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Au début des années 1980, ce collectif d'artistes et cinéastes invente un style de film fait à 4 mains, où chacun des protagonistes est aussi cinéaste. Un entretien inédit avec les membres de ce groupe,
" à structure affective autant qu'informelle ", précède une analyse détaillée de leurs productions filmiques.
Extraits d'un entretien avec les membres du collectif MBRA (18 octobre 1984) [...]
Christian Lebrat : Cette réunion, de vous trois plus Gaël Badeau, a donné lieu au tournage d'un film du même nom, 4 x 4 MétroBarbèsRochechou Art. Pouvez-vous expliquer comment ce film a été conçu et fait précisément. C'est-à-dire quel était le rôle de chacun, est-ce qu'il y avait un rôle pour chacun dans ce film au départ, ou bien est-ce que c'est un film que vous avez fait comme ça, dans un moment de création collective.
Teo Hernandez : Nous avons décidé qu'on aurait tous le statut de réalisateur, qu' on allait tous participer à la réalisation du film, et en même temps que le film serait un film sur nous-mêmes. Donc, il s'agissait de filmer et d'être filmé. Chaque participant allait filmer et en même temps serait filmé par tous les autres et le résultat allait être monté et montré ensemble.
Jakobois : Pour moi ça reflète quand même beaucoup le groupe dans le sens où le film a été fait un peu de la même manière que le groupe s' est fait, c'est-à-dire qu'il n'y a pas eu de volonté déterminée de faire un groupe, un film, d'écrire un film, ça s'est fait aussi spontanément que les rencontres successives. Le film a été fait de hasards aussi, de successions de hasards.
Michel Nedjar : Je crois quand même qu'à un moment donné nous avons pris une décision, celle d'apporter chacun sa cassette, non oe
Jakobois : Il y a eu diverses attitudes par rapport au film, parce qu'il y a eu les diverses rencontres. Il y a eu des fois où je rencontrais Teo et on filmait ensemble, la même chose avec Michel, ou Michel avec Teo, séparément. On n'était pas forcément tous les quatre ensemble. Il y a des fois aussi où on se retrouvait à quatre, où on apportait chacun une cassette, comme dit Michel, une cassette de Super-8...
Teo Hernandez : La version définitive se réduit à ça : on a tous filmé, on s'est tous filmés. Le film c'est un film sur nous mêmes.[...]
Christian Lebrat : Revenons sur cette idée d'un art lié à la vie quotidienne. Est-ce qu'on peut parler, dans le cas de ce film et dans le cadre de votre travail, de " cinéma brut ", de la même manière qu'on parle d'art brut ? Au sens où ce cinéma brut serait un cinéma des origines qui ne s'embarrasse pas de discours, d'idées préconçues, mais qui se veut une expression directe, pulsionnelle, immédiate, de désir...
Jakobois : Je pense que l'idée est très proche, on n'utilise pas le mot brut pour des raisons... C'est Michel qui l'a censuré et il a tout à fait raison parce que c'est vrai qu'on ne peut pas utiliser ce mot qui est très connoté. Mais en même temps, je reconnais avoir été très marqué dans ma pratique artistique par des textes de Dubuffet pour ne pas le nommer, en particulier son livre L'homme du commun à l'ouvrage...
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