Inconnus ou familiers, ces territoires littéraires vous réservent bien des émotions…
Inconnus ou familiers, ces territoires littéraires vous réservent bien des émotions…
La grosse déception ! Les réflexions d'un néo rural , ou plutôt "rurbain" vivant à la campagne, travaillant à la ville, autour de ses poules auxquelles dans un bel élan d'anthropomorphisme il prête des réflexions philosophiques plus ou moins fumeuses. Si certaines observations sont fines et drôles, j'avoue m'être vite ennuyée malgré une plume vive et un langage soutenu.
Le prix Décembre a été remis à Xavier Galmiche pour son roman Le Poulailler métaphysique (éditions Le Pommier), récit original des interrogations d'un intellectuel fermier. Je l'ai reçu quelques jours plus tard gagné sur lecteurs.com. je l'ai lu. 151 pages découpées en petits chapitres. Je l'ai relu. Cet essai philosophique n'est pas une lecture facile pour moi. Si je capte certaines évidences : les interrogations sur le sens de la vie (l'ennui et l'isolement d'une vie routinière à la campagne), les réflexions sur l'existence de Dieu ( l'homme est le Dieu de la poule. La poule est le Dieu du vers de terre. Chacun ayant le pouvoir de décider l'heure de la mise à mort de l'autre, plus faible, plus ignorant, plus innocent), la révélation que l'empathie permet à l'homme de se différencier de l'animal ou bien encore les fondements du combat écologique anti-gaspi des glaneurs des poubelles de supermarchés... Je ne suis pas certaine d'avoir capté toutes les morales du roman, toutes les pensées de l'auteur. Son personnage philosophe sur l'impossible communication entre les êtres vivants, la compréhension limitée de l'univers de chaque humain.
Ce texte tense, riche est hors norme. Il affirme que donner la mort ne signifie pas haïr. Cette morale, au moins, je l'ai assimilée.
Un récit ou plutôt des réflexions qui parlent à tous ceux qui ont fait le choix d’avoir un poulailler à la maison. A tous ceux également qui se soucient réellement du bien-être animal.
Ceux qui choisissent d’avoir des poules, pour bien s’en occuper. Pour le plaisir de recueillir les précieux œufs chaque matin (« la perfection de l’œuf, l’ovale simple et savant qui motive et obsède tous les animaux de la basse-cour et moi à leur suite »). Pour le souci de l’environnement.
L’observation fine, attentive et bienveillante suscite de multiples réflexions :
- Le parallèle entre les activités humaines et « poulaillères ».
« Se voir glaner dans la ville, voir picorer la volaille dans le pré, c’est observer deux aspects d’une même activité de cueillette et de récupération développées sous des modalités analogues mais séparées par la différenciation des espèces. »
- Le sens spirituel. Dans son poulailler, l’auteur est semblable à Dieu. Il veille au bien-être de chacune, écarte les belliqueux, donne la mort de la façon la plus rapide possible.
« J’espère que Dieu aura pour moi autant de miséricorde au moment de ma mort que j’en ai pour mes poules au moment de la leur. »
Le ton est celui de la réflexion toujours teinté d’humour.
L’écriture est belle portée par la richesse du vocabulaire et des phrases ciselées.
« Dans le feuillage le roux des fruits, le roux des plumes des cou-nu, et sur le pré la teinte grège de mes moutons impatients. Les couleurs se répondent, les bêtes aussi. »
Un livre qui ne plaira à tous les lecteurs, mais pour tous les proches de la nature, il remplit parfaitement son objectif.
Un citadin qu’on peut supposer professeur de philosophie décide d’habiter la campagne, de se rapprocher de la nature et de construire un poulailler pour être responsable et autonome d’ une partie de son alimentation. Les atermoiements et les déboires du néorural sortant de son domaine de confort et se comportant « comme une poule qui a trouvé un couteau » sont drôles, l’auto dérision y précipite l’humour. Le texte est composé de plusieurs scénettes exposant chacune un point de vue d’habitant de la basse-cour en le personnifiant et le faisant s’exprimer, quelques fois de façon simple, mais le plus souvent de façon alambiquée sur des thèmes métaphysiques sans doute chers à l’auteur. Les phrases sont longues, parfois un peu difficiles à suivre et l’une des scènes m’a parue carrément incompréhensible! (Coquetterie intellectuelle de l’auteur ou inculture du lecteur?) L’ensemble est toutefois très original et drôle, l’homme étant le Dieu du poulet et Le poulet le Dieu du ver de terre.
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