"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Où sont passées les échoppes des rues de Shanghai où se pressaient les gourmets? La politique sanitaire du gouvernement les a interdites. Que sont devenues les conversations du soir de la cité de la Poussière Rouge? Les caméras omniprésentes et la surveillance sans faille des comités de quartier les ont fait disparaître. Bientôt des bulldozers raseront définitivement la cité et ses vieilles maisons shikumen. Chen, le légendaire inspecteur, ne trouve un réconfort que dans la littérature et la poésie, ultime bastion du passé où il peut encore se réfugier. Pourtant c'est à ses talents d'enquêteur que le Parti fera appel pour résoudre une série de meurtres qui touche le plus grand hôpital de la ville, déjà sous tension. Le mot d'ordre: maintenir à tout prix la stabilité tout en prônant l'efficacité de la politique zéro Covid. Au même moment à Wuhan, les victimes de cette politique se comptent par centaines et les posts des lanceurs d'alerte sont censurés. À quels morts Chen donnera-t-il la priorité?
Une lecture que j’ai appréciée, mais…
Je vais commencer par ce que j’ai aimé !
L’histoire se déroule en Chine durant la pandémie du Covid.
J’ai trouvé ça hyper intéressant de voir comment cela a été vécu là-bas.
Certaines choses décrites sont vraiment horribles, notamment avec la mise en place de la politique “Zéro Covid”.
On en apprend aussi pas mal sur le côté politique de la Chine, la surveillance permanente qu’à le gouvernement sur la population.
Par contre, sur la partie enquête, je n’ai pas été plus entraîné que ça dans l’histoire.
Et j’ai trouvé les dialogues assez peu naturels.
En résumé, j’aurais adoré lire ce livre sans l’enquête et rentrer encore plus dans le sujet. (Mais ça ne serait plus un polar du coup…)
L’action de ce polar commence à Shanghai à l’automne 20219 en même temps que commence la pandémie de COVID à Wuhan. Le virus déferle et alors qu’il ne touchait qu’une ville, il s’étend à tout le pays, notamment à Shanghai où réside Chen Cao, ancien inspecteur principal de la police criminelle , mis en « congés de convalescence » parce qu’intègre et honnête, et donc, dérangeant pour le Parti. Et voilà qu’en pleine crise de COVID, ces mêmes membres du Parti viennent le chercher pour enquêter sur ce qui semble être des meurtres en série. C’est avec sa fidèle et dévouée secrétaire Jin qu’ils vont mener l’enquête sous l’étroite surveillance de Hou, « gros sous » de la municipalité. Chen va bien entendu résoudre cette enquête mais la vérité va être « arrangée » par ce régime totalitaire, qui, pour maintenir sa dictature ne peut se permettre la moindre brèche dans la stabilité sociale.
Avec cette fiction bien réelle, dont l’intrigue n’est pas vraiment captivante , l’auteur en profite pour dénoncer les atrocités bien réelles de l’inhumaine politique « zéro COVID » qui a soumis la population à une surveillance totale avec QR code ( verts oranges rouges), reconnaissance faciale, surveillance vidéo mais aussi humaine au travers du système mis en place dans chaque îlot d’habitation par les comités de quartier payés par l’Etat : les « Petits gardes rouges et les Grands Blancs », mais aussi à une sévère répression d’Etat .Les conditions atroces d’enfermement des citoyens chez eux et les camps de quarantaine sont ici également dénoncés. La politique du « zéro COVID » du Parti fit autant de victimes que le virus lui-même.
Avec ce livre, Qui Xialong, qui a pour habitude de dénoncer les dysfonctionnements sociétaux en Chine , dépasse ici les limites de la critique ordinaire en insérant dans son récit des pages du véritable Carnet de Wuhan.
Les quelques rares vidéos ayant fuitées de la répression chinoise lors de la pandémie correspondent en tout point aux scènes décrites dans ce livre.
L’intrigue n’est pas captivante mais l’intérêt de ce polar est de dénoncer l’inhumaine politique du PCC durant la pandémie.
Le fait que « Amour, meurtre et pandémie » soit l’un des opus d’une série ne m’a pas perturbée car de nombreux et rapides rappels nous aident à comprendre l’histoire passée du héros récurrent, si besoin est.
