Le Grand prix de littérature américaine 2017 a récompensé son roman "A malin, malin et demi"
Quand Douglas Raymer était collégien, son professeur d'anglais écrivait en marge de ses rédactions : «Qui es-tu, Douglas ?» Trente ans plus tard, Raymer n'a pas bougé de North Bath, et ne sait toujours pas répondre à la question. Dégarni, enclin à l'embonpoint, il est veuf d'une femme qui s'apprêtait à le quitter. Pour qui ? Voilà une autre question qui torture ce policier à l'uniforme mal taillé. De l'autre côté de la ville, Sully, vieux loup de mer septuagénaire, passe sa retraite sur un tabouret de bar, à boire, fumer et tenter d'encaisser le diagnostic des cardiologues : «Deux années, grand maximum.» Raymer et Sully sont les deux piliers branlants d'une ville bâtie de travers. Quand un mur de l'usine s'écroule, tous ses habitants - du fossoyeur bègue au promoteur immobilier véreux, en passant par la femme du maire et sa case en moins - sont pris dans la tempête. De courses-poursuites en confessions, de bagarres en révélations, Raymer, Sully et les autres vont apprendre à affronter les grandes misères de leurs petites existences. C'est avec un plaisir communicatif que Richard Russo retrouve ici les personnages d'Un homme presque parfait, et nous livre une symphonie humaine féroce et déjantée.
Le Grand prix de littérature américaine 2017 a récompensé son roman "A malin, malin et demi"
Quel roman délicieusement déjanté.
L'ambiance d'une petite ville des États-Unis est parfaitement dépeinte.
Les dialogues sont savoureux, intelligents, caustiques ; on a l'impression d'être assis dans un bar et d'écouter les conversations souvent loufoques des habitants.
Les personnages avec Sully le Magnifique, le chef de la police Raymer, Charice, Ruth, Gus et les autres sont attachants, réels, losers, courageux et font la force de cette histoire.
On sourit, on rit, il y a de l'émotion.
Bref l'année commence bien avec cette première lecture.
Belle galerie de personnages dans une ville moyenne américaine.
Bath est ce qu’on peut appeler un trou perdu. Une ville du bout du monde qui ne présente aucun attrait, ni pour d’éventuels visiteurs ni même pour ses habitants. Douglas Raymer n’en est jamais sorti, il est aujourd’hui chef de la police, veuf d’une femme qui s’apprêtait à le quitter pour un autre et intimement persuadé de sa propre incompétence.
En moins de quarante huit heures la vie de cette ville oubliée et de ses habitants va prendre une tournure inattendue. Avec l’écroulement d’un des murs de l’ancienne usine, des serpents échappés et des tombes qui remontent à la surface emportées par l’orage ce sont tout un tas d’événements passés et de révélations qui vont refaire surface emportant les différents personnages dans une spirale infernale.
Richard Russo est un conteur hors pair, capable de multiplier les personnages et les liens entre eux sans jamais perdre le lecteur et distillant ce qu’il faut d’humour et de suspens pour conserver l’intérêt du lecteur sur les 700 pages que compte le livre (version livre de poche).
Cette comédie humaine, circonscrite à la ville de Bath, dessine le portrait d’une société habitée par des secrets, où les hommes, globalement, ne sont pas ni bien malins ni très attentionnés et où les femmes sont soit des victimes résignées soit de fortes têtes combatives.
C’est un roman magnifique à la fois par ce qu’il raconte de l’humain dont le microcosme de Bath est une belle illustration et par la galerie de personnages que Richard Russo nous montre et pour lesquels on ne peut s’empêcher de ressentir une grande tendresse mêlée à un peu de pitié.
De situations improbables en rebondissements surprenants, Richard Russo aborde aussi de nombreux thèmes sociaux : l’alcoolisme, la violence, le chômage, l’infidélité. Mais il donne aussi suffisamment d’échappées lumineuses pour ne pas faire de ce roman un récit désespéré : l’entraide, l’amitié voire l’amour pour arriver à une forme de résilience chez la plupart de ses personnages.
Pour ma part je lis Richard Russo avec un plaisir égal à celui que j’ai à lire Richard Ford ou John Irving, avec cette forme de récit à la fois profondément réaliste et rempli d’humour.
Grâce au groupe « Picabo river book club » et le poche du mois, j'ai découvert un auteur et je vais continuer à lire ses romans. J'ai beaucoup apprécié passer 48 heures avec les protagonistes de ce roman : Nous sommes à Bath, dans l'Etat de NYC mais une ville industrielle frappée par la crise et où les habitants vivovent. Douglas Raymer est le shérif mais il se pose beaucoup de questions après la mort de sa femme trop belle et trop bien pour lui, Becka. Elle allait le quitter quand elle est tombée mortellement dans l'escalier. Il a trouvé une télé-commande de garage et depuis déambule dans les rues de la ville pour trouver la porte du garage de l'amant de sa femme. Il est aux obsèques du juge Flatt. Richard Russo va alors nous décrire la vie de cette ville à travers plusieurs personnages, des pieds nickelés. Je n'ai pas lâché ce texte et ai apprécié un humour décalé, des personnages touchants malgré leur côté sombre. Des personnages qui essaient de faire quelque chose de leur vie, Ruth, patronne de restaurant, son mari un ferrailleur qui a envahi la maison avec des aspirateurs déglingués, un abri de jardin qui devient plus grand que la maison, Sully, son ancien amant, qui a deux amis, Rub, un homme simple qui travaille au cimetière et son chien Rub, de beaux quiproquos lorsqu'ils sont tous les trois ensembles. Janey, la fille de Ruth et son amant violent, leur fille. Beaucoup de personnages mais paradoxalement on ne se perd pas, on est comme dans une série américaine un peu décalée, disjonctée. Des scènes restent en mémoire. Une lecture que l'on ne lâche pas facilement, un monde noir, sombre mais aussi beaucoup d'humour décalé. J'ai même regretté la fin du roman et de ne pas continuer un bout de chemin avec ces personnages. Mais je vais continuer ma découverte de cet auteur et avec en particulier « un homme presque parfait » Merci encore à Léa pour cette découverte.
