"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Piliers de bar et amateurs de bistrots du monde entier, ce livre est fait pour vous. Enfin, était fait pour vous, puisque seuls quelques revendeurs d'occasion pourront encore vous le vendre...
Infatigables voyageurs, les deux auteurs ont mis en commun leurs appétences : les mots de l'un enrichissent les photos de l'autre ; la poésie vient colorer les clichés en noir et blanc.
C'est à un tour du monde des comptoirs, insolites ou emblématiques, plus souvent populaires que huppés, que nous invitent P. Josse et B. Pouchèle. Avec un brin de nostalgie, car, hélas, une bonne partie de ceux où les auteurs sont passés (le livre a été publié en 2003) ont probablement aujourd'hui disparu.
J'y ai pour ma part retrouvé un peu de la Bretagne que j'ai connue il y a plus de quarante ans. Une époque où dans chaque bourg de quelques centaines d'habitants il y avait autour de l'église quatre ou cinq boutiques : l'épicerie, la boulangerie, la boucherie-charcuterie, la station essence, l'hôtel-restaurant... Et dans toutes il y avait un bar ! On y entrait pour acheter une tranche de jambon, des pâtes ou une baguette pour le déjeuner, et on n'en ressortait parfois que pour le dîner..
Nostalgie, nostalgie...
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2023/07/13/la-nostalgie-est-derriere-le-comptoir-p-josse-et-b-pouchele-fleurus-nostalgie-nostalgie/
Pierre, je ne vais pas faire comme si je ne te connaissais pas. Si nous ne nous étions pas rencontrés, il y a quelques mois, au "Rendez-vous de photographes", je n'aurais probablement jamais lu ton livre.
Je savais que tu avais été pendant des décennies le bras droit du boss du "Guide du Routard" ; j'ai découvert en te lisant l'amoureux du voyage. Après avoir cherché ta voie pendant quelques années, tu l'as trouvée : partir à l'aventure et en faire profiter les autres.
De l'Afrique du Sud à l'Irlande, de l'Australie au Mali, de la Chine à l'Amérique du Sud, tu as sillonné le monde. D'Argonne aux Monts d'Arrée, en passant par Paris, tu as labouré la France. Toujours attiré par les lieux et les rencontres insolites, par les insoumis et les révoltés.
Tu en as fait des guides, du routard évidemment, avec de nombreux conseils pour les sans-fric.
Tu en as aussi rapporté des photos, des dizaines de milliers sans doute, et ce sont elles qui nous ont fait nous rencontrer.
Merci Pierre de nous faire partager ton amour du voyage à travers ce livre.
Et puisque ce sont dans des bars que mes amis photographes se réunissent et que nous nous sommes donc rencontrés, je ne résiste pas à l'envie de ces deux citations :
"Sur la route, trois monuments balisaient mes itinéraires : l'église, le cimetière et le bistrot du village. J'ai le souvenir d'estaminets où l'on rentrait cinq minutes pour un café et d'où l'on ne décanillait que trois heures plus tard. Véritables lieux de parole et de convivialité..."
"Et pourtant la situation est dramatique !
En 1960 la France comptait 200 000 bistrots... aujourd'hui ils sont moins de 35 000 !"
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2023/07/07/chroniques-vagabondes-pierre-josse-hachettele-routard-quand-lenvie-de-voyages-vous-prend/
Bernard Pouchèle l’écrit : « Voilà ce deuxième voyage terminé, et le troisième, le grand, sera pour moi pour bientôt. » « Avant de casser ma pipe, j'ai enfin décidé de parler de moi. Ce livre, c'est mes tripes ».Cher monsieur, je viens juste de faire votre connaissance, alors, s’il vous plaît, attendez le plus longtemps possible.
C’était à ça que je pensais pendant que Pierre photographiait le billard Nicolas et ces vieux meubles pour les ranger quelque part dans son guide. Voilà encore deux vérités pour un même endroit. Ah, la différence entre l’œil qui voit et l’œil qui se souvient.
Cette phrase résume fort bien ce livre. Pierre Josse photographie les lieux insolites et Bernard Pouchèle photographie ces mêmes lieux pour en faire revivre les souvenirs, les parfums, les mots, les noms. Un qui voit et l’autre qui se souvient, quel beau tandem. Bernard Pouchèle, dans les pages blanches est dans sa jeunesse, lui l’orphelin que ses grands-parents ont dû placer à l’orphelinat à Bailleul.
J’aime également les petites phrases sarcastiques qui remettent les choses à leur place.
Parce qu’hélas et encore, un quatre d’heure d’histoire a apporté, avec un film sur les Cht’is, la vérité de la convivialité profonde des gens du Nord, leur sens du partage, de la fête. Il fait quand même manger du maroilles à Bergues, ville d’origine du vieux Bergues, un des meilleurs fromages français.
Pour le tout-venant de nos concitoyens, pour le touriste bac sans lauréat, pour le quidam lambda, le Nord et la Flandre ne sont encore, à part la gare Lille Europe, l’avant-centre belge du Losc et le Paris-Roubaix, qu’un pays noir, sinon gris, un pays gris sinon noir, un pays de friches ouvrières, de cheminées d’usines qui sont tristes d’avoir arrêté de fumer, un pays de mines fermées alors que la plupart des gens ici ont plutôt la mine ouverte.
Que de poésie dans ce petit livre, un régal, je pourrais retranscrire des phrases et des phrases.
Bernard Pouchèle, vous m’avez envoûtée et déjà sensible aux chansons de Brel, vous me donnez vraiment l’envie d’aller faire un tour des Flandres. J’ai aimé votre ton sarcastique, votre humanité, votre amour des Flandres, des gens, des paysages. Vous nous racontez votre histoire qui rejoint la grande histoire.
Un ciel bas. Un ciel flamand. Un ciel lourd comme un repas de Bruegel l’Ancien. Des nuages arrêtés mouillent les pannes d’un beffroi là-bas et éciment une cathédrale de briques rouges au loin sur la plaine noire.
On passa une petite butte et ce fut Pitgam. Pitgam, petit village des Flandres, avec sa mare en carré sur la place centrale, son église de belles briques, près d’un bois, son forgeron dont on entendait tinter l’enclume, une belle ville à vélo, la cuisse blanche dans une robe plissée se signa devant nous, puis partit dans un rire nacré.
Comme dans l’annuaire téléphonique, il y a les pages jaunes, reproduction des pages du guide des routards Nord Pas de Calais.
Parlons des photos de Pierre Josse, traitées en noir et blanc. Des photos qui se jouent des lignes horizontales ou verticales, la lumière, le ciel souvent présent…. Quant à celles des estaminets, le traitement du grain leur donne un air ancien qui leur va bien au teint et l’envie de goûter à cette bière, la «Trois-Monts »
Oui, je suis séduite. Ce livre est aussi bien fait de sa personne à l’intérieur qu’à l’extérieur. La qualité du papier, de l’impression. C’est un vrai guide pour les touristes de la poésie vivante, un réel hommage à sa région et aux gens qui y vivent, merci Bernard Pouchèle pour ce beau moment d’intimité avec vous.
J'ai découvert ce beau livre de photographies dans une librairie et je dois avouer que c'est une bonne surprise. C'est fou ce qu'on peut transporter sur une moto (cochons, chiens, pack de bouteilles...).
En fait, tout est une question d’équilibre et de répartition des charges. Le photographe a eu la bonne idée de prendre le même sujet sous différents angles.
À la dois drôle et surprenant, ce beau livre nous montre que chacun se débrouille avec ce qu'il a.
Ils sont forts ces asiatiques !
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