Ce livre est surtout un témoignage depuis l’intérieur du climat qui régnait durant la pandémie et de la façon dont le régime totalitaire l’a traitée au détriment de sa population, véritablement sacrifiée.
Lu dans le cadre du « Prix du Meilleur Polar Points 2025 »
Merci aux éditions Points de m'avoir permis la lecture de ce polar dans le cadre du prix du meilleur polar sélection 2025 .Chen Cao ,ancien inspecteur principal de la police de Shangaï ,est sollicité par les autorités du Parti pour venir à bout d'un serial killer qui s'attaque à des professionnels de l'hôpital Renji .Alors que les autorités sont sévèrement critiqués dans la gestion du Covid et les lois liberticides ,il faut absolument mettre un terme à ces meurtres .Un bon polar sans grands rebondissements .
Nostalgique, l’ex-inspecteur Chen Cao traîne sa mélancolie dans les ruelles de la Cité de la Poussière rouge, là même où il a résolu sa première affaire. Le quartier a bien changé, voué à la destruction par la mairie de Shanghai qui vise la modernité à tout prix. Ses pas le mènent devant l’hôpital Renji où le balai des ambulances prouve que le COVID a bel et bien atteint la ville.
De retour d’une escapade dans les Montagnes Jaunes, Chen est toujours ‘’en convalescence’’, selon les autorités du Parti, ‘’au placard’’ selon le lucide policier tombé en disgrâce.
Aussi est-il surpris lorsqu’il reçoit la visite d’un officiel du Parti, le directeur Hou, qui lui demande expressément d’aider la police afin de résoudre un triple meurtre. En effet, trois personnes ont été assassinées aux alentours de l’hôpital. La police piétine et craint d’être confrontée à un tueur en série.
Chen n’a d’autre choix que d’accepter. Aussi, assisté de sa secrétaire personnelle, la pétillante Jin, il s’installe au Grand Hôtel Wu avec l’équipe spéciale chargée d’élucider l’affaire.
Au-delà de l’enquête, ce dernier opus de Xiolong Qiu est surtout un réquisitoire contre le Parti Communiste Chinois et sa politique du Zéro Covid. L’auteur qui semblait toujours ménager la chèvre et le chou prend cette fois clairement position et dénonce les pratiques du gouvernement de Xi Jinping, n’hésitant pas à le comparer au Big Brother de 1984. A travers le journal de bord d’un ami de Chen, citoyen de Wuhan, on découvre l’ampleur de la cruauté d’une politique qui a imposé un confinement total, n’hésitant pas à barricader chez eux les potentiels porteurs du virus. Et son héros se mouille aussi puisqu’il n’hésite pas à traduire en anglais ce journal compromettant afin de montrer au monde les drames humains, les victimes collatérales, la pression exercée sur une population privée de toutes ses libertés, soumises à une surveillance constante, interdites de soins. Sans doute écœuré par les mensonges et l’hypocrisie du Parti, les injustices et les cruautés commises dans le seul but de prouver que la Chine maîtrise la pandémie, Chen prend des risques. Peut-être aussi pour briller aux yeux de sa secrétaire, fidèle, amoureuse et complice.
Un retour sur cette période particulière qui ravive des souvenirs et fait relativiser la façon dont la crise a été traitée en France.
Installé aux États-Unis, depuis les événements de Tian’anmen, « Qiu Xialong » livre une enquête de l’inspecteur Chen pour dénouer une sombre affaire de meurtres en série. Il m’apparaît rapidement que l’énigme policière, loin d’une trame psychologique d’une auteure comme Karine Giébel ou de multiples faits d’actions tel que Cédric Sire, celle-ci se rapproche plus d’un détective menant avec brio une synthèse de réflexions pour aboutir au dénouement. Mais au fil de la lecture, le vrai sujet de ce polar consiste vraisemblablement en une critique sévère de la politique menée par le Parti Communisme Chinois, pendant la période de la pandémie du coronavirus.
Trois personnes sont assassinées près du grand hôpital de la ville de Shanghaï. Concomitamment, l’hôpital Renji subit de plein fouet la rapide propagation du virus, de la mise en confinement de la ville, du manque de personnels de santé, des tergiversations des autorités ; que ce soit dans la ville de Shanghaï ou de Wuhan.
