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« La favela souffrait à l'unisson. Une seule crainte, un seul désespoir : sa démolition. » Dans cette favela d'une autre époque, Tite-Maria, négrillonne pleine de rêves et d'espoirs, raconte. Entre misères et grandeurs, pauvreté et solidarité, elle crée une histoire plus grande, celle de la favela. Le deuxième roman de Conceição Evaristo, écrit-racine sur la mémoire de l'esclavage, est aussi un roman témoignage et une chronique sociale. Conceição Evaristo est la grande Dame des lettres afro-brésiliennes.
« Banzo », mémoires de la Favela, est une perle rare, un brillant d'humanité !
Edité par AnaCaona Editions, dont il faut souligner la qualité du travail de traduction, de mise en page, d'illustration et de mise en perspective de l'ouvrage, ce roman est dû à la plume de Conceiçao Evaristo, auteure afro-brésilienne, grande voix féministe d'un Brésil qui doit connaître d'où il vient.
Adepte de ce qu'elle nomme « écrit-vie », l'auteur dresse un hommage vibrant à la force de libération qui fait battre le coeur de tout être, même et surtout peut-être, quand il est oppressé.
Banzo est une fiction mémorielle de la vie d'une favela d'un autre temps, emblématique et symbolique de l'histoire de toutes les favelas et de leurs habitants. Avec un talent de conteuse incontestable, Conceiçao Evaristo fait parler Tite-Maria, Négrillonne. Celle-ci observe, engrange tout ce qu'elle voit, tout ce qu'on lui raconte et elle se promet d'un jour écrire, nous écrire, ce que fut la vie de son peuple. Et, tel un puzzle dont l'image ne prend sens qu'à partir des détails que l'on découvre en accolant deux pièces voisines, Tite-Maria va nous ensemencer la vie de tous les souvenirs qu'elle a cueillis en elle et auprès des personnages hauts en couleurs et profonds d'humanité que sont Mémé Rita, Bonté, Onc'Toto, Vieille-Maria, le Nègre Alirio et tant d'autres.
Le propos du livre est dur, quasi politiquement incorrect. Il entend annihiler la pensée colonialiste qui s'est trop souvent drapée de tous les droits, surtout celui de violenter les nègres et de nier leurs droits.
Cette suite de courts souvenirs contés est largement teintée de ‘banzo ‘ (lire : nostalgie mélancolique et mortifère qui accablait si souvent les esclaves noirs arrivés d'Afrique) et de ‘saudade' (lire nostalgie d'une vie à vivre, tendresse pour l'Homme noir - ici, surtout la femme- réhabilité dans sa négritude malgré l'existence au coeur d'un sentiment de ‘manque habité').
Par le talent de conteuse de l'auteure, ces propos sont appelés à parler au plus profond de chacun tant leur portée d'humanité féconde est pertinente en tous lieux et toute époque.
Conceiçao Evaristo est certes une grande voix féministe, elle est aussi une voie à suivre, une voie mémorielle et reconstructive d'un Monde appelés à permettre à tous de vivre ensemble et de se reconnaître frères et soeurs en Humanité.
‘Banzo', un vrai coup de coeur ! N'attendez pas pour le lire…
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