A la manière d'un conteur moderne, Joann sfar accompagné du coup de crayon caractéristique de Tony Sandoval, nous plonge dans le Paris de 1900. Un Paris peuplé de dragons endormis et dont le sommeil est bien fragile, lorsqu'une sirène se refuse à son sort funeste et échappe de peu à un sacrifice rituel, bien aidée par une princesse hawaïenne aux poings d'acier trempé. C'est une équipée assez improbable qui tantôt s'affronte tantôt s'unit face à la catastrophe qui se dessine : la sirène armée d'une épée mystérieuse, la princesse qui en est éprise, un moine millénaire, sa bonne-dragon. Ces 4 fantastiques en imposent ! Chaque personnalité est intéressante.
Le scénario est très original, et poursuit la thématique du conte et du dragon (Reines & Dragons: La petite reine) avec une belle aisance. Les dialogues entre les différents protagonistes sont assez irrésistibles, et l'absurde s'immisce sans être trop omniprésent. La fin est quelque peu surprenante voire déroutante.
Le dessin est assez inégal (j'ai préféré "Volage") même s'il réserve de très belles planches (notamment la présentation du roi des dragons en double planche avec une narration efficace). Dans l'ensemble il s'accorde comme il faut avec l'ambiance du récit.7
Une découverte assez sympathique.
McGilles se réveille en Enfer, il n’a aucun doute là-dessus quand il voit autour de lui l’étrange paysage qui l’entoure. Il partage sa prison avec plusieurs autres captifs, habitués du lieu, qui ne tardent pas à se présenter. Fegelein, criminel de guerre nazi, des personnages historiques tels Gesualdo, prince compositeur et meurtrier, Locuste, l’empoisonneuse de la Rome antique, Anne Bonny, la pirate sans merci et Jack l’éventreur qui n’est plus à présenter , tous ont cent fois mérité leur place en ce lieu. Mais lui, qu’a-t-il fait pour mériter cela ? Ils lui font part de leur projet d’évasion auquel ils veulent l’associer. Quittant les profondeurs des Enfers, ils gagnent tous la surface et sont pris en chasse par l’Équarrisseur et sa meute de chiens enragés. L’Equarisseur n’est rien moins que le gardien des Enfers, celui dont il est dangereux de seulement prononcer le nom. Pour lui échapper, ils rejoignent une caravane peuplée d’animaux fantastiques destinés à être vendus aux riches princes nomades. Dans une cage, Volage, une femme- oiseau retient l’attention de McGilles. C’est un ange déchu, d’une beauté absolue, prête à l’aimer. Dans cet univers de ruines et de désolation, elle est probablement son dernier espoir.
La course poursuite infernale entre la bande de fugitifs et l’Equarisseur et sa horde de chiens ne nous laissent aucun répit. Sandoval nous livre ici un magnifique dessin funèbre qui nous donne une vision de l’Enfer, violent, sanglant , sans pitié ni espoir, qui colle très bien avec l’imaginaire collectif. Les couleurs elles-mêmes semblent adaptées à cet univers hostile.
Avec cet album, nous plongeons dans l’univers de l’enfer Dante ou des tableaux de Jérôme Bosch, Pieter Bruegel. C’est un album résolument pour adulte, il peut déranger par sa violence et ses dessins qui parfois sont difficilement soutenables mais tout à fait appropriés aux lieux et à l’histoire.
Conquise par l’univers de Tony Sandoval, j’attendais ce titre malgré les bestioles rampantes sur la couverture… je me suis fait violence ! Trop intriguée de le découvrir dans cette collection hot …
De base je ne suis pas pitch et encore moins avec Mr Sandoval, souvent onirique, ésotérique, fantastique et un brin déroutant avec ici plus que de l’érotisme soyons clair !
Pour le coup, le sexe est très bien dessiné même s’il est bordé par l’étrange les scènes sont crues et réalistes par les actes. Un titre so hot et pourtant, le côté Porn s’invite dans l’univers singulier de l’auteur sans primer sur le reste.
Tantôt lisse, tantôt vif, le crayon est relevé par une colorisation séduisante.
Mystérieux, étrange, surréaliste avec un fil conducteur qui s’égare sans que la séduction ne flanche pour ma part, car aimer le travail de cet artiste c’est ça, se laisser porter par ses métaphores sans être trop cartésien, et c’est moi qui vous dit ça !
Un conte fantastique un brin pornographique un chouillat trop reptilien pour la phobique que je suis mais j’ai aimé voir Sandoval dans ce style !
Nocturno est un livre sensible et onirique très influencé par l'univers du métal et des monstres.
Le style se renouvelle en permanence et s'adapte sans cesse au propos : utilisation de noir et blanc dans l'illustration d'une vie morne d'adolescent maltraité, couleurs vives en aplat pour les scènes de jeunesse sans prise de tête où la vie souriait puis petit à petit ternissement des couleurs. Les personnages sont très expressifs et attachants, leur quête est symbolique, elle peut effectivement perdre les lecteurs ayant soif de sens. Les symboles sont présents dans chaque image d'ailleurs : on ne sera pas étonné que le personnage dialogue avec son cœur par exemple.
Ce n'est pas la prétention de Nocturno d'être réaliste, son but est de nous plonger dans un monde fantastique, rendre un monde qui semblait tangible en un monde étrange. Tony Sandoval est un as pour ça. Transmettre, par l'image, des émotions fortes.
Nocturno c'est l'oeuvre d'une vie, Tony Sandoval a commencé à écrire et dessiner ce livre à 17 ans et ne l'a publié que des dizaines d'années plus tard. On voit les personnages grandir comme Tony Sandoval a grandi : d'une rapide amourette de jeunesse les personnages vont par la suite parcourir des épreuves qui vont les changer.
J'ai lu et relu régulièrement ce roman graphique sans m'ennuyer. Je conseille, à qui aime se dépayser, de lire cette bande-dessinée.
Le Paris des Dragons
Le Paris des Dragons
Volage : chronique des enfers
Oscuro en rosa
Futura nostalgia t.4
Futura nostalgia Tome 3
Futura nostalgia Tome 2
Futura nostalgia Tome 1
Nocturno ; intégrale
Les échos invisibles
Un regard par-dessus l'épaule
Rendez-vous à Phoenix
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