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J'écoute Maxime Le Forestier depuis mes 16/17 ans et j'aime toujours autant les textes et les musiques de ses chansons. Et ce texte me parle à moi tout particulièrement.
"Les racines" c'est ce qui aide à grandir mais par seulement.
Certains diraient que ce n'est pas l'objectif qui compte mais le voyage pour y parvenir.
Amitiés
JM
Voici donc "Né quelque part"
On choisit pas ses parents,
on choisit pas sa famille
On choisit pas non plus
les trottoirs de Manille
De Paris ou d'Alger
Pour apprendre à marcher
Etre né quelque part
Etre né quelque part
c'est toujours un hasard
nom'inqwando yes qxag iqwahasa (x2)
y a des oiseaux de basse cour et des oiseaux de passage
Ils savent ou sont leur nids, quand ils rentrent de voyage
ou qu'ils restent chez eux
Ils savant ou sont leur œufs
etre né quelque part
Etre né quelque part
c'est partir quand on veut,
Revenir quand on part
Est-ce que les gens naissent
Égaux en droits
A l’endroit
Ou il naissent
nom'inqwando yes qxag niqwahasa
Est-ce que les gens naissent égaux en droits
A l'endroit
Ou ils naissent
Que les gens naissent
Pareils ou pas
On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille
On choisit pas non plus les trottoirs de Manille
De Paris ou d'Alger
Pour apprendre à marcher
Je suis né quelque part
Je suis né quelque part
Laissez moi ce repère
Ou je perds la mémoire
Nom'inqwando yes qxag iqwahasa
Est-ce que les gens naissent...
Grégoire Delacourt parle de la "liste de mes envies" et dresse un micro portrait de nos désirs, de nos détresses, de nos lâchetés et de nos capacités, de la cupidité, de la gentillesse, de l'ingratitude et de cette faculté à nous dépasser et à nous relever, cette fameuse résilience.
Je retrouve cette approche au début du livre de Daniel Pennac dans "Journal d'un corps" où le personnage qui parle à la première personne à presque 13 ans de ses peurs multiples. Souvenons-nous !!!
"La liste de mes peurs :
- Peur de maman.
- Peur des miroirs.
- Peur des camarades. Surtout de Fermantin.
- Peur des insectes.Surtout des fourmis.
- Peur d'avoir mal.
- Peur de me souiller si j'ai peur.
Idiot de dresser une liste de mes peurs, j'ai peur de tout. De toute façon, la peur surprend toujours. On ne s'y attend pas et deux minutes plus tard elle vous rend fou."
Daniel Fauquemberg nous émeut dès les premières lignes de consonances et d'influences espagnoles dans "Manuel El Négro". Je vous laisse apprécier.
Pour moi, ce texte me touche totalement et profondément.
Amitiés
JM
"Manuel El Négro était un homme... Les gens vous diront : singulier. Ils jugent sans entendre. Paroles de sourd, fracas du Diable ! Pardonnez tant de certitude - c'est que je pense en musicien. Vous ne me connaissez pas : je suis Melchior de la Pena, guitariste flamenco. Les années de scène m'ont appris qu'il ne sert à rien de forcer son jeu au milieu du vacarme. Pour être écouté, il faut effleurer le silence. Depuis que je vis retiré, je fuis le jour et sa rumeur, je dénoue les nattes de sparte à l'heure où la lumière aveugle. J'attends la nuit, et je compose...
Bonjour ami(e)s lecteur(rices) ,
Un petit passage tiré de " Je suis à l' est " de Josef Schovanec :
" Pourquoi aime-t-on le livre ?... Il y a beaucoup de facteurs qui, du moins pour moi, entrent en compte dans le jugement d' un ouvrage, tels que le papier, sa couleur,sa texture. Et surtout son odeur... Ces choses sont vraiment des marqueurs identifiants qui à mes yeux créent l' identité du livre ".
Voilà que de belles sensations pour défendre le livre papier...
Bises savoyardes à vous tous, bonnes dégustations littéraires !!!
