Ecrivain, critique d'art..., Pierre Schneider (1925-2013), ainsi que lui-même définit sa démarche,
était un essayiste, «avec la liberté - mais aussi les risques - que ce genre indéfinissable comporte.»
C'est aussi que, ayant dû fuir jeune homme l'Allemagne nazie jusqu'aux États-Unis (« en
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Ecrivain, critique d'art..., Pierre Schneider (1925-2013), ainsi que lui-même définit sa démarche,
était un essayiste, «avec la liberté - mais aussi les risques - que ce genre indéfinissable comporte.»
C'est aussi que, ayant dû fuir jeune homme l'Allemagne nazie jusqu'aux États-Unis (« en
Amérique» disait l'auteur) en passant par la France qu'il fut contraint de fuir également, il avait
«cessé d'être restreint par les limites d'une frontière», y compris donc celles d'un genre bien
déterminé. Aussi s'efforça-t-il, en élargissant ses convictions comme son savoir, «d'échapper
à la spécialisation quelque peu paralysante», et de décloisonner l'art et l'histoire des idées. Il
ouvra de même «la nature du regard jeté sur l'art », comme ici avec ce livre, par le fait même
d'accueillir amicalement la parole de quelques-uns des artistes les plus considérables de la seconde moitié du xxe
siècle avec lesquels il s'était rendu au Louvre, faisant et donnant de chacun
d'eux un portrait « vivant» à cette occasion : Chagal, Sam Francis, Giacometti, Miró, Newman,
Riopelle, Soulages, Steinberg, Bram van Velde, Vieira da Silva, Zao Woo-Ki - chacun dont il
fut le contemporain, et parmi lesquels comptèrent certains de ses amis (Riopelle ou Sam Francis
notamment, mais aussi Bram van Velde), choisi «parmi ceux qui [lui] semblaient suffisamment
en froid avec l'opinion, le savoir établis pour ne pas être prévisibles.» « Il s'agissait, précisait-il,
tout au plus, d'un espoir. »