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Riss

Riss
RISS, un dessinateur qui a l'habitude de croquer l'actualité notamment pour CHARLIE HEBDO. Auteur également des Hors-séries 'Le procès PAPON' et 'Le procès TOUVIER', il a couvert pendant des années de grands procès criminels en tant que dessinateur de presse.

Avis sur cet auteur (6)

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    Couverture du livre « Le procès Papon ; un fonctionnaire de Vichy au service de la Shoah » de Riss aux éditions Les Echappes

    Jean-Paul Degache sur Le procès Papon ; un fonctionnaire de Vichy au service de la Shoah de Riss

    Le procès Papon, un fonctionnaire de Vichy au service de la Shoah, regroupe le remarquable travail de Riss (Laurent Sourisseau) qui était l’envoyé spécial de Charlie Hebdo – journal dont je suis un fidèle abonné - durant les six longs mois qu’a duré ce procès, du 8 octobre 1997 au 2 avril...
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    Le procès Papon, un fonctionnaire de Vichy au service de la Shoah, regroupe le remarquable travail de Riss (Laurent Sourisseau) qui était l’envoyé spécial de Charlie Hebdo – journal dont je suis un fidèle abonné - durant les six longs mois qu’a duré ce procès, du 8 octobre 1997 au 2 avril 1998.
    Laurent Joly, historien, directeur de recherche au CNRS, a préfacé ce bel album, ouvrage indispensable permettant d’aller au fond du problème représenté par un homme qui occupa les plus hautes fonctions de la République française. En effet, s’il fut député, maire, préfet de police à Paris (1958-1966) et même ministre du budget sous Giscard, de 1978 à 1981, il fut secrétaire général de la Préfecture de Bordeaux, sous l’occupation, de 1942 à 1944.
    Riss écoutait, observait, dessinait. Il était placé tout près de Papon et ne manquait pas de croquer ses mimiques, ses réactions véhémentes, sans oublier de noter ses réparties, tous en soulignant ses silences éloquents.
    Ce procès arrive au bout de seize ans de procédure et c’est, en France, le troisième procès pour crimes contre l’humanité après Barbie en 1987 et Touvier en 1994. Les longs débats, le défilé impressionnant de frères, de sœurs, de fils, de filles, même de neveux et nièces de déportés jamais revenus du camp d’extermination d’Auschwitz, tout cela est bien rendu. Si, au premier coup d’œil, la lecture des bulles qui s’enchaînent et semblent se mêler, peut paraître rébarbative, il suffit de se plonger dans le texte noté manuellement par Riss pour être absorbé, captivé, impressionné par tous ces témoignages souvent émouvants.
    Malgré tout, Riss n’oublie pas ceux qui viennent défendre Papon. Ce sont souvent des amis ou des personnes qui ont exercé le pouvoir comme Mesmer, Barre, Guichard ou encore l’ancien préfet Doublet et même Amouroux, journaliste, historien. Pour eux, Papon n’est ni responsable, ni coupable alors que de nombreux documents viendront démontrer le contraire.
