"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
à travers le personnage de berto cohen, bulgare exilé en israël qui retourne dans sa ville natale le temps d'un colloque, angel wagenstein ressuscite le petit monde de son enfance : plovdiv, une ville parmi les plus belles et les plus cosmopolites des balkans.
Au gré des glissements entre présent et passé, le fil rouge d'une déchirante nostalgie se mêle à une affaire de spéculation immobilière, les amours enfantines à l'actualité proche-orientale, la recherche du temps perdu au portrait sans concession de la bulgarie contemporaine. le roman est tout entier dominé par l'inoubliable figure grandpaternelle d'abraham le poivrot : maître ferblantier, ivrogne céleste, affabulateur de génie et témoin privilégié de la fin d'une époque, il révélera également le sens de la vie au petit berto - non sans le précieux concours d'un âne ! frotté d'un humour déjà familier aux lecteurs du pentateuque ou les cinq livres d'isaac (l'esprit des péninsules, 2000), abraham le poivrot confirme angel wagenstein parmi les dignes héritiers d'isaac bashevis singer et cholem aleikhem.
Un livre passionnant sur des pans de l’Histoire des juifs séfarades. En bref, je n’y connaissais rien ou du moins pas grand-chose. J’avais déjà du lire quelque part dans un dico ou une encyclopédie la définition de séfarades mais ne l’avais pas mémorisé. Cette fois-ci, grâce à cette histoire c’est bon.
Le narrateur raconte dans une introduction mémorable les origines de ce terme, un mode de vie, une langue. Il nous entraîne avec ce peuple dans une longue migration vers la Bulgarie puis nous transporte aux temps modernes (20ème siècle) dans la vie de son grand-père Abraham le Poivrot. Une époque de tolérance où le mélange des populations juive, manouche, turque, bulgare, arménienne faisaient la richesse d’une ville Plovdiv. Une époque qui est morte dans les années 60 lorsque le pouvoir a voulu uniformiser les modes de vie, de penser, de croire.
Le narrateur vient d’Israël où sa grand-mère, la femme d’Abraham le Poivrot a du s’installer. Il est de passage dans sa vile natale à l’occasion d’un colloque, y retrouve une camarade de classe arménienne et un photographe grec. Leurs retrouvailles permettent la confrontation des souvenirs sur leur enfance lorsque chacun respectait l’autre, lorsque tout évènement important dans une communauté était aussi fêté par les autres. Trois personnages et trois visions qui se complètent et tracent un portrait emprunt de nostalgie sur des personnages, une vie haute en couleurs.
Le livre est imprégné de nostalgie mais il n’est pas triste. Le style de l’auteur est vivant, plein d’humour, très accessible malgré les enseignements historiques. Il faut le lire pour apprendre mais aussi pour rire avec les facéties et les fariboles d’Abraham et de ses trois amis, chefs des trois communautés religieuses présentes sur les lieux.
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