Nathalie
Je reviens avec des petites citations du Marquis de Sade, extraites du passionnant livre de Jacques Ravenne " Les sept vies du Marquis " :
" La tolérance est la vertu du faible ";
" Tout le bonheur des hommes est dans l' imagination " ;
" Ce n' est pas ma façon de penser qui a fait mon malheur, mais celles des autres " ;
" Ou je suis ce que je dois être, ou je ne serai jamais " ;
Et une petite dernière de l' auteur ( pour vous amies lectrices ? ) : " Mais être fidèle à un homme, c' est être infidèle aux autres "... A méditer...
Belles lectures à tous !!!
Un extrait " juste pour exister"
Je suis assis dans mon petit coin et je profite de mes derniers instants à caresser le sol avec le sentiment de balayer mon passage, les traces de mes fesses et celles de Mustapha. Je n’aurais peut-être pas eu cette pensée si le gardien n’avait pas annoncé « l’espagnolette. »
Ce nom me fait repartir quelques années en arrière, au temps où je ne comptais pas les nuits passées de métro en métro, de coin en coin, d’impasse en impasse, à la recherche de l’absolu. Et puis, un jour, je le croise sur mon chemin, et il est devenu mon compagnon de route. Il m’avait demandé si j’étais nouveau dans le secteur. Moi qui débarquais de je ne sais où, j’avais l’impression d’être un extraterrestre à marcher à ses côtés sans savoir où aller. Il m’avait dit, « Si tu veux t’en sortir, il faut faire comme nous autres. Tu tends ton bras vers les gens et tu attends qu’une pièce de monnaie te tombe dans la main ». Cette idée me plaisait bien, alors pendant quelques jours, je le regardai faire. J’ai vite compris que même si je m’obstinais, je n’y arriverais jamais. « Il faut que tu apprennes, sinon tu n’auras rien ! Pas de pièce, pas à boire », me disait-il. Et à la fin de chaque phrase, il ajoutait « parole de Jean l’Espagnol. » Il se nommait ainsi. Il me faisait de la peine quand, en fin de journée, il n’avait reçu aucune pièce. Il pleurait à gros sanglots, comme un enfant, parce qu’il ne pouvait pas aller chez l’épicier du coin prendre sa bouteille. D’une certaine manière, j’étais heureux, parce qu’au moins il ne mettrait pas sa santé en danger. Mais je suis arrivé trop tard dans sa vie. Je l’ai vu se dégrader de jour en jour. Je n’avais que ma présence à lui offrir. Je n’avais même pas de mots pour le raisonner. Et puis un jour, il ne s’est pas réveillé. J’étais complètement perdu, face à ce corps sans vie allongé à mes côtés. La misère d’une vie se lisait à travers les larmes qui avaient séché sur son visage. Je me suis éloigné de lui et j’ai attendu que quelqu’un le découvre. Je ne me sentais pas responsable de sa mort, mais j’avais compris qu’il fallait que je prenne un autre chemin : celui qui m’était destiné. Pendant ma marche en avant, mon sac accroché sur mon épaule, la solitude s’est installée en moi. J’étais à la recherche de ma mémoire et de la lumière sur le visage de mes parents, alors, pour exister, je me suis donné un nom : « John Moreno ». « John » pour ne pas vivre le même destin que lui, « Moreno » parce qu’il se disait espagnol.
Je continue à caresser le sol. Autour de moi, c’est le silence ; je n’entends plus rien et je n’ai pas envie de sortir ma couverture de mon sac pour m’allonger une dernière fois. Non ! Je n’ai pas envie. La nuit est là, et Claudine m’avait dit : « Réveille-moi si je dors. » Alors, je vais m’endormir assis sur le sol et j’espère me réveiller. Je ne revivrai plus ici. Le poids de mon cœur se manifeste, l’homme de l’Étoile me réveillera demain avant l’aurore.
Bonjour Marie,
C' est un très émouvant, poignant, extrait que vous venez nous faire partager. Je note d' emblée cet ouvrage dans ma liste de livres à lire. Merci.
Je vous souhaite d' autres merveilleuses lectures à venir...
Nathalie
Messages : 2407
Le 27/02/2014 à 12h08
J'écoute Maxime Le Forestier depuis mes 16/17 ans et j'aime toujours autant les textes et les musiques de ses chansons. Et ce texte me parle à moi tout particulièrement.
"Les racines" c'est ce qui aide à grandir mais par seulement.
Certains diraient que ce n'est pas l'objectif qui compte mais le voyage pour y parvenir.
