Les œuvres des auteurs brésiliens ou inspirées par le pays du mont du Pain de Sucre, nous emmènent et nous font rêver. Dépaysement garanti avec cette littérature encore trop peu connue dans l'hexagone.
Après la mort de sa mère, Evangelina décide de quitter Rio pour les États-Unis, où elle est née treize ans auparavant, et dy retrouver son père. En compagnie de Fernando, lex-mari de sa mère, et dun petit voisin salvadorien, Carlos, elle recueille les souvenirs des autres pour organiser sa propre histoire. Au cours de ce voyage à travers le Colorado et le Nouveau-Mexique, en écoutant les récits de Fernando, qui a fait partie dune guérilla maoïste en Amazonie dans les années 70, elle prend conscience du passé du Brésil.
Dans un style sobre et élégant, Adriana Lisboa nous propose une réflexion sur lappartenance et la construction de soi. Tous ses personnages sont en transit, ils habitent tous des lieux précaires, mouvants, parlent des langues qui ne sont pas les leurs, les mêlent. Elle raconte ces mémoires provisoires, faites de souffrance bien sûr mais aussi remplies damitiés sincères, et termine ce roman au moment où la vie de son héroïne commence vraiment, où elle occupe dans le monde un espace qui lui appartient.
Les œuvres des auteurs brésiliens ou inspirées par le pays du mont du Pain de Sucre, nous emmènent et nous font rêver. Dépaysement garanti avec cette littérature encore trop peu connue dans l'hexagone.
Quel tempérament cette Evangelista ! Sa mère vient de mourir, elle vit chez sa tante mais a décidé de prendre sa vie en main. Elle veut retrouver, grâce à son père putatif -qu’elle n’a jamais vu, ne connait pas du tout- son géniteur. Un échange s’engage avec Fernando et la voici partie pour le rejoindre dans le Colorado. Elle n’a que treize ans !! « Ce n’était pas une aventure. Ce n’était pas des vacances, ni une diversion, ni un passe-temps, ni un changement d’air, je partais aux Etats-Unis pour habiter chez Fernando avec un objectif bien particulier en tête : chercher mon père ».
Ces deux là vont apprendre à se connaître. Fernando se dévoilera à la jeune adolescente comme il ne s’est jamais confié. Il déposera son fardeau à ses pieds. Elle découvrira l’homme qui a aimé sa mère et, à travers lui, l’histoire du Brésil.
La gamine passe d’une ville bruyante, bruissante, arborée, luxuriante, humide, colorée à Denver chaude et sèche en été, froide et ventée en hiver, avec peu de verdure, vide, terne.
Ce n’est pas un récit linéaire, il va au fil des pensées d’Evangelista, des « confessions » de Fernando. Jeune homme, il fut activiste, il a combattu au nom d’un idéal gauchiste qui a fait de nombreux morts au Brésil et qui est passé sous silence. Des pages dures, certainement encore plus dures pour les oreilles d’Evangelista.
Evangelista nous parle de filiation, du choix du sol, de l’exil choisi ou subi. Au contact de Fernand, ce père qu’elle s’est choisie et qui la sauve d’une certaine solitude, elle suit le parcours de sa mère jusqu’à retrouver sa grand-mère et… trouver son propre chemin.
Bleu corbeau est plein de la vitalité d’Evangelista. Adriana Lisboa d’une écriture délicate et fine transmet les émotions sans avoir à nous faire sortir les mouchoirs, ce que j’apprécie énormément. Elle sublime le quotidien de Fernando, Evangelista, Carlos. Pas de super-héros dans ce livre, tout est juste, justement écrit. Les personnages sont humains, pas geignards, ils essaient de vivre le mieux possible.
Un très bon roman fin, séduisant, fort bien écrit, comme je les aime.
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