    Le procès Papon est conté de manière vivante, bien illustré et tout est bien articulé et bien présenté. Cet album d’une grande qualité éditoriale s’articule en six grandes parties :
    - Le curriculum vitae de Papon : les témoins de moralité ; les historiens.
    - Les organisateurs des persécutions anti-juives à Bordeaux.
    - Papon au service des questions juives de la préfecture à Bordeaux.
    - Les crimes contre l’humanité reprochés à Papon : déportation de Léon Librach, convois du 18 juillet 1942, du 26 août 1942, du 21 septembre 1942, du 26 octobre 1942, du 25 novembre 1943, du 30 décembre 1943, du 12 janvier 1944 et du 13 mai 1944.
    - Papon et la Résistance ; Papon et l’épuration ; les associations parties civiles.
    - Les plaidoiries des avocats des parties civiles ; le réquisitoire du parquet ; les plaidoiries des avocats de la défense ; le verdict.
    C’est, bien sûr, la quatrième partie la plus importante. Malgré ses dénégations, il est prouvé que Maurice Papon ne pouvait ignorer le sort réservé à ces 1690 juifs de Bordeaux livrés aux SS pour Auschwitz. Cet homme, secrétaire général de la préfecture de Bordeaux, bien secondé par un secrétariat efficace et toujours en relation avec les nazis installés dans sa ville, fournissait des listes, faisait même du zèle. Comme beaucoup d’autres, il n’hésita pas, à la Libération, à se faire passer pour un grand résistant…
    L’ensemble de cet album n’est jamais monotone car Riss varie son récit avec des doubles pages, quelques touches de couleur, ajoutant des détails révélateurs et insérant des documents incontestables comme ces photos et articles parus dans Match en 1938 et 1940. Je regrette juste que ce livre ne soit pas paginé et qu’une table des matières ne recense pas les grandes parties de l’ouvrage.
    Toujours pour rompre une certaine monotonie qui pourrait rebuter le lecteur, je remarque cette double page dactylographiée racontant l’hallucinant aller-retour de Marie Reille, envoyée à Auschwitz par Pierre Garat, subordonné direct de Papon, au Service des questions juives.
    Enfin, comment ne pas s’attarder sur cette pleine page impressionnante avec un Papon, visage fermé, bras croisés - portrait sévère repris sur la couverture de l’album – l’homme est entouré par une cascade de mots résumant bien la vie de cet homme à la préfecture de Bordeaux.
    « Pendant deux mois, la cour d’assises a examiné les neuf cas de crimes contre l’humanité reprochés à Maurice Papon. Pendant deux mois, la cour d’assises a résonné des mêmes mots, des mêmes expressions, revenant inlassablement. Pour exterminer 6 millions de Juifs, une vingtaine de mots suffisent… »
    Le procès Papon, un fonctionnaire de Vichy au service de la Shoah, est un extraordinaire travail réalisé par Riss et je remercie Babelio et les éditions Les Échappés / Charlie Hebdo de m’avoir permis de plonger dans cette tragique période à n’oublier sous aucun prétexte.

