"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Cinquième étage de la faculté de droit d'Athènes, section de criminologie. Anghélos Kondylis, doctorant en criminologie, découvre le corps sans vie de la professeure Irini Siomou... avant d'être tué à son tour.
Chargé d'enquêter sur ce double meurtre, Christophoros Markou, jeune capitaine fraîchement diplômé, entre dans l'univers secret de l'Université : un effrayant dédale où s'entrelacent ambitions professionnelles, compromissions, lâchetés et vanités.
Markou trouvera-t-il la lumière ?
Puisant dans sa propre expérience, Christos Markogiannakis, diplômé de criminologie et de droit, auteur d'un essai remarqué, Scènes de crime au Louvre, signe un brillant premier polar qui dévoile la personnalité atypique du capitaine Markou, empêcheur de tourner en rond dans une Grèce au bord du chaos.
Alors que sitôt arrive de Paris, il se précipite à la fac de droit pour un rendez vous tardif avec son directeur de thèse, Anghelos Kondylis bute sur un cadavre ... Et se fait assassiner à son tour.
Markou, ancien condisciple en master de criminologie d''Anghelos se trouve charge de l'enquête, hautement sensible.
Entre rivalités amoureuses, soupçons de corruption, détournements en tous genres et liaisons secrètes, il passera au crible les témoignages de ses anciens professeurs pour déceler la vérité sur l'assassinat de la prof la moins aimée du département et de l'étudiant le plus apprécié !
Un roman d'autant plus intéressant que la découverte du coupable n'est pas la fin du roman et que dans une conclusion a la Hercule Poirot, tous les protagonistes se trouvent réunis et leurs turpitudes dévoilées ...
Bref un roman très plaisant que j'ai lu in situ.
Une écriture plaisante, des personnages bien définis, un mobile peu fréquent et de trop rares incursions dans les rues d'Athènes
Un auteur dont je vais guetter les prochaines productions.
Une belle découverte.
Au Cinquième étage de la Faculté de Droit, paru en Grèce en 2014, a été publié par les éditions Albin Michel en 2018. Le style fluide est neutre, tel un compte-rendu journalistique, afin de laisser place aux éléments de l'enquête, sans s'encombrer de détails inutiles: "A peine arrivé dans son bureau, il avait étalé devant lui tous les clichés, ceux qui avaient été pris par la police scientifique sur le lieu de crime et ceux du médecin légiste. Cette mosaïque macabre occupait les trois quarts de la table. La surface restante disparaissait sous le rapport d'autopsie et l'analyse de la scène de crime." (Page 135). L'histoire est racontée à la 3e personne, au passé.
Construction: chaque début de chapitre précise la date, l'heure et le lieu, comme dans un rapport d'enquête.
14 février au matin. Dans les couloirs de la faculté de droit, section de criminologie, au 5e étage, découverte de deux corps: Irini Siomou, maître de conférences, et le doctorant Anghelos Kondylis: tous les deux ont été abattus par balle la veille au soir, aux environs de vingt-trois heures. Chargé d'enquêter sur ce double meurtre fort mystérieux, le jeune diplômé Christophoros Markou entre de plain-pied dans l'univers secret de l'Université. Qui a tué et pourquoi?
Qu'a-t-il bien pu se passer? Que faisaient les deux victimes à une heure aussi tardive dans les locaux de la faculté de droit? Comment expliquer que des coups de feu aient été tirés sans que le gardien n'entende quoi que ce soit? Et comment expliquer le choix des victimes? Avaient-elles une chose en commun qui le justifie ou était-ce juste du hasard?
Qui avait un mobile pour assassiner Siomou qui ne s'entendait avec personne et faisant régner une ambiance pesante dans le département? A peu près n'importe quel collègue ou étudiant, vu que tout le monde ou presque possède une clef du bâtiment...
Pourquoi Kondylis, qui rentrait de son séjour à Paris, est-il venu directement de l'aéroport alors que son rendez-vous avec le docteur Daniéli, sa directrice de thèse, avait été annulé? Et où est passée la sacoche en cuir qu'il avait avec lui en arrivant? Et celle de Sioman dont elle ne se séparait jamais?
Autant de questions auxquelles le jeune inspecteur devra trouver de réponses s'il veut faire la lumière sur ces crimes qui endeuillent la faculté. Entre ambitions professionnelles, compromissions, lâchetés et vanités, il aura fort à faire, d'autant que mobiles et suspects se bousculent...
La particularité de ce roman est qu'il se déroule à huis-clos, dans les locaux da l'université d'Athènes, au cinquième étage précisément. De ce fait, les seules descriptions détaillées concernent le lieu du crime et ses environs: "au bout du couloir qui desservait sept bureaux d'enseignants et quatre salles de cours, ainsi que les toilettes de l'étage, près du hall d'entrée." (Pages 17-18) =>Plutôt curieux comme endroit pour abattre deux personnes. Si ce n'était l'heure tardive, n'importe qui aurait pu déranger le tueur. Extrêmement perturbant...
