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Zarathoustra est une figure indéniablement théâtrale. En adaptant le fameux texte de Nietzsche pour la scène, Jean-Louis Barrault s'approprie entièrement le personnage, dont il assumera le rôle lui-même. Il voit dans le penseur allemand un poète antique, s'enthousiasme pour ce «livre à part» - comme son auteur le nomma lui-même -, la vivacité de sa langue et la profondeur de sa pensée, imaginant et donnant vie à un Zarathoustra solaire, méditerranéen.
Se référant au théâtre grec, Barrault oppose Zarathoustra au choeur, le solitaire à la multitude. Il crée deux rôles, complémentaires, symétriques, exprimant la dualité du personnage : «maladif», angoissé, torturé, Zarathoustra 1 parle ; sain, puissant, «de grande santé», Zarathoustra 2 chante. Conscient de la difficulté à prononcer ce texte, le comédien choisit de collaborer avec Georges-Arthur Goldschmidt, auteur de la traduction la plus récente, qui donne à la pièce une voix décidément contemporaine.
Créée en novembre 1974 au Théâtre d'Orsay, avec une musique de Pierre Boulez, l'adaptation de cette oeuvre magistrale fut l'occasion pour Jean-Louis Barrault de concevoir une mise en scène dans l'esprit d'un théâtre total, associant tous les arts de la scène.
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