"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Natifs des âpres montagnes calabraises de la Locride, trois adolescents, bons élèves et bons fils, choisissent la voie du crime pour échapper à la misère. Mais ils auront beau refuser l'embrigadement de la 'Ndranghetta - la mafia calabraise - pour partir à la conquête du monde, devenant braqueurs à Milan puis trafiquants de cocaïne aux contacts des réseaux planétaires, islamistes compris, ils reviendront toujours sur ces hauteurs d'où l'on aperçoit deux mers mais où les porcheries cachent parfois des victimes d'enlèvement crapuleux, où les forêts sont hantés d'âmes noires, fugitifs recherchés par la justice étatique ou la vengeance mafieuse.
C'est là, dans la grandiose cruauté des parties de chasse, dans les prodigieux banquets paysans et les beautés violentes de la nature, que les trois amis trouveront leur destin, comme ce taureau sauvage qui continue à galoper vers son tueur parce qu'il ne sait pas encore qu'il est mort.
Pendant quelques décennies, la ‘Ndrangheta a régné sans partage sur la Calabre. Ou presque. Au cours de ces années, trois adolescents, dignes fils de cette terre âpre, ont refusé de se résigner à la pauvreté et à la soumission, et ont empoigné le premier barreau de l’échelle de la criminalité. Mettant un point d’honneur à ne pas prêter allégeance à la mafia locale, ils marchent néanmoins sur ses plate-bandes, sachant parfaitement qu’ils s’engagent de ce fait dans une funeste voie sans issue. Braquages, enlèvements crapuleux, trafic d’héroïne puis de cocaïne, liens avec le terrorisme islamiste, le « métier » évolue au fil du temps, de plus en plus ambitieux et rentable, en fonction de l’offre et de la demande, au point de déplacer le centre névralgique des « affaires » des montagnes de l’Aspromonte à la prometteuse Milan. Mais malgré la corruption et/ou l’incurie des autorités, l’impunité n’est plus garantie, ce qui contraint nos trois « héros » à revenir dans leur région natale pour sauver leur peau et leur honneur, quitte à sacrifier un peu de leur liberté quand, pour une fois, la justice fait son travail correctement, parfois aidée par les ‘ndranghetistes, éternels et mortels concurrents.
Narré par un de ces trois quasi-mafieux, « Les âmes noires » s’apparente presque à un documentaire raconté de l’intérieur. En plus du parcours des personnages et de la transformation crescendo de leur délinquance, le narrateur tente d’expliquer les origines de cette violence, tantôt en recourant à un récit mythique mêlant invasions et représailles sanglantes millénaires, tantôt en accusant, plus prosaïquement, la pauvreté endémique et la défaillance de l’État italien laissant le champ libre à la mafia.
Ce roman est porté par un souffle épique, est par moment puissant ou poignant, mais son style est trop elliptique et décousu pour moi. Sans compter que j’ai beaucoup de mal à entendre l’argument selon lequel il n’y aurait que la violence des actes pour se sortir de celle de la pauvreté.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !