"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Chronique précédemment parue sur le blog www.sambabd.net
C’est la deuxième BD que je lis en assez peu de temps sur ce sujet que peu de gens connaissent mais que je trouve particulièrement frappant. Je veux parler des établis. Les établis, ce sont ces personnes qui, à une époque où l’idéologie, les idées, et surtout le sens du collectif avaient un sens, ont décidé, non par obligation mais bien par choix et sens du sacrifice, d’aller travailler en usine (« s’établir »). C’était pour eux le moyen d’être au coeur du monde ouvrier afin d’y faire germer et murir les graines de la révolution prolétarienne qu’ils ou elles appelaient de leurs voeux. L’autre BD en question est bien sûr l’excellent Elise et les nouveaux partisans de Tardi et Dominique Grange. Je dois dire que, l’aspect politique et idéologique mis à part, je suis vraiment admiratif de ces gens qui ont su faire passer leurs convictions profondes, leurs valeurs, parfois naïvement et/ou maladroitement, mais toujours sincèrement, devant le confort assuré que leur offrait une vie petite bourgeoise héritée d’un cadre familial sécurisant.
La deuxième raison qui m’a fait accrocher à cette BD, en dehors de la très grande authenticité qu’elle dégage (probablement sa plus grande qualité), est plus personnelle puisqu’elle se passe près de chez moi (du moins où j’ai passé ma jeunesse…). Même plus que ça d’ailleurs puisque j’ai travaillé deux étés de suite dans cette même usine de Renault Flins au début des années 90, touchant du bout des doigts la dure réalité de ces milliers d’ouvriers, dont de nombreux immigrés, qui ont fabriqué nos voitures pendant des décennies. Cet embryon de début de légitimité me permet malgré tout de vous dire que cet ouvrage m’apparaît particulièrement fidèle à la réalité. En outre, on y apprend plein de choses sur le monde ouvrier et syndical, notamment que ce dernier, le monde syndical, bien que censé porter de belles valeurs, oublie trop souvent de se les appliquer à lui-même… à commencer par l’égalité homme-femme…
Après, comme il s’agit d’une BD, on doit un minimum parler du dessin… Perso, je ne suis pas très fan de ce style mais, comme bien souvent dans ce genre de BD témoignages, ce type de dessin pas très sophistiqué fait néanmoins tout à fait le job.
En tout cas, voici une BD qui a une vraie valeur documentaire. Pour ceux que ça intéresse.
Une BD très bien faite et riche en contenu informatif. Nous sommes en Allemagne en 1923, Hjalmar Schacht, financier est appelé au chevet de l’économie pour la redresser d’une situation désastreuse consécutive au traité de versailles. Brillant, un peu cabotin et très imbu de lui même il trouve des solutions pour relancer la machine, dont la production de matériels militaires. Il contribue ensuite à mettre fin aux conséquences de la crise de 1929 et de son chômage de masse.Plus économiste que politique, il est un peu aveugle aux orientations antisémites des nazis et collabore au régime sans le cautionner jusqu’au début de la guerre, puis s’en éloigne progressivement. Le scénario de l’histoire est astucieux, avec l’interview du Mossad qui veut des détails qui pourraient lever des attitudes ambiguës du personnage.
Cette couv nous renvoie illico à un bon film de guerre et pour cause…
1940, les nazis ont besoin d’or pour couvrir leurs frais de guerre, ils comptent se servir là ou ils se sont installés… Problème, les belges ont anticipé et envoyé 200 tonnes d’or pur vers l’Afrique… La course peut commencer !
Tout les ingrédients sont réunis. Et parmi eux des personnages têtes d’affiches : le capitaine Beney et le lieutenant Nurmi côté France libre aidés de Dickens, indigène local… Rosberg côté allemand..et d’autres personnages encore bien mystérieux…
Le récit de Pierre Boisserie est trépidant et a le mérite de s’appuyer sur des faits historiques bien méconnus… La mer et le ciel étant trop risqués, les allemands décident de faire transiter l’or par des chemins a priori plus calmes.. le rail et la route. Les anglais et De Gaulle avec eux ont bien tenté un débarquement qui s’est soldé par un fiasco…
Ce tome 1 lance parfaitement une intrigue solide et passionnante. Le duo Boisserie – Guillaume qui a déjà fait des siennes (Dantès, la banque, le banquier du Reich) nous offre un dyptique à suivre avec attention !
Ce premier tome qui s’inspire du Comte de Monte-Cristo se déroule à Paris de nos jours. Un trader d’une banque est promu à la tête d’un service et opère sur un marché spécifique en réalisant des opérations à la limite de la légalité. Mais ces opérations malheureuses vont vite se révéler à terme dangereuses. Une bande dessinée qui se déroule dans le monde des affaires, nous en connaissons une ou deux, mais celle-ci est plutôt bien réalisée. Le récit tient bien la route et explique bien l’univers boursier, même si pour cette bande dessinée, c’est simplifié. Le scénario est bien construit et avance petit à petit mettant en place les pierres du désastres que nous sentons arriver.
Le graphisme est intéressant, à la hauteur de ce que l’on attend dans ce genre de bande dessinée, des personnages bien réalisés dans des décors travaillés sans une quantité de couleurs perturbantes.
Un premier album qui ne déçoit pas, un premier album qui annonce une série qui devrait être passionnante. A suivre…
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