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Charlotte Simmons a grandi dans un minuscule village de Caroline du Nord dont elle était de loin l'élève la plus brillante, un vrai prodige. Lorsqu'elle fait son entrée à la Dupont University, un établissement aussi prestigieux qu'élitiste, elle va découvrir un monde qui lui était jusque-là inconnu, celui des privilèges et du vice...
Dans ce roman très dense, à la prose endiablée, Tom Wolfe dresse le portrait acéré d'un campus américain de l'Ivy League (renommé Dupont pour plus d'anonymat). Nous y suivons Charlotte, héroïne un brin naïve, mais aussi toute une ribambelle de personnages secondaires très incarnés, bourrés de failles et terriblement humains, apportant chacun de l'étoffe à ce récit tentaculaire de plus de mille pages. Car, au-delà de l'émancipation de Charlotte, l'auteur se démène à décrire dans le moindre détail un univers qu'il connait bien pour l'avoir soigneusement étudié pendant près de dix ans. Il y a un aspect très journalistique dans son écriture et ce n'est certainement pas un hasard si la feuille de chou du campus joue un rôle décisif dans son intrigue.
Les thèmes abordés, foisonnants et étoffés, vont de la soif de popularité à la façon dont une jeune femme peut trouver sa place dans une société globalement pervertie, misogyne et injuste. Optimistes à toute épreuve, ce roman n'est pas pour vous car Tom Wolfe se plait à déconstruire le mythe de ces universités aux noms légendaires et à démontrer l'absurdité d'un système scolaire injuste et décadent. Malgré tout, la fantaisie s'invite un peu partout, ne serait-ce qu'au travers des "Mutants du millénaire", ce petit groupe d'étudiants intellectuels, parias du campus, qui s'évertuent à briller au sein d'un système qui les dévore déjà. Les dialogues sonnent toujours très justes et l'humour est omniprésent.
Un roman d'apprentissage doux-amer, follement bien documenté et puissamment addictif.
Sur un fond tragique, Tom Wolfe cisèle une histoire courte de 150 pages, vivantes, caustiques, burlesques pour dénoncer les travers de la société du spectacle et l’hypocrisie de la société américaine.
Sans doute pas un immense livre mais un moment extrêmement sympathique.
"Le bûcher des vanités" est maintenant un classique dans la description du New-York des années 80.
La chute d'un trader est le prétexte pour faire côtoyer des classes sociales qui s'ignorent habituellement. Des riches indécents, des afro-américains du Bronx, des flics, des avocats, un juge, un journaliste, un substitut du procureur, le maire, le révérend Jackson.. tous vont vivre cette histoire en défendant leurs propres intérêts au mépris de la vérité. Personne n'est épargné.
Il y a de l'énergie dans l'écriture, des détails dans les descriptions, des dialogues enlevés, des fautes de syntaxes des personnages soulignées par l'auteur, une représentation d'un monde impitoyable et un final haletant.
900 pages remarquables et un tableau d'une époque.
"... parce que tu es promise à un bel avenir, Charlotte".
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