"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Pièce de théâtre de nô. Trop difficile de trouver le sens de cet écrit.
Au coeur de Kyoto, s’élève le Pavillon d’or, majestueux, entouré d’un écrin de verdure et objet d’innombrables visites. Ce pavillon fut incendié en 1950. C’est l’histoire de ce geste dément que nous conte Mishima.
Lors de sa première visite au Pavillon d’or, que son père lui avait décrit comme le summum de la beauté, le jeune Mizoguchi est déçu. Malgré tout, une fascination maladive s’empare de lui. Peu de temps après le décès de son père, Mizogushi devient novice au Pavillon d’or. Sa laideur et son bégaiement l’isole des autres étudiants. Mais deux amitiés successives feront naître chez le juin homme influençable des désirs de vengeance…
Dans ce texte hypnotique, le lecteur suit les pensées chaotiques du jeune novice et comprend au fil des pages le cheminement de sa folie. Il ne s’agit pas d’excuser mais d’expliquer.
Mishima n’est pas tendre pour ses personnages. Il tue les plus méritants, la mère, le père, l’ami bienveillant, mais dresse les portraits sans compassion de Kiwagashi, le compagnon qui a grandement contribué aux errements de Mizogushi, et du père prieur, qui n’est pas le saint homme qu’il voudrait paraître.
Le roman offre ainsi un tableau du Japon d’après guerre, sous occupation américaine, et privé de l’essentiel, qui sert de cadre à cette réflexion sur le bien et le mal, le beau et le laid, et l’irruption de la folie.
375 pages Gallimard 6 février 1975
Une soif d'amour – Mishima
Etsuko est veuve et habite à présent avec son beau-père Yakichi, ses beaux-frères, belles-sœurs et enfants. Chaque groupe habite un étage.
Etsuko dont le mari est mort depuis moins d’un an accepte volontairement des relations intimes avec son beau-père, mais elle tombe aussi amoureuse de Saburo un domestique de 18 ans.
Saburo a une relation avec Miyo et alors que la maison se doute des sentiments de Etsuko pour Saburo, tout devient étouffant…
Mishima décrit une famille qui s’observe, se soupçonne et les comportements deviennent avilissants.
Entre un rang social à défendre et une paresse d’extérioriser des sentiments, les personnages se bonifient dans la jalousie.
Ainsi la vérité dévoilée n’est comprise qu’en mensonge, car la souffrance s’est cimentée dans inadmissible
Une passion tranquille dans la tragédie de tourments est ici décrite dans le deuxième roman de Mishima.
Hanio Yamada a 27 ans et ne trouve plus de sens à sa vie. Après un suicide raté, il n'a même plus le goût de réessayer, et publie une petite annonce dans laquelle il met sa vie en vente au plus offrant. le premier client se manifeste rapidement, et le contrat entraîne le jeune homme dans une histoire rocambolesque d'adultère, au bout de laquelle, contre toute attente, Hanio n'est pas tué. Qu'à cela ne tienne, d'autres clients sont sur les rangs, tous plus barrés les uns que les autres, et pourtant aucun ne parviendra à ses fins. Hanio reste vivant, même si autour de lui les cadavres s'accumulent, pendant qu'il encaisse et dépense sans compter ses généreux frais de mission. Mais cette spirale infernale le laisse perplexe et finit par l'effrayer, et il en arrive même à penser que la vie vaut peut-être la peine d'être vécue. A condition toutefois de pouvoir se sortir de l'engrenage diabolique que sa petite annonce a enclenché...
Quel étrange roman... A la fois pastiche déjanté de polar et de roman d'espionnage, et réflexion sur le sens de la vie, le style est simple, fluide et rythmé, l'humour est présent, et même le fantastique. La fable est moins légère qu'il n'y paraît, et en dit probablement long sur la société japonaise de l'époque (1968), mais je manque de références. Une lecture déroutante, terminée il y a quelques semaines, pas désagréable mais dont il ne me reste pas un grand souvenir.
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