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Depuis quelques années, une pléthore de livres promet le bonheur à ses lecteurs. Sous des titres plus ou moins taquins, ils singent les guides de développement personnel et envahissent les librairies comme si les lecteurs étaient tellement déprimés que seule la littérature pouvait triompher là où les antidépresseurs ont échoué. On appelle communément les perles de ce tsunami littéraire des « feel good books ».
Mais fait-on vraiment de la littérature avec de bons sentiments ?
Seize auteurs d'aujourd'hui réunis sous la férule de Stéphane Rose ont tenté de démontrer le contraire.
Seize nouvelles par seize auteurs qui ont en commun de prendre le contre-pied des injonctions au bonheur. Les livres de développement personnel, de méthodes pour trouver un sens à sa vie, plus ou moins ésotériques, pullulent et envahissent les rayons des librairies. Dans ce recueil, on serait davantage dans comment rater son développement personnel, comment vivre avec ses difficultés ou les autres qui parfois renvoient une mauvaise image ?
Seize nouvelles souvent drôles, parce que décalées de la tendance actuelle dont elles se moquent avec des personnages dépressifs, suicidaires, en pleine séparation lorsqu'ils ont eu la chance de connaître l'amour... Dit comme cela, ça ne paraît pas tentant pour un été joyeux. Et pourtant les nouvelles sont emplies d'humour si ce n'est tout du long, alors dans la chute. Mes petites préférences :
- Le fabuleux destin de Sidonie Chouquette (de Marcel Caramel) : Sidonie est une optimiste forcenée et il lui faudra beaucoup, vraiment beaucoup de mésaventures pour fendiller cet optimisme.
- Rocinha (de Eugénie Daragon) : une favella et ses habitants tentent de vivre malgré la violence permanente.
- Piñata (de Laurette Polmanss) : ah les anniversaires d'enfants où maintenant les parents sont invités, un vrai cauchemar pour cette maman célibataire.
- Au beau fixe (de Myriam Berliner) : Sophie n'a pas besoin de livres "feel good" pour alimenter son insatiable optimiste, même lorsque tout va mal, elle a espoir.
Un peu de mauvais esprit, de l'ironie, du sarcasme, de la moquerie de la tendance au beau corps dans un bel esprit, un peu de méchanceté qui fait sourire et du bien. Tout cela dans des nouvelles courtes, très différentes les unes des autres. Il y en a marre des injonctions à être svelte, sportif, élégant, beau et performant (pas très envie d'user du point médian, mais on peut tout féminiser), les auteurs présents dans l'ouvrage rient de tout cela et nous aussi. De la "feel bad" littérature.
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