Amitiés
JM
Voici donc "Né quelque part"
On choisit pas ses parents,
on choisit pas sa famille
On choisit pas non plus
les trottoirs de Manille
De Paris ou d'Alger
Pour apprendre à marcher
Etre né quelque part
Etre né quelque part
c'est toujours un hasard
nom'inqwando yes qxag iqwahasa (x2)
y a des oiseaux de basse cour et des oiseaux de passage
Ils savent ou sont leur nids, quand ils rentrent de voyage
ou qu'ils restent chez eux
Ils savant ou sont leur œufs
etre né quelque part
Etre né quelque part
c'est partir quand on veut,
Revenir quand on part
Est-ce que les gens naissent
Égaux en droits
A l’endroit
Ou il naissent
nom'inqwando yes qxag niqwahasa
Est-ce que les gens naissent égaux en droits
A l'endroit
Ou ils naissent
Que les gens naissent
Pareils ou pas
On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille
On choisit pas non plus les trottoirs de Manille
De Paris ou d'Alger
Pour apprendre à marcher
Je suis né quelque part
Je suis né quelque part
Laissez moi ce repère
Ou je perds la mémoire
Nom'inqwando yes qxag iqwahasa
Est-ce que les gens naissent...
Messages : 2407
Le 03/03/2014 à 08h40
Grégoire Delacourt parle de la "liste de mes envies" et dresse un micro portrait de nos désirs, de nos détresses, de nos lâchetés et de nos capacités, de la cupidité, de la gentillesse, de l'ingratitude et de cette faculté à nous dépasser et à nous relever, cette fameuse résilience.
Je retrouve cette approche au début du livre de Daniel Pennac dans "Journal d'un corps" où le personnage qui parle à la première personne à presque 13 ans de ses peurs multiples. Souvenons-nous !!!
"La liste de mes peurs :
- Peur de maman.
- Peur des miroirs.
- Peur des camarades. Surtout de Fermantin.
- Peur des insectes.Surtout des fourmis.
- Peur d'avoir mal.
- Peur de me souiller si j'ai peur.
Idiot de dresser une liste de mes peurs, j'ai peur de tout. De toute façon, la peur surprend toujours. On ne s'y attend pas et deux minutes plus tard elle vous rend fou."
Bonne journée
Bises et Amitiés
JM
Messages : 2407
Le 05/04/2014 à 22h42
Pour moi, ce texte me touche totalement et profondément.
Amitiés
JM
"Manuel El Négro était un homme... Les gens vous diront : singulier. Ils jugent sans entendre. Paroles de sourd, fracas du Diable ! Pardonnez tant de certitude - c'est que je pense en musicien. Vous ne me connaissez pas : je suis Melchior de la Pena, guitariste flamenco. Les années de scène m'ont appris qu'il ne sert à rien de forcer son jeu au milieu du vacarme. Pour être écouté, il faut effleurer le silence. Depuis que je vis retiré, je fuis le jour et sa rumeur, je dénoue les nattes de sparte à l'heure où la lumière aveugle. J'attends la nuit, et je compose...
Messages : 847
Le 01/05/2014 à 10h25
Cloches naïves du muguet,
Carillonnez ! car voici Mai !
Sous une averse de lumière,
Les arbres chantent au verger,
Et les graines du potager
Sortent en riant de la terre.
Carillonnez ! car voici Mai !
Cloches naïves du muguet !
Les yeux brillants, l'âme légère,
Les fillettes s'en vont au bois
Rejoindre les fées qui, déjà,
Dansent en rond sur la bruyère.
Carillonnez ! car voici Mai !
Cloches naïves du muguet !
Maurice CARÊME (1899-1978)
Beaucoup de bonheur à vous tous et bon 1er mai .
Amitiés et Bises.
Christelle
Messages : 174
Le 02/05/2014 à 14h59
Un petit passage tiré de " Je suis à l' est " de Josef Schovanec :
" Pourquoi aime-t-on le livre ?... Il y a beaucoup de facteurs qui, du moins pour moi, entrent en compte dans le jugement d' un ouvrage, tels que le papier, sa couleur,sa texture. Et surtout son odeur... Ces choses sont vraiment des marqueurs identifiants qui à mes yeux créent l' identité du livre ".
Voilà que de belles sensations pour défendre le livre papier...
