Madame) qui lui répond (Chère Noémie) en lui disant que son mari s’appelait Poutine ( !), qu’elle a 85 ans et qu’elle fait de l’ostéoporose. Elle lui demande de ne plus lui écrire. Son cynisme perce déjà.
Noémie enchaîne en lui avouant : « Vous devez avec raison préférer le silence qui est au langage ce que la paix est au conflit. » Elle décrit Geoffrey sans complaisance : « Un être intelligent qu’aucune femme ne regrettera jamais d’avoir connu. » Ajoutant un peu plus loin que Jeanne est « chanceuse d’avoir mis Geoffrey au monde. Aujourd’hui, je regrette que vous ne vous soyez pas tenue à la plus grande chasteté le soir où vous l’avez conçu. »
Les amabilités continuent. Les premières lettres sont les meilleures mais Régis Jauffret distille tout au long du livre quantité de formules assassines réussissant le tour de force, après un week-end à Cabourg, de réunir ces deux femmes que tout oppose au départ, autour d’un projet fou : tuer et manger Geoffrey !
Noémie détaille toutes ses idées sur l’amour, rêvant de voir pleurer ceux qu’elle écarte : « Les pleurs abondant des hommes sont beaucoup plus troublant que leur pauvre semence. » Jeanne se moque d’elle : « Votre gentillesse superficielle et fourbe m’a séduite. » les lettres commençant par « Chère Jeanne » ou « Petit ange ».
L’humour est bien présent, même un peu macabre : « nous le mangerons bien grillé et il croquera sous la dent comme les croquantes endives dont vous raffolez. » Geoffrey, un architecte de 52 ans, entre dans la danse et parle de son enfance, demandant à sa mère de l’oublier puisqu’elle n’a pas su l’aimer.
Si Jeanne ordonne « Aimez-le avec autant d’attention qu’une femme chérit le porcelet qu’elle sacrifiera à la Saint-Sylvestre », Noémie lâche : « Nous n’avons pas comme vous, la chance de bénéficier des douceurs de la religion. Pauvres athées que nous sommes. » L’histoire se termine de façon macabre mais avec une pirouette amusante.
Pour arriver au bout de son roman, Régis Jauffret a dû étirer son histoire, développer des aspects annexes et imaginer des issues assez improbables mais l’essentiel est dans cet humour féroce, ces formules incroyables qu’il a su écrire avec talent et beaucoup d’à propos.
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Ni queue ni tête, invraisemblable, incohérent, pas crédible, gratuit... Ce sont les premiers mots qui me viennent à l'esprit. L'écriture est belle, c'est indéniable. Mais elle sert un récit décousu, dont l'intrigue se délite au fil des pages. Ou bien je n'ai rien compris, ce qui est tout à fait possible. Je suis peut-être complètement "passé à côté", comme on dit. Si c'est le cas, ô communauté des lecteurs, éclairez-moi ! Trois principaux reproches :
- Le baroque et la fantaisie ne sont pas assumés jusqu'au bout
- La promesse du festin cannibale, qui nous tient en haleine, finit en canular grotesque
- Les personnages, si différents, parlent de la même manière, et cela est perturbant
Dommage.
http://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2016/11/cannibales-de-regis-jauffret.html
Je me suis lancée dans la lecture de ce roman car il fait partie des 4 finalistes du Goncourt.
Jostein a eu un coup de cœur pour ce roman et dit dans son article qu'il va diviser ses lecteurs entre coup de cœur et détestation. Pour ma part, j'ai frôlé la détestation...
Il s'agit d'un roman épistolaire entre deux femmes.
Noémie, 24 ans, adresse une lettre à Jeanne la mère de Geoffrey, 52 ans, avec qui elle entretenait une liaison malgré leurs 28 années d'écart "Je suis une femme qui aime le vin des vendanges tardives."
Elle lui écrit pour lui annoncer qu'elle vient de quitter son fils.
Elle lui annonce cette rupture de façon pragmatique "L'amour n'est pas la vie, une rupture n'est pas l'agonie." Dans un premier temps, Jeanne la traite de corbeau, de bigorneau et lui dit la haïr mais rapidement s'engage une correspondance fournie entre les deux femmes, Jeanne finit même par inviter Noémie à passer un week-end chez elle à Cabourg.
Elles vont peu à peu devenir complices pour se venger de la "race pénienne".
Jeanne a donné à son fils le prénom d'un ancien amant décédé, son fils est donc pour elle "l'écrin d'un souvenir"
Noémie est une jeune femme imbue d'elle même qui se considère comme une merveille "Je suis une de ces merveilles dont on se dit que les parents ne l'ont pas ratée, qu'ils ont réussi l’œuvre de leur vie, la transmutation de gamètes en rêve.", elle se dit humiliée par le silence de Geoffrey après qu'elle l'ait quitté et va chercher à se venger. "Je dois être une idole pour l'homme de ma vie autrement je n’aperçois plus dans le miroir qu'une beauté évanouie."
Ce sont deux femmes perverses qui se voient en femmes fatales et vont concevoir le projet fou de tuer Geoffrey et de le manger!. Jeanne dit que manger son enfant est le "fantasme enfoui" de toute mère...
La lecture d'une lettre de Geoffrey à sa mère permet de comprendre quelle mère elle a été pour lui et quelle est leur relation, on s'aperçoit que les idées de meurtre de Jeanne ne datent pas d'hier, à peine était-il né qu'elle songeait à le tuer car ce ce n'était pas l'enfant de ses rêves.
J'ai trouvé ce roman très étrange, assez difficile d'accès, c'est une sorte de conte qui m'a beaucoup déçue, l'écriture est précieuse, ampoulée et les échanges épistolaires entre les deux femmes forment une sorte de logorrhée délirante. Je pense être restée imperméable à de nombreuses métaphores... Malgré de très belles citations sur l'amour notamment je n'ai pas aimé ce roman.
un excellent moment! un roman jubilatoire!
Roman épistolaire qui se lit facilement, tour à tour drôle, cynique, sérieux, on se délecte de ces échanges entre Noémie, Jeanne et Geoffrey ... à condition de ne pas les prendre au pied de la lettre. En effet, comment imaginer une ombre de sérieux dans ce projet fou de consommer après cuisson le corps du fils ou de l'ex-amant, dans tous les détails destinés à attendrir la chair et la rendre plus goûteuse ... bref, on rit, ou du moins on sourit. Ce roman ne restera pas forcément dans les mémoires, mais c'est un bon moment de lecture, et rien que pour ça on peut remercier Régis Jauffret.
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