    PS : jusqu’au 3 mars 2024, au Mémorial de la Shoah, à Paris, une exposition présente : « Riss : le Procès Papon »
    https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com

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    Couverture du livre « Hitler dans mon salon ; photos privées d'Allemagne 1933 à 1945 » de Riss aux éditions Les Echappes
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    Couverture du livre « Une minute quarante-neuf secondes » de Riss aux éditions Actes Sud

    Jean-Paul Degache sur Une minute quarante-neuf secondes de Riss

    Il y a plusieurs mois que j’aurais dû lire ce livre. C’est fait et j’admire encore plus Riss et l’impressionnant travail qu’il a réalisé pour écrire Une minute quarante-neuf secondes.
    Si le drame du 7 janvier 2015 est le déclencheur d’un tel récit, celui qui a pris la responsabilité de...
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    Il y a plusieurs mois que j’aurais dû lire ce livre. C’est fait et j’admire encore plus Riss et l’impressionnant travail qu’il a réalisé pour écrire Une minute quarante-neuf secondes.
    Si le drame du 7 janvier 2015 est le déclencheur d’un tel récit, celui qui a pris la responsabilité de rédacteur en chef de Charlie Hebdo depuis, ne se limite pas à ces moments terribles. L’imbécilité, la haine, le fanatisme religieux ont poussé deux individus à massacrer de sang-froid plusieurs membres d’un journal satirique indépendant, en blessant grièvement plusieurs autres dont Riss et Philippe Lançon. Ce dernier, dans Le Lambeau, a réussi une œuvre littéraire immense mais le livre de Riss est très différent car il plonge dans les entrailles du journal, remonte le fil de sa vie et rend hommage, un par un, à ceux qui ont été assassinés.
    Fidèle lecteur abonné à Charlie Hebdo, j’ai bien sûr été très intéressé par l’historique de ce journal, par les débuts de Riss à La Grosse Bertha et par ses rencontres très formatrices avec des gens comme Gébé, François Cavanna, Cabu…
    Au moment où je termine ce livre, un nouvel attentat vient de se produire à Paris, visant deux journalistes dans la rue où était situé le siège de Charlie Hebdo en 2015. En ce moment aussi, se tient le procès tentant de juger des personnes qui auraient aidé les tueurs. Décidément, il est vraiment nécessaire de lire Riss pour comprendre ou tenter d’approcher un peu cet homme qui s’est retrouvé allongé, blessé grièvement, aux côtés de ses précieux camarades qu’il ne reverrait plus jamais.
    Aussi, la mort rôde dans ces lignes du début à la fin puisque Riss se souvient d’un travail d’été effectué, jeune adulte, comme assistant dans les pompes funèbres. Il y a aussi ses souvenirs de reportage en Côte d’Ivoire, au Vietnam.
    Riss expose aussi très bien toute la philosophie de son journal et la volonté de ses créateurs pour le maintenir cent pour cent indépendant. Quand les dons ont afflué après janvier 2015, il a fallu résister à ceux qui voulaient en profiter, anéantir les rumeurs nauséabondes et répartir l’argent entre toutes les victimes des attentats des 7, 8 et 9 janvier 2015. Ces mises au point sont nettes et nécessaires.
    Et puis, il y a ce fameux décompte : une minute quarante-neuf secondes, le temps qu’a duré cette effroyable tuerie dont l’auteur ressort vivant mais avec le souvenir de celle et de ceux qui sont morts. Alors, j’ai apprécié que soient cités à la fin du livre : Frédéric Boisseau, Franck Brinsolaro, Cabu, Elsa Cayat, Charb, Honoré, Bernard Maris, Mustapha Ourrad, Michel Renaud, Tignous, Georges Wolinski et Ahmed Merabet plus Clarissa Jean-Philippe, sans oublier Philippe Braham, Yohan Cohen, Yoav Hattab et François Michel Saada. Auparavant, Riss avait consacré un chapitre à celle et à ceux avec lesquels il a le plus travaillé pour réaliser Charlie Hebdo.
    Une minute quarante-neuf secondes est un livre riche en informations, plein de réflexions importantes, un ouvrage qui touche et fait réfléchir à la mort, à la vie et combat l’intégrisme et le fanatisme religieux. Grâce à Riss, ceux qui sont restés et ceux qui les ont rejoints proposent chaque semaine un grand journal satirique, riche en articles de fond, poussant la réflexion bien au-delà du simple dessin qui fait rire ou sourire, même si cela est absolument nécessaire.
    Enfin, c'est avec une infinie tristesse et un sentiment profond de colère que j'ajoute un mot pour Samuel Paty qui vient d'être victime d'un nouvel acte barbare inqualifiable, un assassinat visant un homme et la Liberté d'expression qu'il va falloir se décider à défendre de façon beaucoup plus offensive. Le gouvernement semble en prendre conscience - un peu tard - mais attendons les actes !

    Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/

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    Couverture du livre « Une minute quarante-neuf secondes » de Riss aux éditions Actes Sud

    Martin sur Une minute quarante-neuf secondes de Riss

    Un véritable plongeon dans la vie de ce caricaturiste et, plus particulièrement, dans le terrible attentat qu'a vécu Charlie Hebdo. Troublant par sa sincérité, ce livre retrace les événements marquants de sa carrière qui lui offre un autre regard sur ce qu'il a vécu cette terrible journée et...
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    Un véritable plongeon dans la vie de ce caricaturiste et, plus particulièrement, dans le terrible attentat qu'a vécu Charlie Hebdo. Troublant par sa sincérité, ce livre retrace les événements marquants de sa carrière qui lui offre un autre regard sur ce qu'il a vécu cette terrible journée et surtout comment vivre après un tel évènement.