Petits meurtres entre amis... Ne vous fiez pas aux apparences !
Voilà des décennies que Stéphane a pris le large et a quitté sa région natale pour la chaleur du sud de la France. Quand des copains d'enfance qui, eux, n'ont pas bougé du Nord, lui proposent de venir passer quelques jours, il accepte avec joie. Rien de tel qu'un week-end de retrouvailles pour se rappeler les bons souvenirs !
Le temps a passé, et pourtant, Stéphane constate que rien n'a changé. La piquante Graziella et le sportif Rudy forment toujours un couple solide. Luc, malgré la perte de sa femme, n'a pas perdu sa joie de vivre, tandis qu'Étienne, à qui on ne connaît aucune histoire d'amour, est toujours aussi bizarre et susceptible. Stéphane, malgré son éternel sens de l'humour dont il use pour désamorcer les situations inconfortables, déchante assez vite et ne parvient pas à se départir d'une inexplicable angoisse qui l'a étreint dès son arrivée sur les terres de son enfance. Est-ce à cause des vieux conflits larvés qui se ravivent entre les amis ? Des étiquettes qui collent à la peau et dont il est impossible de se défaire ? Ou bien de la découverte macabre de restes humains qui fait l'actualité et qui laisse penser qu'un serial killer sévit dans le coin ?
Alors que le week-end avance, un climat de tension et de défiance s'installe, et Stéphane se demande s'il connaît ses amis aussi bien qu'il le pensait...
De Thuin nous propose un étonnant album animalier que je qualifierais de thriller sur fond d'études sociales.
Il nous invite à découvrir l'intimité d'un groupe de copains qui se retrouve pour de chaleureuses et nostalgiques retrouvailles.
Seulement voilà, sans être omniprésents les acte d'un tueur en série vont comme un fil rouge agir sur nos héros et leurs interactions, dégageant du récit une ambiance froide, angoissante et suspicieuse.
Profitant de ce climat, David De Thuin va décliner leur quotidien en appuyant sur le versant psychologique des personnages. Poussant ainsi à la réflexion sur la confiance et l'amitié
Graphiquement, on est sur un récit anthropomorphique qui n'est pas sans rappeler un certains Trondheim. Jai trouvé chaque personnage sobre, mais très séduisant. Et si certains trouveront les planches enfantines... ne vous y trompez pas, on est bien loin du récit jeunesse.
En bref, moi qui m'attendait à un polar pur, j'ai été agréablement surpris par ce récit ce mélangeant thriller, psychologie et tranche de vie.
AUTREVILLE est une bande dessinée de David de Thuin qui nous plonge dans un récit à la fois captivant et psychologique, des copains d’enfance se retrouvent après des années de séparation pour partager leurs souvenirs communs.
« Je crois que les souvenirs sont plus beaux que la réalité. »
L’histoire commence lorsque Stéphane et Luc, deux amis d’enfance vivant dans le sud de la France, reçoivent une invitation de leurs anciens potes pour un week-end à Autreville, leur village natal dans le nord. Ensemble, ils entreprennent le voyage en voiture, tandis qu’à la radio, ils apprennent qu’une série de meurtres macabres sème la terreur dans la petite ville de leur enfance. Les voilà arrivés mais cette nouvelle n’offre pas un climat complet de tranquillité.
« On peut toujours compter sur les amis pour nous casser quand on a le dos tourné. »
La tension palpable accentue le sentiment de malaise qui règne au sein du groupe, tandis que l’humour noir présent tout au long du récit ajoute une dimension réjouissante. Le récit aborde les thèmes de l’amitié et des souvenirs d’enfance, tout en dépeignant de manière réaliste et touchante un groupe d’amis confrontés à leur passé commun. Il traite également du deuil, de la vie de couple et du célibat. L’histoire, ponctuée de rebondissements, a maintenu notre intérêt jusqu’à la dernière page.
L’ensemble brosse un tableau intéressant sur les relations humaines et l’amitié, offrant une lecture à la fois mystérieuse et divertissante.
"Je ne pensais pas que la douleur émotionnelle me pousserait à suivre quelqu'un de proche, à l'observer à son insu... Jusque dans ses instants les plus intimes."
Une réunion d’anciens camarades, c’est l’occasion de blaguer, de s’envoyer des petites plaisanteries, et d’essayer de mieux se comprendre en voyant comment les autres ont avancé dans la vie. Stéphane et Luc viennent de remonter dans le Nord pour retrouver leurs vieux copains de classe qui sont restés dans leur ville d’enfance, Autreville. Mais il se passe des choses sordides là-bas, des corps de femmes démembrés sont retrouvés dans des sacs-poubelles orange. Alors évidemment, la conversation va prendre des tournures désagréables, et certains vont même se surprendre à avoir des soupçons envers l’un ou l’autre des convives.
C’est une histoire sur l’amitié, le ton est parfois acide, mais il ne pourrait s’agir que d’une comédie sur la camaraderie sans le contexte criminel. Cependant, c’est grâce aux soupçons, à la peur, et aux interrogations de chacun que nous pouvons voir les véritables liens entre les personnages. Tout l’intérêt de la lecture réside ici, comment fonctionne ce groupe, quelle est la place de chaque personnage, et quels sont les secrets et les motivations de chacun. Il y a un aspect nostalgique dans ces retrouvailles de vieux copains, où les personnages parlent de tout et de rien. Pourtant , derrière le ton désinvolte des dialogues se cachent des remises en question, est-ce que ces anciennes amitiés sont toujours aussi fortes, et ont-elles toujours du sens maintenant que chacun a suivi son propre chemin ?
J’ai beaucoup aimé l’ambiance de cette BD, et je me suis longtemps demandé si on aurait la clé de ces horribles meurtres.
Alors lecteur, vas-tu embarquer pour Autreville ?
J'avais découvert le travail de David via "Scopitone", une histoire courte d'action pour jeune public. Puis avec "De père en fils", un récit plus mature mais sur un ton toujours très leger.
Visuellement, j'ai reconnu sa patte en voyant la couverture. "Dommage" que j'ai su rapidement (via les réseaux) que le ton était "surprenant". Même si ceci a encore plus attisé mon envie de le lire, finalement.
David nous embarque sans préambule aux côtés de Stéphane, qui va nous servir d'hôte pour côtoyer ce groupe d'amis. Tout de suite, le ton est donné. C'est mature, réaliste, solennel. Tout l'inverse du style graphique. Une performance.
D'ailleurs, j'ai ressenti une certaine tension, un malaise, dès les retrouvailles. On a même l'impression qu'ils ne s'aiment pas autant qu'ils le pensent. Chacun y va de son petit tacle, allant même jusqu'à baver dans le dos des autres.
Ajoutez à cela le contexte - un tueur en série agit dans la région depuis 2 ans - et l'ambiance pesante prend le dessus. Le lecteur est alors invité à analyser les propos de chacun pour vérifier que le tueur n'est pas dans la salle.
Et lorsque le couperet tombe, c'est la surprise générale. Une révélation qui remettra en cause toute une vie d'amitié, avec cette interrogation : les souvenirs ne sont-ils pas plus beaux que la réalité?
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