D'autant que le département jouit d'une reconnaissance et d'une réputation internationales, attirant de nombreux candidats...Mais la face cachée est bien moins reluisante, car le département est un microcosme où se jouent des conflits, des rivalités, des ambitions, des lâchetés aussi, créant une atmosphère délétère peu propice à une ambiance de travail où chacun pourrait se consacrer à ses études et ses recherches en toute sérénité.
Un polar très intéressant parce qu'il donne de la Grèce d'aujourd'hui un aperçu différent de celui de Petros Markaris dans Pain, éducation, liberté, Liquidations à la grecque, ou encore Le Justicier d'Athènes, romans plus ancrés dans les difficultés quotidiennes sur fond de faillite du pays. Au cinquième étage de la faculté de droit est un polar dans la pure tradition du whodunit avec des personnages travaillant dans le même lieu, tous suspects car tous ayant un mobile et l'occasion, si on considère les alibis facilement démontables.
Le +: particularités de l'enquête menée par Markou qui a fréquenté le département lors de ses études en criminologie, deux ans avant les meurtres. Il connaît la plupart des professeurs et certains étudiants. Déjà, à l'époque, il avait ressenti le malaise qui minait le département, sans se douter que les choses pourraient aller aussi loin: "Le point de départ était toujours le même: la posture scientifique d'Untel contestée par ses collègues ou u désaccord théorique qui débouchait neuf fois sur dix sur des attaques et des jugements personnels, quand cela ne dégénérait pas en violence verbale. Les étudiants, d'abord un peu surpris, puis franchement amusés de voir surgir ces disputes... ne se doutaient pas que ce n'était que la partie émergée de l'iceberg. Ces scènes divertissantes étaient le signe de l'atmosphère délétère qui régnait dans le département et qui, sans que personne puisse le deviner à l'époque, laissait présager l'événement qui l'avait ramené sur les lieux, ce 14 février." (Page 17).
Quand Anghélos Kondylis, brillant doctorant en criminologie, arrive au cinquième étage de la faculté de droit d’Athènes, par un soir de février, c’est pour tomber sur le corps sans vie d’une de ses professeurs, la détestée et détestable Irini Siomou. Sans avoir le temps de se remettre du choc, il est lui aussi abattu d’une balle en pleine tête. Pas de chance pour le beau Anghélos, au mauvais endroit, au mauvais moment.
C’est le jeune capitaine Christophoros Markou, du département des homicides de l'Attique, qui est chargé de l’enquête sur ce double homicide. Lui-même diplômé en criminologie, il connait aussi bien les lieux que les professeurs mais ne se doutait pas du climat délétère régnant sur son ancienne faculté. Les professeurs, le président, la directrice, et même la secrétaire, cachent de sombres secrets, se livrent à une guerre larvée et pourraient, chacun, avoir commis le double meurtre. L’affaire s’annonce délicate pour le capitaine…
Is Greece the new Iceland ? Peut-être que la Grèce est en passe de devenir une terre du polar…Car après Petros Markaris et son commissaire Charitos, voici Christos Markogiannakis et son capitaine Markou. Si le premier est un poil plan-plan, le second est un jeune flic dynamique et ambitieux qui n’hésite pas à gratter là où ça fait mal, quitte à blesser quelques susceptibilités. Son enquête va l’entraîner dans les secrets les plus intimes, et les plus noirs, de l’institut de criminologie d’Athènes. D’ailleurs Markogiannakis ne cherche pas à dépayser le lecteur. De la ville nous ne verrons que le fameux cinquième étage dans un huis-clos étouffant où tout le monde ment, dissimule, cherche à se montrer sous son meilleur jour. Mais Markou ne se laisse pas leurrer et finit par révéler les failles, les mensonges, les faux-semblants, les mesquineries et les crimes de ce joli petit monde et se permet un final flamboyant dans la plus pure tradition du célèbre Hercule Poirot.
Au 5è étage de la faculté de droit est un polar sympathique qui se lit avec plaisir malgré son classicisme. On aurait aimé un peu moins de couloirs mal éclairés et un peu plus de Grèce mais c’est tout de même un bon début pour le capitaine Markou. A suivre.
Dans cette Faculté de Droit d'Athènes et plus particulièrement dans le Département de Criminologie on a plutôt l'habitude de parler de crimes, d' en faire des thèses que d'en voir en vrai . C'est donc avec la plus grande stupeur que l'on découvre ce jour-là , au cinquième étage de l'immeuble , les deux corps sans vie d'une professeure et d'un élève doctorant fraichement débarqué de Paris. Difficile pour le capitaine Markou , ancien élève du cru et chargé de mener l'enquête , de comprendre les réelles motivations qui se cachent derrière ces crimes . Certes la professeure Irini Siomou n'était guère appréciée par ses collègues mais de là à l'assassiner ! Quant à Anghélos Kondylis, le jeune bellâtre, né avec une cuillère d'argent dans la bouche , que tout réussissait et que ses professeurs portait aux nues . C'est encore plus incompréhensible.