C’est ainsi que dans ce maelström, l’inspecteur Cao Chen et sa secrétaire jeune et séduisante Jin, vont tenter de résoudre ces assassinats dans un contexte pour le moins perturbé et ce dans une parfaite synergie avec les autorités chinoises. Malgré tout sous les brumes de l’enquête, s’élève au loin la montagne étatique d’une société de contrôle omnipotent, omniprésent et omniscient ; car il ne peut y avoir d’erreur de procédures sanitaires ; car l’organisme du pouvoir ne peut avoir tort et la propagande gouvernementale est la seule et unique vérité...Mais sous cette chape de plomb, l’inspecteur Chen s’avère être, avec de multiples précautions un lanceur d’alerte, et risque donc les foudres du pouvoir en tant que propagation « d’énergie négative » et de « délits de pensée »...
Ce polar fait l’objet d’une référence permanente avec le roman dystopique de politique fiction de George Orwell - 1984 -, un clin d’œil à Big Brother ; mais se trouve également la phrase mythique de Aldous Huxley - Le Meilleur des mondes -, sans compter la myriade de vers de poésie qui parsèment tous les chapitres. Bref, si l’énigme de ce polar n’appelle pas de remarques particulières, le fond de celui-ci conforte le sentiment que si les pays européens ont eu de moult difficultés à gérer la pandémie, il en fut de même avec de nombreux pays, malgré leurs communiqués officiels.
Une série de meurtre touche le plus grand hôpital de la ville de Shanghai, et le Parti fera bien sûr appel à lui, et à sa collaboratrice, pour résoudre cette épineuse affaire.
L’enquête en elle-même avance doucement, le temps pour l’auteur de nous expliquer certaines expressions chinoises récentes :
– si la Sécurité intérieure vous invite à « prendre une tasse de thé« , c’est qu’elle veut vous donner un sérieux avertissement concernant vos publication en ligne.
– « accompagnement dans l’espace et le temps » est une façon politiquement correct de désigner le système de surveillance le plus sophistiqué qui soit.
– ayez toujours avec vous des épaisses enveloppes rouges pleines de billets pour graisser la patte de qui de droit.
– les Grand Blancs sont les personnels anti-COVID répartis partout dans la ville, bras armé du PCC pour faire appliquer la réglementation.
J’ai découvert avec horreur que les portes d’entrée des appartements des îlots confinés étaient obstrué par des plaques en fer de l’extérieur, empêchant les occupants de se rendre à l’hôpital pour quelque soin que ce soit.
Hôpital qui demande un test COVID de moins de 24 heure, ce qui est impossible quand on est confiné chez soi.
L’auteur explique que les personnes désirant passer au travers des mailles de la surveillance possède toutes un portable spécial non identifiable.
J’ai été étonné de lire que Chen, obtenant une carte de visite avec l’épée de l’empereur, obtient tout ce qu’il souhaite pour son enquête : dans un pays dont les habitants doivent clamer leur soutient au PCC, ce qui touche à l’empereur fait son effet.
L’image que je retiendrai :
Celle des anciennes maisons shikumen de la cité de la Poussière Rouge qui doivent être détruites pour construire des immeubles.
https://alexmotamots.fr/amour-meurtre-et-pandemie-qiu-xiaolong/
Dépaysant et instructif à la fois. Un certain charme, parfois suranné, et dans sa volonté de nous expliquer la Chine, ses différences et son histoire, on ressent parfois en traversant ce roman l’impression de tourner des pages Wikipedia. Mais, entre quelques intermèdes d’histoire, de géopolitique, de poésie ou de gastronomie chinoises, l’enquête est bien là (même si assez basique) comme la description des premières semaines de Covid à Wuhan et à Shanghai, dans ce pays qui, le premier, a refusé un temps d’y croire, s’est menti comme a menti, à sa population comme au reste du monde. Intéressant plus que palpitant mais à ranger dans la catégorie des livres qui savent allier l’utile au nécessaire, l’agréable à l’insupportable.
Ps: à ne ps lire avant 1984 si vous souhaitez le découvrir un jour, les références au roman de George Orwell y sont légion et vous en dévoileraient l’essentiel.
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