À MALIN, MALIN ET DEMI de Richard Russo
Traduit par Jean Esch
Éd. Quai Voltaire / La Table Ronde (grand format)
Ed. 10/18 (poche)
"Ça ne vous gêne pas de ne pas avoir tiré meilleur profit de la vie que Dieu vous a donné ?" C'est la question que Miss Beryl, professeur retraitée, posait constamment à Sully dans "Un homme presque parfait". Une question qui s'adressait tout autant aux autres habitants de la ville de Bath qu'à la ville elle-même.
Parce qu'il faut dire que dans la ville de Bath tout est toujours allé de travers alors que dans la ville d'à côté, Schuyler Springs, tout prospère. Même le projet de parc d'attraction a finalement échoué... les promoteurs ayant finalement opté pour la Californie car ils trouvaient les habitants de Bath trop bizarres pour être embauchés.
Dix ans plus tard, dans "À MALIN, MALIN ET DEMI", rien n'a vraiment changé, les gens ont continué "de croire que la chance gouvernait le monde, qu'elle leur avait tourné le dos, depuis toujours et pour toujours, amen, un crédo qui les dédouannait et les dispensait de s'investir pour de bon dans le présent, et à plus forte raison dans l'avenir."
Pourtant, le nouveau maire croît qu'il pourra changer les choses... et pour Sully, la chance semble avoir tourné en sa faveur mais il est condamné par les médecins suite aux excès qu'il a commis pendant toute sa vie... Douglas Raymer, le flic peu sûr de lui que Sully avait cogné suite à une bavure policière, est devenu chef de la police...
En prenant Douglas Raymer comme personnage central de son roman Richard Russo nous démontre que même si aujourd'hui nous ne sommes pas "à la hauteur des tâches qui nous incombent", demain nous pouvons être "une meilleure personne qu'aujourd'hui".
J'ai beaucoup aimé "À MALIN, MALIN ET DEMI" pour son humour mais je le trouve un cran en-dessous par rapport à "Un homme presque parfait". Il y a de (toutes) petites incohérences entre les deux récits (dans la biographie de certains personnages) qui m'ont un peu déçues... c'est pourquoi je déconseille de les lire à la suite l'un de l'autre (ce que j'ai fait) alors que les deux livres peuvent parfaitement se lire indépendamment l'un de l'autre.
Livre mis à l'honneur dans le #PicaboRiverBookClub dans le cadre du "poche du mois d'octobre"
https://lettresexpres.wordpress.com/2018/05/30/richard-russo-a-malin-malin-et-demi/
L’humour de Richard Russo se conjugue toujours d’une grande tendresse pour ses personnages, qu’il rend particulièrement vivants et sympathiques, malgré ou à cause de leurs déboires. Il traite avec empathie des relations familiales et amicales, explore les comportements violents ou délictueux, ausculte les effets de la pauvreté, n’oublie pas nos amis les animaux…
Les six cents et quelques pages de ce roman m’ont accompagnée lors d’une semaine de vacances, et ce fut un très grand plaisir de lecture !
Éloge subtile, et drôlatique, de l'idiotie des vivants, À malin malin et demi livre le portrait de deux personnages antagonistes mais liés, à travers leurs actes incongrus, par une incapacité à envisager ce qu'ils sont. Avec verve et sympathie, Richard Russo poursuit son portrait de l'Amérique des bistrots, des paumés dans un récit rythmé et malin.
https://viduite.wordpress.com/2017/09/28/a-malin-malin-et-demi-richard-russo
« A malin, malin et demi », c’est la vie de Bath, une petite ville américaine, pendant quarante-huit heures.
On y découvre Raymer, le chef de la police, jeune veuf obsédé par l’idée de découvrir qui est l’homme pour lequel sa femme avait projeté de le quitter avant sa mort, Sully, ancien combattant amoureux de la même femme, mais pas la sienne, depuis trente ans et Roy, repris de justice qui va faire basculer tout ce petit monde en l’espace de deux jours et deux nuits.
Le texte est savoureux, drôle et émouvant. On s’attache aux personnages cabossés par la vie et qui peinent à trouver leur place dans un monde qui ne tourne pas très rond. Tous se poseront à un moment du récit la même question : « Qu’as-tu fait de ta vie ? ». Des personnes qui se posent cette question sont forcément de bons sujets de roman.
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