Bises savoyardes à vous tous, bonnes dégustations littéraires !!!
Nathalie
Messages : 174
Le 02/05/2014 à 15h57
" La tolérance est la vertu du faible ";
" Tout le bonheur des hommes est dans l' imagination " ;
" Ce n' est pas ma façon de penser qui a fait mon malheur, mais celles des autres " ;
" Ou je suis ce que je dois être, ou je ne serai jamais " ;
Et une petite dernière de l' auteur ( pour vous amies lectrices ? ) : " Mais être fidèle à un homme, c' est être infidèle aux autres "... A méditer...
Belles lectures à tous !!!
Messages : 2407
Le 02/05/2014 à 20h01
Messages : 5
Le 09/05/2014 à 00h56
Je suis assis dans mon petit coin et je profite de mes derniers instants à caresser le sol avec le sentiment de balayer mon passage, les traces de mes fesses et celles de Mustapha. Je n’aurais peut-être pas eu cette pensée si le gardien n’avait pas annoncé « l’espagnolette. »
Ce nom me fait repartir quelques années en arrière, au temps où je ne comptais pas les nuits passées de métro en métro, de coin en coin, d’impasse en impasse, à la recherche de l’absolu. Et puis, un jour, je le croise sur mon chemin, et il est devenu mon compagnon de route. Il m’avait demandé si j’étais nouveau dans le secteur. Moi qui débarquais de je ne sais où, j’avais l’impression d’être un extraterrestre à marcher à ses côtés sans savoir où aller. Il m’avait dit, « Si tu veux t’en sortir, il faut faire comme nous autres. Tu tends ton bras vers les gens et tu attends qu’une pièce de monnaie te tombe dans la main ». Cette idée me plaisait bien, alors pendant quelques jours, je le regardai faire. J’ai vite compris que même si je m’obstinais, je n’y arriverais jamais. « Il faut que tu apprennes, sinon tu n’auras rien ! Pas de pièce, pas à boire », me disait-il. Et à la fin de chaque phrase, il ajoutait « parole de Jean l’Espagnol. » Il se nommait ainsi. Il me faisait de la peine quand, en fin de journée, il n’avait reçu aucune pièce. Il pleurait à gros sanglots, comme un enfant, parce qu’il ne pouvait pas aller chez l’épicier du coin prendre sa bouteille. D’une certaine manière, j’étais heureux, parce qu’au moins il ne mettrait pas sa santé en danger. Mais je suis arrivé trop tard dans sa vie. Je l’ai vu se dégrader de jour en jour. Je n’avais que ma présence à lui offrir. Je n’avais même pas de mots pour le raisonner. Et puis un jour, il ne s’est pas réveillé. J’étais complètement perdu, face à ce corps sans vie allongé à mes côtés. La misère d’une vie se lisait à travers les larmes qui avaient séché sur son visage. Je me suis éloigné de lui et j’ai attendu que quelqu’un le découvre. Je ne me sentais pas responsable de sa mort, mais j’avais compris qu’il fallait que je prenne un autre chemin : celui qui m’était destiné. Pendant ma marche en avant, mon sac accroché sur mon épaule, la solitude s’est installée en moi. J’étais à la recherche de ma mémoire et de la lumière sur le visage de mes parents, alors, pour exister, je me suis donné un nom : « John Moreno ». « John » pour ne pas vivre le même destin que lui, « Moreno » parce qu’il se disait espagnol.
Je continue à caresser le sol. Autour de moi, c’est le silence ; je n’entends plus rien et je n’ai pas envie de sortir ma couverture de mon sac pour m’allonger une dernière fois. Non ! Je n’ai pas envie. La nuit est là, et Claudine m’avait dit : « Réveille-moi si je dors. » Alors, je vais m’endormir assis sur le sol et j’espère me réveiller. Je ne revivrai plus ici. Le poids de mon cœur se manifeste, l’homme de l’Étoile me réveillera demain avant l’aurore.
Messages : 174
Le 09/05/2014 à 08h32
C' est un très émouvant, poignant, extrait que vous venez nous faire partager. Je note d' emblée cet ouvrage dans ma liste de livres à lire. Merci.
Je vous souhaite d' autres merveilleuses lectures à venir...
Nathalie
Messages : 2407
Le 09/05/2014 à 13h07
Amitiés
JM