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L’action débute en ex-Yougoslavie en 1993. Kazik et son épouse, Cessia, font face à la répression du gouvernement et, dans un dernier moment d’intimité, ils se souviennent avec émotion de leur passé et constatent avec regret et amertume que, depuis leur retour, ils ont fait « semblant de vivre ». Débute alors un récit rétrospectif pris en charge par Kazik qui plonge le lecteur en mars 1944 au moment où son épouse et lui sont entassés dans un wagon à bestiaux avec d’autres Juifs et conduits à Auschwitz II-Birkenau…
Parlons d’abord du graphisme : les illustrations sont très convaincantes et donnent à voir toute l’horreur du centre de mise à mort. Présentée comme la première bande dessinée réaliste sur la Shoah, Auschwitz se caractérise par des dessins en noir et blanc, ou plutôt en nuances de gris, froids, où les visages émaciés et les yeux fatigués et hagards sont légion. Il y a dans les traits des personnages quelque chose de relativement uniforme, les rendant difficilement identifiables, l’absence d’individualisation conduisant à l’annihilation progressive. Ensuite, le contenu : je ne suis pas sûre que le fait d’avoir introduit et clos l’histoire par la mention d’une autre période historique soit la meilleure idée, même si, bien sûr, on peut comprendre le choix de l’auteur. Au-delà de cet élément, j’ai trouvé l’ensemble très parcellaire et, de fait, un peu confus. Il m’a semblé qu’il manquait des transitions ainsi que des informations essentielles pour comprendre parfaitement le fonctionnement du camp, mais il faut reconnaître qu’il est difficile voire impossible de viser l’exhaustivité avec un tel format. Malgré mes réserves, je recommande cette bande dessinée de Pascal Croci car certaines planches peuvent véritablement marquer les esprits, et c’est finalement l’essentiel.
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