"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
C'est l'été. Milo vient chez ses grands-parents, comme chaque année, tranquille. Il a ses habitudes. La maison est petite mais agréable, le jardin donne de juteuses tomates, et l'ado passe ses journées à la piscine municipale avec ses copains, Tom, Shen, Louise, Farah, et surtout Justine.
Sauf que l'ambiance est étrange, cette fois, car voilà un an que son grandpère a disparu sans laisser d'adresse. Parti. Volatilisé. Et si Milo peut désormais emprunter sa moto pour rompre le tête-à-tête avec sa grandmère, cette absence pèse dans la chaleur de juillet.
L’adolescent se débarrasse de sa carapace
Ce que j’aime chez un écrivain, reconnaître sa patte dès les premières lignes et être surprise. Je n’ai plus l’âge du public visé par ce roman, mais le plaisir a été dense et les émotions fortes.
C’est l’histoire de Milo, 14 ans, qui comme tous les étés passe ses vacances chez sa grand-mère. Cette année est particulière car Milo n’est plus un enfant, pas encore un homme, cet entre-deux à la fois inconfortable et exaltant va se vivre sur un mystère, celui du grand-père disparu, envolé, un été sans ce héros aux yeux de ce petit fils.
« — Ton grand-père est parti se balader avec chien et fusil…
Elle poussa un soupir fataliste.
— Et Chougare est revenu sans lui. Il a dû tomber dans une crevasse, se jeter dans les gorges, ou se…On saura sans doute jamais. La vieille dame montrait rarement ses émotions, elle les gardait enfouies en elle comme un trésor.
— Mais…
— Les flics et les pompiers ont ratissé la zone de long en large, et…Rien. À croire qu’il voulait pas qu’on le retrouve. »
C’est la trame, mais Yvan Robin joue avec ses lecteurs, avec les émois de cet âge, l’atmosphère estivale entre copains et petite copine, les relations affectives avec cette grand-mère adorée avec laquelle il partage des moments privilégiés et cette interrogation qu’il sait ne pas devoir verbaliser sans faire mal.
Cet ado qui admirait ce grand-père et qui emprunte sa mobylette comme pour suivre ses traces.
Les jours s’écoulent dans une chaleur de plomb, les jeux et les enjeux se nouent et se dénouent au fil du temps.
L’écriture épouse parfaitement le sujet, et nous rappelle notre adolescence, même si les moyens de communication ont changé, nous plongeons dans un tourbillon d’émotions.
Une écriture qui nous invite à tourner les pages, une construction judicieuse, un ton juste sans excès d’écriture orale, un roman qui est un oxymore : un soleil noir.
Et Yvan Robin nous mène par le bout du nez jusqu’au final avec malice et brio.
Un auteur qui sait nous surprendre.
Ce livre est parfait pour faire aimer la lecture.
A offrir sans modération.
©Chantal Lafon
https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2023/11/27/bonhomme/
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