Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Hitler se réveille dans un terrain vague de Berlin. Il n'est pas content de l'état actuel de l' Allemagne, il va tout faire pour qu'elle redevienne la Grande Allemagne, l' Empire dont il a toujours rêvé. Pour accéder aux rouages du Pouvoir, il devra regravir les échelons, c'est ainsi qu'il devient...acteur de stand-up. Mais peut-on réécrire l' Histoire ? Combien de fois n'a-t-on pas entendu : " à l'heure actuelle, Hitler n'aurait jamais gouverné "; " comment les gens ont-ils été assez bêtes pour se laisser manipuler par lui ? " etc. Notre société est disséquée par les yeux d'un homme des années 1940, ce qui donne lieu à des scènes d'anthologies. ( Hitler face au monde du spectacle, de la télé-réalité etc).L'auteur nous met au pied du mur, il montre ou plutôt démontre l'ascension fulgurante du Fürher et à quel point les gens sont manipulables et faibles. Et à quel point ils ont besoin d'admirer leurs gouvernants. Une vraie claque.
"Nadège Hackenbusch, célèbre présentatrice, est envoyée en Afrique dans le plus grand camp de réfugiés au monde pour y présenter une émission de téléréalité. Les premiers temps, tout fonctionne à merveille : la détresse des affamés émeut le public et rempli les poches de la production. Mais les choses se compliquent quand la belle tombe amoureuse d'un homme du camp : Lionel. Résolu à partir de là, Lionel entreprend avec sa dulcinée d'organiser une gigantesque marche de migrants vers l'Europe, sous l'oeil des caméras. En allemagne, on tente de trouver des solutions : fermer les frontières ? Construire un mur ? Et pendant que les politiciens s'affairent, que les journalistes polémiquent et que la population s'émeut, les marcheurs, inexorablement, approchent..."
Un roman satirique et prenant.
Le 30 août 2011, un homme se réveille dans un terrain vague de Berlin. Il porte une capote militaire un peu sale. Autour de lui, des détritus, des oiseaux qui gazouillent et des voix d'enfants qui jouent ...
Il ne reconnait pas le lieu où il se trouve ... la veille au soir il était dans son bunker, les Russes approchaient, les attaques aériennes britanniques pilonnaient la ville ...
Cet homme, c'est celui dont il est malvenu de prononcer le nom, oui, celui avec la grande mèche et la petite moustache ...
Quand il quitte le terrain vague où il s'est réveillé, il est recueilli par le kiosquier voisin qui lui offre abri et nourriture et, le prenant pour un comédien plus vrai que nature, lui fait rencontrer des producteurs d'émissions télé qui lui offrent la tribune qui lui manquait !
La première partie de ce roman est très divertissante : la découverte des téléphones multitâches, la recherche d'une sonnerie, le pouvoir de ioutioube sur les journaux imprimés, les voitures silencieuses, les vêtements qui ne ressemblent plus rien, les chaussures de clowns aux pieds des jeunes, ...
Bref tout ce qu'on découvre après un sommeil de 66 ans !
La deuxième partie du roman, le développement des thèses historiques, la rencontre avec les représentants des partis, l'acoquinement avec les Verts, m'a davantage ennuyée ...
Bref, un roman étonnant d'un jeune auteur allemand à suivre ...
La fable moderne et horrifique de l’auteur allemand Timur Vermes est un pari fou et ô combien risqué, et c’est peu dire que son livre a fait énormément parler, notamment en Allemagne. A la lecture, on comprend vite pourquoi la polémique a été si vive. Le pitch est à la fois simple et terrifiant : Adolf Hitler se réveille sur un terrain vague de Berlin le 30 avril 2011, son uniforme sent l’essence et il a mal à la tête mais il est bien là, vivant. Très vite, il comprend que son Reich qui devait durer mille ans a bien changé : gouverné par une femme, cosmopolite, américanisée, le Berlin où il se trouve l’étonne autant qu’elle le révulse. Très vite, le quiproquo s’installe, alors qu’il claironne qui il est, tout le monde le prends pour un comédien type « actor studio » qui habite son rôle 24h24. Pire, piégé par l’ambigüité de la situation (autant que par son impossibilité), on le prend très vite pour un comique qui cherche à combattre le Mal par le second degré. Hitler, intelligent et intuitif, comprends vite qu’il lui faut rester ambigu sur le sujet. Lorsqu’une chaine de TV lui propose un show, il accepte et devient (de façon totalement surréaliste) populaire. Tout le monde le prend pour un champion de l’humour noir et corrosif alors que lui distille son discours sans états d’âme : le ver est dans le fruit. Le livre de Vermes est réussi dans le sens où il est dérangeant dans la forme comme dans le fond. Dans la forme d’abord, en faisant d’Hitler son narrateur, il crée entre ce personnage honnis et le lecteur une proximité qui devient vite problématique. D’autant plus que Vermes lui attribue un certain bon sens, lui fait dire quelques vérités bien senties et lui octroie même un humour certes léger et discret mais quand même... Heureusement que l’auteur n’édulcore a aucun moment l’idéologie nauséabonde de son « héros », dans chaque paragraphe ou presque la perversion de cette idéologie mortifère est présente, de ce point de vue, il n’y a pas d’ambiguïté possible. Le contraire aurait été un suicide littéraire ! Le style est agréable, les chapitres brefs, on oscille souvent entre plusieurs sentiments à la lecture : c’est parfois drôle, ironique, révoltant, consternant : c’est une lecture qui ne laisse pas indifférent, c’est sur. Sur le fond, Vermes fait évoluer son personnage dans une Allemagne à laquelle on a quand même bien du mal à croire. La facilité avec laquelle le personnage d’Hitler se promène dans les rues de Berlin, la popularité de son émission, les saluts nazis que lui font ses admirateurs « pour rigoler », tout cela sonne quand même un peu faux quand on sait le travail de mémoire qu’à fait le peuple allemand sur cette période abominable de son histoire. Même si la TV d’aujourd’hui y est décrite comme elle le mérite, c'est-à-dire sans concessions, je ne crois pas qu’une chaine de TV oserait jamais faire d’un acteur grimé en Hitler le héros de ses programmes, même en pariant sur « le côté corrosif de son humour de second degré ». Je comprends que le roman n’ait pas plu à tout le monde en Allemagne, je le comprends très bien. Reste que la trame narrative est maline, quand on connait un peu l’histoire du nazisme dans les années 30 et la conquête du pouvoir par la croix gammée, on sent que Vermes cherche à démontrer l’adage : « Mêmes causes, même méthodes = même conséquences », c’est peut-être fait maladroitement, mais sa démonstration reste, avec quelques réserves et une fin abrupte et un peu étrange, assez pertinente.
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