Bains de mer, bains de rêve propose un véritable tour du monde en compagnie de Paul Morand, écrivain voyageur s'il en est. Se trouvent réunis dans ce recueil des livres célèbres, qui ont forgé l'image cosmopolite de l'auteur (Rien que la terre, Air indien...) et de nombreux textes plus brefs, reportages, chroniques ou préfaces, souvent rares ou même parfois inédits.
Comme il se doit, ce parcours débute par une série de textes liminaires sur le voyage, où Morand redouble de recommandations. Pelle-mêle, on y entendra les Méditations sur la vitesse de l'homme pressé, et même ses plus étonnant Conseils pour voyager sans argent... Le Grand Tour peut débuter. Rien que la terre de 1926 et La Route des Indes de 1936 balisent d'entrée un monde sans exclusive.
On revient ensuite en Europe, par la route (De Paris à la Méditerranée, 1931), les bains de mer (Bains de rêve, 1960), en passant bien sûr par Paris, l'Angleterre, Venise, la Suisse et les soleils du sud. Mais on s'évade aussi au bout du monde, en Amérique : c'est Air indien (1932). On va jusqu'à l'Île de Pâques. On termine en Orient, de Siam (1926) à Ispahan (1970). Toute la terre est là ; tout Morand aussi, sa curiosité jamais rassasiée, nourrie par un regard perçant et un style éblouissant. Â la fois protagoniste d'un monde qui disparait, celui des grands voyageurs, et témoin indispensable, sinon désabusé, de l'émergence du tourisme de masse...
Comme l'a écrit si juste Antoine Blondin, Morand « nous a ouvert des frontières et des coeurs lointains. Il a mis des capitales étrangères à la portée de notre main. Il les a faites moins étrangères et notre main moins farouche. Il nous a enseigné, à nous qui devions surtout nous déplacer en fourgons, le voyage apprivoisé. »
Amis de lecture, confinés, masqués, énervés, "hydroalcolisés" : auriez vous envie d'air iodé, de marée basse ?
Impatience et espoir ... je ressens exactement cette pensée d'André Gide :
" Il m'est égal de lire que les sables des plages sont chauds, Je veux les sentir de mes pieds nus " ( les nourritures terrestres)
je vous recommande :"Bains de mer, bains de rêves et autres voyages de Paul Morand." Ré-édité en 2019 chez Bouquins, l'ancienne version poche est incomplète mais moins cher !.
Ce n'est pas un roman, ce sont des souvenirs de voyage, de baignades que l'auteur égrène . L'écriture est très élégante , riche, tout en étant abordable, et agrémentée de nombreuses citations d'auteurs comme Cocteau , Proust à Balbec ( Cabourg),Colette en baie de Somme, Dumas à Trouville, Pierres Loti en Turquie.
C'est un livre de chevet que l'on peut lire par intermittence, l'oublier un petit moment puis le reprendre . Bien sur on ressent une certaine nostalgie dans ces évocations. Morand était diplomate, il appartenait à une élite sociale qui lui permettait de riches villégiatures -que bien d'autres ne peuvent qu'imaginer ou rêver devant une carte postale !
D'ailleurs ce grand bourgeois, d'une érudition remarquable, dédaigne le tourisme de masse qui se développe dans les années 60. mais il n'hésite pas à nous donner des conseils pour voyager sans argent.
Mille pages racontent ses nombreuses escapades à travers le monde, j'ai un faible pour la troisième partie , " le monde est un bain de mer, un bain de poésie"
le chapitre " Paris et ses poètes," Paris d'hier et d'aujourd'hui est un pur régal " dans ma jeunesse Paris savait se faire aimer comme une femme"nous dit-il !D'autres capitales ont sa préférence comme Florence qui est pour lui " un poème sacré.
Il nous promène des rives de la Méditerranée, "cette mer familière aux héros et aux Dieux " à l'Europe du Nord . Il nous entraîne ensuite vers les Andes. L'histoire du port de New-York vous surprendra. savez vous où est le plus grand bar du monde ?
Antoine Blondin dit de Morand "en conjuguant la passion d 'écrire et celle de voyager il a mis les capitales étrangères à la portés de notre main ( surtout pour nous qui voyageons en fourgon !!) N'hésitez pas ! ce livre est d'un grand richesse, on fait connaissance à chaque page d'un auteur, d'une plage, d'une ville, d'une époque .
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