"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dessinatrice, Léa maîtrise mal ses colères. Un soir, elle abandonne une femme, enfermée dans les toilettes de sa salle de sport, qui sera retrouvée morte le lendemain.
Policier, Rodolphe élève seul son fils Gabin, traumatisé par la mort de sa mère et qui n'a pas prononcé un mot depuis lors. Il est chargé de l'enquête sur la morte de la salle de sport.
Adeline a séduit Rodolphe un soir, mais délaissée depuis, elle a décidé de se venger. Elle n'en est manifestement pas à son coup d'essai.
Le trio d'acteurs principaux est ainsi mis en place, dans un jeu où la violence latente domine et au cœur duquel se trouve Gabin...
Le résultat est un bon thriller, dont l'intrigue et l'aboutissement sont un peu téléphonés, mais qui met en relation des personnages bien campés, dans lesquels on pourrait se reconnaître (à l'exception d'Adeline, évidemment - du moins, je vous le souhaite !)
La narration est bien construite, alternant les points de vue des trois principaux protagonistes, ce qui donne du rythme à la lecture. Le livre est écrit simplement, sans grandes fioritures ou effets de style ; il se lit donc facilement.
Encore un bon moment de lecture sans prise de tête...
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2021/09/14/colere-assassine-stephanie-exbrayat-editions-de-boree-un-bon-moment-de-lecture-sans-prise-de-tete/
Le livre qui fait passer un moment très agréable. Une jolie comédie sentimentale qui se laisse lire sans chichi. Marion, 30 ans, célibataire va faire une rencontre improbable sur son pallier. Une rencontre qui entrainer des quiproquos, des jolis moments, des révélations.
Stéphanie a écrit une histoire sensible, touchante même si le dénouement est sans surprise, on se laisse vite entrainer dans la vie de Marion avec son chat Chérubini, sa grand-mère, et son amie Océane. Ils sont tous attachants et suivre les péripéties de Marion colle un petit sourire aux lèvres. Ce roman est parfait sur un transat au soleil !
Personne n'a oublié a été publié par les éditions Terra Nova en 2017, puis par les éditions De Borée en 2019 dans la collection Polar. Le style est fluide, agréable à lire. Les chapitres courts impriment au récit un rythme qui va toujours crescendo. Pas le temps de s'ennuyer.
Construction: le récit est construit autour des extraits du journal de Colette, en italique, et de ses souvenirs avec Guy, son fiancé mort tragiquement quelques années plus tôt, racontés au passé, tandis que l'action en cours est racontée au présent. Ces allers-retours tissent la trame complexe de l'histoire de Colette, confrontée désormais à la mort de son fils.
Thème: la question du statut des femmes en 1963 affleure à différents endroits du récit, donnée primordiale pour comprendre la psychologie de Colette: Pourquoi la jeune femme, enceinte sans être mariée, a été obligée d'épouser le premier qui a bien voulu d'elle? Pourquoi, face à la violence et aux brimades de son mari, elle ne trouve pas les ressources matérielles et morales pour le quitter et refaire sa vie ailleurs?
Fil rouge: l'ours dans la poitrine de Colette: "L'ours gronde dans la poitrine de Colette, hésitant à sortir de son antre. Elle porte un main sur son coeur et se force à inspirer calmement." (Page 218)..."Et si elle n'avait pas laissé Sam seul ce jour-là, il serait encore en vie. La culpabilité, évitée toutes ces dernières semaines...l'envahit violemment d'un coup. Le remords la torture comme aux premiers jours. L'ours surgit hors de sa tanière, babines relevées, balayant l'air de ses griffes et des ondes de douleur déferlent par vagues dans sa poitrine." (Page 290).
1963. Sam, tombé du deuxième étage de la grange alors qu'il n'y allait jamais, est retrouvé mort par son beau-père. Dans l'esprit de Colette, sa mère, profondément perturbée, s'insinuent la culpabilité et le doute. Ne croyant pas à la thèse de l'accident, elle soupçonne son mari, un homme violent et secret, qu'elle a été contrainte d'épouser dix ans plus tôt, enceinte d'un autre, d'être à l'origine du drame survenu en son absence.
Que s'est-il réellement passé ce jour fatidique? François, son mari, lui aurait-il menti quand il affirme être arrivé trop tard, occupé à couper du bois un peu plus loin? Et si en réalité il avait obligé le jeune garçon à monter en haut de la grange et l'avait poussé dans le vide? Ces doutes affreux ne cessent de tarauder Colette, qui en perd le manger et le sommeil.
Madeleine, sa voisine et amie, voyant la jeune femme dépérir, accepte de l'aider à découvrir pour quelle raison Sam est monté dans la grange ce jour-là. Colette se donne vingt jours pour mener son enquête et débusquer la vérité. Le compte à rebours commence. Chaque jour, elle note ce qu'elle sait et ce qu'elle doit découvrir. Peu à peu, ses investigations la mènent sur la piste du mystérieux passé que son marin lui cache soigneusement. Qui est François?
Vingt ans après la fin de la guerre mondiale, les blessures et les tensions agitent les esprits de ce petit village du Morvan. Colette parviendra-t-elle à percer les secrets de son mari? Trouvera-t-elle la solution de cette terrible énigme qui la hante nuit et jour?
Avec des mots simples, Stéphanie Exbrayat parvient à dépeindre l'atmosphère délétère dans laquelle Colette et son fils vivent quotidiennement: "Quand François était absent, l'angoisse retombait un peu mais jamais complètement. Ils partageaient l'antre d'un monstre qui pouvait surgir à tout moment. Ils devaient faire attention, ne pas se laisser vivre, ne pas être heureux puisque François ne l'était pas. Ils avaient pris l'habitude de chuchoter et de mener, à l'intérieur de la maison, une vie étriquée tandis qu'à l'extérieur, loin des regards, leur joie éclatait." (Page 41).
Personne n'a oublié, premier roman de l'auteur, est une complète réussite: intrigue solide, sans fausses notes; personnages articulés avec soin, chacun jouant un rôle précis dans l'histoire; dialogues constructifs; style sobre, sans fioritures. Stéphanie Exbrayat ne cherche pas à porter un jugement négatif ni à pointer du doigt cet homme qui semble incapable de tourner le dos à ses démons pour construire une vie agréable à sa compagne. Elle veut juste comprendre les mécanismes de la violence, qu'elle soit verbale ou autre. Comment continuer de vivre après la perte de son unique enfant? Comment survivre à une telle douleur, un tel déchirement? Une sombre histoire dans laquelle vous vous plongerez sans difficulté, feuilletant avidement ses 338 pages sans vous ennuyer une seule seconde aux côtés de cette femme doublement meurtrie par la vie...
J'ai lu ce roman un dimanche après midi pluvieux sous la couette en mangeant un rocher Suchard au chocolat. Je le recommande car il permet de s'évader dans un monde où l'amour triomphe, où les femmes de 30 ans s'affolent de ne pas trouver le prince charmant, où les hommes ne me mentent pas et sont attentifs au bonheur des femmes de leur vie. Lecture rapide feel good.
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