Madame Mohr a disparu de Maryla Szymiczkowa, traduit du polonais par Marie Furman-Bouvard, VOolume 2023 (1ère édition, Agullo, 2022).
Ce roman est le premier tome d’une série de cosy-crime située à Cracovie au XIXème siècle.
Sous le pseudonyme de l’autrice, se cache un duo masculin, Jacek...
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Madame Mohr a disparu de Maryla Szymiczkowa, traduit du polonais par Marie Furman-Bouvard, VOolume 2023 (1ère édition, Agullo, 2022).
Ce roman est le premier tome d’une série de cosy-crime située à Cracovie au XIXème siècle.
Sous le pseudonyme de l’autrice, se cache un duo masculin, Jacek Dehnel, romancier, poète et traducteur, connu aussi pour son blog « The Secret Detective » consacré au tabloïd criminel de l'entre-deux-guerres, et Piotr Tarczynski, traducteur, historien et spécialiste des études américaines. Ce dernier, issu d'une longue lignée de Cracoviens, a vécu dix ans en émigré à Varsovie avant de s'exiler avec son mari à Londres.
Cracovie, 1893.
Zofia Turbotyńska, l’héroïne principale, est l’épouse désœuvrée, sans enfants, d’un universitaire, professeur de médecine, un peu distrait par rapport à tout ce qui ne concerne pas son travail ou ses hobbys. Ambitieuse, elle est prête à tout pour gagner sa place dans la haute société cracovienne. Dans ce but, et aussi pour lutter contre l'ennui de sa vie domestique, elle s'engage au service d'une cause caritative : la Maison Helcel, maison de soins privée pour les malades et les personnes âgées sans famille.
C’est aussi une amatrice de roman policier… Donc, quand des disparitions et des décès mystérieux surviennent, elle décide de mener l’enquête à sa façon en se mêlant des affaires et des secrets plus ou moins avouables des un(e)s et des autres.
La version audio de ce roman, lue par Françoise Cheritel, est très agréable à écouter… J’avoue cependant avoir parfois un peu perdu le fil et n’avoir accordé qu’une oreille distraite à certaines péripéties.
Mais j’ai apprécié la tonalité un peu grinçante et parodique, notamment les longs titres de chapitres aux annonces savoureuses.
La promesse d’un pastiche hilarant et d’une satire bourgeoise est tenue et la plongée dans la bonne société de Cracovie, avec ses commérages, ses figures historiques et ses mœurs d'un autre âge offre un réel dépaysement. J’ajoute que, pour les puristes, le contexte historique est précisé car, à la suite des guerres napoléoniennes et après le congrès de Vienne, Cracovie et ses environs étaient une petite république semi autonome sous le contrôle conjugué de la Russie, de la Prusse et de l’Autriche.
J’ai souvent souri et plutôt que le souvenir d’une enquête, je retiendrai toute une ambiance désuète, théâtrale, la place faite aux femmes de toutes conditions, comtesses, bourgeoises, bonnes ou concierges…
Je lirai, sans doute, Le Rideau déchiré, le deuxième opus consacré à cette chère Zofia Turbotyńska… Surtout si les éditions VOolume me le proposent.