Mais Markou sait pertinemment que le diable se cache souvent dans les détails et que la technique d'interrogatoire personnalisé est souvent la meilleure pour tenter de les découvrir . Des détails ou des motifs qui peuvent paraitre anodins voire insignifiants mais qui peuvent avoir été suffisants pour pousser à l'acte criminel l'un des protagonistes. Et les motifs, le policier va vite le découvrir, ne manquent pas parmi la faune qui peuple le Département quel que soit leur rang ou leur position sociale : jalousie , vengeance , appât du gain , ambitions gâchées , secrets compromettants , rancoeurs ou déloyauté . Un beau bestiaire prêt à tout pour garder sa place au soleil coûte que coûte quitte à commettre l'irréparable.
Un premier roman plutôt réussi où l'on tente, comme le capitaine Markou, de débusquer le vrai du faux derrière les témoignages des différents personnages qui n'ont rien d'autre à cacher que la vérité, aussi dure soit-elle. L'écriture est parfaitement fluide, sans faux rythme, le scénario sans fausse note. Quant à ce final à la Agatha Christie il est totalement réjouissant , transformant momentanément le capitaine en Hercule Poirot laissant habilement , voire cruellement, mariner son auditoire comme ses lecteurs afin que la surprise de la découverte du coupable soit la plus totale et la plus implacable .
Crime au cinquième étage de la faculté de droit d'Athènes, le capitaine Markou mène l'enquête. Excellent polar qui sort de l'ordinaire. Chacun avait une bonne raison de tuer. Il faut donc suivre ce capitaine qui ne lâche rien pour connaitre enfin le pourquoi et le comment. C'est original et très agréable à lire.
Une bonne lecture !
Au titre évocateur d’une faculté de droit, je me devais de m’y plonger. C’était en quelque sorte un petit retour aux sources pour moi qui aie fréquenté les bancs de l’université et plus particulièrement, ceux de la faculté de droit de Louvain-la-Neuve pendant plus de 5 ans. Voilà déjà 9 ans que j’en suis sortie diplômée d’un master de droit et les années filent décidément à tout allure.
Tout commence par le meurtre d’une professeur, détestée tant par ses collègues que par ses étudiants, et d’un doctorat charismatique dans les couloirs sombres du département de criminologie de la faculté de droit d’Athènes tard dans la nuit. Le capitaine Markou est dépêché le lendemain sur les lieux et commence alors une enquête qui risque de dévoiler tous les sombres secrets des membres de ce petit microcosme qu’est le monde universitaire avec ses rivalités, ses jalousies et ses coups tordus.
Une des choses que j’ai vraiment apprécié dans ce livre a été de pouvoir voyager jusqu’en Grèce et plus particulièrement, jusqu’à Athènes car c’est dans les couloirs de la faculté de droit de cette ville qu’on atterrit grâce à ce roman policier. Je l’ai trouvé entouré d’une atmosphère tout à fait particulière et savoureuse. Je pense que c’était mon baptême du feu en matière de littérature grecque et il a été tout à fait réussi.
Le jeune auteur Christos Markogiannakis est lui-même diplômé de cette faculté et a utilisé sa propre expérience pour en planter son décorum. J’ai trouvé qu’il misait beaucoup sur son capitaine et sur l’enquête au sens traditionnel du terme, sans que les technologies (malgré leur aide inépuisable apportée de nos jours aux enquêtes policières) n’interviennent à tout moment, ce qui est particulièrement appréciable pour parfois être dépaysant.
Alors que je suis en pleine période en ce moment de nombreuses lectures de polars et de thrillers en tout genre, je l’ai trouvé un peu plus original que d’autres par une atmosphère assez rétro, notamment par la personnalité tout à fait atypique de son protagoniste principal, le capitaine de police Markou. J’ai parfois eu l’impression de me retrouver en plein roman d’Agatha Christie et de son infatigable détective Hercule Poirot. Il ne manquait plus que la pipe, le chapeau et la moustache à ce cher Markou pour combler l’illusion. Le final en la scène de la révélation de l’auteur des crimes a de nombreux points communs avec la littérature de cette très chère et talentueuse auteure anglaise qu’était Agatha Christie.
J’espère que cet auteur n’en restera pas là et nous comblera, nous lecteurs, d’autres aussi bonnes lectures.
Chronique sur mon blog : https://musemaniasbooks.blogspot.com/2019/04/chronique-rapide-au-5e-etage-de-la.html
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