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Publié uniquement en numérique le 28 août 2012, ce document iconoclaste est devenu disponible en papier en 2014.
Pour l'Histoire.
Naturellement, il ne fut pas présenté par les amis des éditeurs traditionnels et des politiques professionnels...
Si vous croisez ce livre, accordez-lui une extrême attention : dans "un monde parfait" (complétement contrôlé) l'ensemble des citoyens seraient convaincus qu'il n'existe rien à côté de la parole autorisée par les puissants.
Des paroles et des actes. Alors que la révolution numérique s'installe en France, principalement grâce à Amazon, le monde officiel de l'édition a trouvé une cible : l'auto-édition, une pratique coupable de tenter les écrivains en leur promettant des jours meilleurs, une rémunération décente. Les éditeurs se dressent contre ce possible fléau, naturellement pour protéger leurs auteurs adorés (vaches à lait) ! Ne croyez surtout pas qu'il soit préférable de conserver plus de 50% du prix d'un livre numérique quand les installés vous proposent de continuer comme dans l'économie du bouquin en papier, avec des miettes.
Ces bienfaiteurs de la culture ont même reçu le soutien d'Aurélie Filippetti ! La jeune ministre aurait pu (dû ?) se positionner du côté de ses "collègues" écrivains mais elle combat la voie "utopique" ! Elle demande juste aux éditeurs un petit effort au niveau des rémunérations... en contrepartie d'abondantes aides !
La ministre de la Culture s'est résolument placée du côté des exploiteurs, qui plus est en étayant sa démonstration d'un exemple, le sien, celui d'une jeune romancière publiant en 2003 "les derniers jours de la classe ouvrière", dans une maison du groupe Lagardère. Un roman qui se voulait engagé, contre l'historique exploitation des mineurs de Lorraine. Il ne s'agissait que d'une posture ? Elle n'a donc rien compris ? Elle a changé ? Elle est simplement passée de l'autre côté, celui du pouvoir, où l'on perd facilement la notion des réalités pour devenir un rouage de l'Etat ?
Décortiquer les propos de la ministre, les resituer dans deux siècles de lutte entre écrivains et éditeurs et les rapprocher des positions d'Antoine Gallimard, sans oublier d'observer la politique culturelle, même celle prétendue de gauche, telle fut l'ambition d'un livre numérique qui souhaite aussi démontrer qu'une autre voie est possible, avec des tarifs décents.
L'auto-édition est l'avenir de l'édition. Je l'écrivais déjà en l'an 2000 (http://www.auto-edition.com). Ce qui fut considéré comme une "utopie" va s'imposer en logique historique grâce au livre numérique. Malgré le lobbying et le pouvoir des installés, qui peuvent simplement retarder l'inéluctable, consommer de la subvention, nous faire perdre du temps (alors que nous vieillissons !)...
Au-delà de leurs personnes, Aurélie Filippetti symbolise l'état et Antoine Gallimard les éditeurs.
Stéphane Ternoise http://www.ecrivain.pro - 17 mai 2012, passation des pouvoirs de Frédéric Mitterrand à Aurélie Filippetti : la continuité annoncée - Aurélie Filippetti rassure : malgré un label "écrivain" elle tiendra le ministère du côté des éditeurs - Madame la ministre sent pourtant l'inéluctable victoire des écrivains sur les éditeurs ?
- 28 juin 2012, après le discours - C'est l'éditeur qui fait la littérature : une stupidité, même historique - C'est l'éditeur qui fait la littérature... de divertissement ?
- L'éditeur ne fait pas la littérature mais du commerce - La présentation d'un merveilleux univers de l'édition française ne résiste pas à l'analyse - Les (grands) écrivains savent refuser les conseils des éditeurs (suite sur http://www.pamphletaire.com/)...
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