Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Romy, 29 ans, strip teaseuse au Mars Club, est condamnée à perpétuité pour avoir assassiner son harceleur. Elle laisse derrière elle son fils de 9 ans et tout espoir de retrouver une liberté. Rachel Kushner, à travers le prisme du monde carcéral, dépeint une société américaine précaire, misérable et individualiste. C’est un roman dur sur les prisons féminines, la privation de liberté à vie (que reste-t-il d’espoir ? A quoi se rattacher ?), mais aussi sur ces destins brisés et bafoués, nés au mauvais endroit, au mauvais moment, que tout le monde semble abandonner et ignorer. Malgré un thème intéressant, j’ai eu du mal à entrer dans ce roman, j’ai été désarçonnée par ces allers retours dans le passé, ces changements de narrateur. Le style brut ne m’a pas entièrement séduite et j’ai trouvé quelques longueurs.
J'ai beaucoup aimé les parties sur la vie carcérale, les rapports entre les prisonnières, avec les surveillants, le quotidien ultra réglementé, la hiérarchie imposée par certaines détenues, la difficulté de se faire une place, d'exister. Les personnages sont hauts en couleur, des caractères forts, bien trempés et bien campés. Malgré la dureté de cet univers, ce sont des passages que j'ai trouvé très humains. J'ai moins aimé avec les parties où Romy raconte son passé, peut-être parce qu'elle y met une certaine distance, je n'ai pas réussi à me projeter ni à m'attacher.
Au travers de l'histoire de Romy, l'auteure nous parle de ces violences omniprésentes dans nos sociétés : la violence faite aux femmes, la violence sociale, la violence des prisons... et nous pousse à nous questionner sur le fonctionnement de nos systèmes sociétaux.
Un roman fort et très humain.
https://ffloladilettante.wordpress.com/2019/01/08/le-mars-club-de-rachel-kushner/
Un livre que je n'aurais sans doute pas lu s'il n'avait reçu le prix Médicis étranger. La vie dans une prison féminine n'est pas ma tasse de thé et le milieu de la violence, de la prostitution, de la drogue ne m'attire pas beaucoup. Mais quelle force dans ce récit!
La vie au jour-le-jour en prison est rythmée par des retours en arrière grâce auxquels on comprend progressivement les raisons de l'incarcération et la vie de la jeune Romy. Les nombreux personnages qui l'entourent ont souvent un lourd passé. Ce ne sont pas des innocentes qui sont là, certaines sont dans le couloir de la mort. Mais pourquoi en sont-elles arrivées là? La dureté des structures sociales américaines pour les pauvres n'y est pas étrangère et n'engendre que violence.
Rachel Kushner semble s'être très bien documentée sur le système carcéral américain et décrypte de façon sérieuse la société américaine des laissés pour compte. Il n'y a pas de pathos, la majorité ne se plaint pas mais il y a peu d'espoir dans ce récit. Personne ne va attendre les prisonnières quand elles sortiront.Les personnages sont néanmoins attachants et leur solitude émouvante.
Romy n'a que son amour de mère pour l'aider à survivre et l'espoir de retrouver son fils, un petit garçon dont elle ne sait plus rien.
Au final un beau roman malgré la dureté du thème.
Si on m'avait dit que je me passionnerais pour un roman dont l'intrigue se déroule essentiellement en prison... Ce n'est pas un univers qui m'inspire en général, ni en littérature, ni au cinéma. Mais si le roman de Rachel Kushner m'a embarquée c'est, je crois, pour ce qu'il raconte de la société américaine en utilisant le prisme du monde carcéral, donnant ainsi à voir une réalité bien plus percutante et nuancée. Avec des personnages toujours en équilibre précaire, sur un fil. Forts et faibles à la fois. Terriblement humains.
L'héroïne est une jeune femme de 29 ans, Romy Hall qui rejoint la prison de Stanville en Californie. Elle a été condamnée à deux peines de réclusions à perpétuité pour avoir tué un homme qui, selon elle, la harcelait. Un de ses anciens clients lorsqu'elle se produisait au Mars Club, un club de striptease de San Francisco. Son fils de sept ans, Jackson vit désormais chez la mère de la jeune femme. Mais lorsque cette dernière meurt subitement, Romy mesure toute l'étendue de son impuissance. Que reste-t-il à espérer de la vie quand aucune autre perspective que l'enfermement n'existe ? Comment rester humain malgré tout ?
Au fil de l'intrigue, nous suivons la vie de Romy et de ses codétenues avec une foultitudes de figures à la fois très détaillées, riches et attachantes, même dans ce qu'elles ont de plus dur ou violent dans leur comportement. Et nous remontons le temps pour explorer le chemin qui a mené Romy dans cette impasse, dans le San Francisco des années 80, celui des paumés, à la traîne du rêve américain. A commencer par la nécessité de nourrir son fils, qui la conduit tout droit au Mars Club, à se déshabiller pour quelques billets et la possibilité d'adapter ses horaires à ses contraintes familiales. Et avec le parcours de Romy, c'est toute la question des violences faites aux femmes qui irrigue le récit.
Mais il y a une autre figure forte dans ce roman. Celle d'un homme, Gordon Hauser qui vient enseigner la littérature aux prisonnières volontaires ; qui croit au pouvoir de la lecture bien plus qu'en la nature humaine. Un homme à la psychologie complexe, en dehors de toute naïveté, confronté à un monde dont il connait les côtés les plus noirs au point de préférer la compagnie des grands auteurs, à commencer par Dostoïevski à celle de ses congénères. Un très beau personnage, dont le regard sur le monde est nourri de ses observations autant que de ses lectures et dont on sent toute la difficulté à supporter le poids de plus en plus lourd de cette charge.
"A force d'être employé, le mot violence était vidé de son sens, c'était devenu un terme générique, et pourtant il avait encore du pouvoir, encore une signification, de multiples significations. Il y avait des actes de violence brute : battre quelqu'un à mort. D'autres formes plus abstraites : priver des gens de boulot, de la sécurité d'un toit, de bonnes écoles. D'autres enfin se déployaient à grande échelle : la mort de dizaines de milliers d'irakiens en une seule année à cause d'une guerre perfide, basée sur le mensonge et l'incompétence, un gâchis qui risquait d'être sans fin mais, d'après les procureurs, les vrais monstres étaient les adolescents tels que Button Sanchez".
Oui, à travers ce roman d'une puissance tout en subtilité, c'est bien la société américaine que l'auteure ausculte, une société où affleure la violence sociale, conséquence directe d'un modèle basé sur l'individualisme. Un thème exploré par de nombreux auteurs mais que Rachel Kushner renouvelle avec force et talent avec ce voyage au cœur de la privation de liberté où chaque individu continue à lutter pour préserver une petite étincelle de vie, sinon d'humanité.
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