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Free Love tourne autour du choix d’une femme de quitter son mode de vie très traditionnel pour explorer ce que la vie a d’autre à offrir. Une exploration complexe des vies conjugales, amoureuses et sentimentales de ses contemporains.
L'intrigue principale semble un peu prévisible dans ce qui se passe entre une femme plus âgée et coquette et un homme beaucoup plus jeune.
Tessa Hadley s’en donne à cœur joie pour décrire la bohème où plonge sa narratrice. Pour Phyllis, c’est l’émerveillement. Des personnages complexes.
Le choc des classes sociales, des codes, des idéaux, des générations, chagrin, joie, regret, nouvelle possibilité.
" Sans Phyllis, il n'avait pas le cœur brisé, elle n'avait pas été sa compagne de cœur. Mû par cette froideur nouvelle, il se disait que la façon ô combien agréable dont elle avait entretenu son logis il manquerait, voilà tout."
"Une fois qu'ils avaient fini de manger, leurs serviettes en tissu retournaient dans leurs petites pochettes assorties, chacune portant le nom de son utilisateur brodé au point de chaînette."
Je suis dans un état d’esprit en ce moment, où tout ce qui tourne autour de la littérature blanche comme ce roman, me fait un bien fou. Je m’attendais à plus de rythme, plus de révélations, mais malgré tout, j’ai adoré ce livre.
J’aurais dû m’attendre à ne pas être transporté par cette intrigue et ne pas être emporté au point de tourner frénétiquement les pages les unes après les autres. Ici, on est dans la zénitude, le temps qui passe, les descriptions de la nature et l’évocation des sentiments, des colères, des amours,…
La 4ème de couverture annonce la couleur en parlant de l’autrice : romancière psychologique héritière d’Henry James. Tout est dit. J’ai tenté de me plonger dans l’une des œuvres d’Henry James. J’en suis revenue … mais je compte bien m’y mettre sérieusement. D’une part, les romans d’Henry James sont assez exigeants (ce qui n’est pas le cas dans ce roman). Mais aussi et surtout, ses romans sont beaucoup du ressort de l’intrigue psychologique. Je dirais même de la contemplation des émotions, des sentiments, des conventions sociales,…
On est en plein dedans. Il ne faut pas s’attendre à des révélations comme des secrets de famille abracadabrantesques. On est sur de la lecture apaisante. On est en week-end avec la famille, en tant que spectateur, comme une envie de rentrer dans le roman pour intervenir mais on se laisse aller jusqu’à la dernière page. C’est comme si on quittait une famille à la fin. J’ai beaucoup apprécié cette lecture et souhaite réellement continuer dans cette lancée : lire davantage de littérature blanche.
Dans l'Angleterre de 1967, la famille Fisher coule des jours tranquilles et routiniers.
Phillys et Roger se sont rencontrés au Caire où il était diplomate, elle secrétaire. Ils sont rentrés en Angleterre où Roger poursuit une brillante carrière au Ministère des Affaires Etrangères. Phyllis s'occupe mollement de sa maison et de l'éducation de leurs deux enfants, Colette, pré-ado et Hugh, 10 ans.
Ils reçoivent un soir à dîner Nicky, fils d'amis des parents de Roger, vaguement étudiant, vaguement écrivain, beatnik en puissance ...
Phyllis tombe sous le charme étrange de ce jeune homme, le retrouve dans sa chambre londonienne, le séduit et, quelque temps plus tard, part s'installer chez lui, sans en dire un mot à sa famille.
Le récit très détaillé qui s'ensuit montre la montée des mouvements d'indépendance de la jeunesse, anglaise et française - à l'occasion d'un séjour de Nicky à Paris en mai 1968, opposé au rythme routinier ancestral de la bonne bourgeoisie ...
Phyllis est le lien entre ces deux mondes, celui de la jeunesse qui l'attire et celui qui la rassure, mais petit à petit, on la verra s'affirmer et prendre son indépendance.
Bien moins vite cependant de Colette, qui elle, dès ses 17 ans, embrassera la vie légère des beatniks et des artistes tandis que son frère se fondra dans le moule de son internat huppé !
Un roman sur la transformation d'une époque, mais un roman lent, très lent ... auquel je me suis accrochée et dont je suis venue à bout !
Un écriture fluide est au service des personnages dont les comportements sont détaillés de façon entomologique, le choc des milieux se fait sans douleur, l'attraction de Phyllis pour Nicky fluidifiant les aspérités potentielles.
Un roman qui aurait sans doute gagné à être un peu plus concis.
Je remercie la FNAC, qui m'a fait parvenir ce roman bien en avance de sa publication, dans le cadre de sa première sélection pour le Prix du roman FNAC 2022.
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