"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
" La religion est l'opium du peuple " (MARX)
Ancien élève de l'École normale supérieure de Cachan, docteur d'État, Paul Desalmand a publié dans de nombreux domaines, aussi bien dans le domaine de la vulgarisation qu'en littérature. Son premier roman, Le Pilon, a été traduit en six langues.
Dans ce nouvel essai, publié en 2017, aux éditions Entrelacs, Paul Desalmand permet une fois de plus une compréhension de la position de l'athée, d'Epicure à nos jours.
En effet, le mouvement de contestation envers les différentes croyances n'a cessé depuis. C'est notamment au cours de la période du Siècle des Lumières qu'il a été le plus engageant. En effet, de nombreux philosophes récusent la croyance religieuse comme étant une vérité unique. Pour ces derniers, Dieu n'est que la projection des aspirations de l'être humain, et, par conséquent, n'est qu'un produit humain par lequel l'homme se console de son insuffisance.
Il démontre ainsi que l'athée se passe de l'hypothèse du divin pour expliquer le monde et pour déterminer sa conduite.
p. 21 : " [...] l'athée s'attaque surtout aux institutions religieuses et aux superstitions pour ce qu'elles ont de contradictoire et d'aliénant. "
Pour l'athée, la religion ne favorise pas l'activité de l'esprit.
Comme le stipule Michel Onfray, "les religions d'amour et de miséricorde débouchent toujours sur la haine". C'est donc logiquement que les athéistes sont de plus en plus nombreux. De plus, l'athéisme et les mouvements favorables à l'émancipation des femmes sont souvent allés de pair. L'être humain semble vouloir se détacher finalement de tout style d'asservissement.
Cet essai ne m'a que moyennement convaincu. Bien que sa forme soit accessible, malgré la complexité du sujet abordé, les trois quarts du livre sont consacrés aux différentes religions et croyances. J'aurais aimé un plus large développement de l'athéisme, notamment dans cette époque contemporaine.
Dans "Le liseur du 6 h 27", Jean-Paul Didierlaurent nous emmenait dans les entrailles de ce terrible pilon que redoutent tous les livres… ce que ne manque pas de nous faire vivre et ressentir, avec beaucoup de talent et d’originalité, Paul Desalmand dans Le pilon.
C’est un livre qui raconte, un livre de valeur, numéroté, sorti des presses de la Mayenne le 17 juillet 1983 mais qui regrette d’être affublé d’un code-barres : « J’ai l’impression de ressembler à un camembert. » D’emblée, il confie : « Quoi qu’il puisse m’arriver, j’estime ma vie réussie parce que j’ai été lu. »
Sa vie commence dans un entrepôt, trois mois à attendre la rentrée de septembre et à redouter les souris qui grignotent… « je veux être dévoré dans le bon sens du terme. » Puis c’est la première librairie avec des anecdotes savoureuses comme cette séance de dédicace, ces lycéens, ce garçon porté de bonne volonté et sa mère qui le décourage… Ce livre faisant partie des « office », il est retourné dans son carton d’origine sans avoir vu le jour et commence à redouter le pilon.
Ainsi, nous apprenons que 100 millions de livres sont broyés sur 500 millions fabriqués mais notre ami y échappe pour se retrouver chez « un libraire qui lit » où le livre est seulement aimé : « il ne manquait pas de lecteurs, il manquait seulement de bons libraires… le rôle de l’écrivain, de l’éditeur, du libraire, du livre qui est, tout simplement, d’apporter du bonheur. »
Dans la première partie de son livre, Paul Desalmand pose bien le problème, définit tous les éléments qui font la vie de son héros, de façon très vivante. Suivent encore des péripéties complètées par des réflexions très pertinentes sur la vie de notre société.
Nous rencontrons un écrivain en mal de reconnaissance, un ancien champion de ski, le monde des librairies d’occasion et surtout, ce que l’auteur réussit bien : les discussions entre ouvrages se retrouvant sur la même étagère. Après un temps sous les ponts de Paris, le livre est le compagnon d’une « mignonne » adepte du bronzage intégral… mais qui abandonne son livre dans un taxi : « le meilleur de ma vie était derrière moi. »
Son retour en librairie permet de détailler les différents positionnements d’un livre pour qu’il ait les meilleures chances d’être acheté : la vitrine, le tourniquet, le présentoir ? Chez les lecteurs, il y a le chasseur qui cherche dans un rayon et le pêcheur qui ne regarde que les livres posés à plat mais, ici, les rôles sont inversés : « le poisson doit hameçonner le pêcheur. » L’idéal semble être le dessus d’une pile mais « la librairie n’est pas un commerce comme les autres, du moins celle digne de ce nom. » Enfin, un livre peut être acheté mais sera-t-il lu ?
D’étape en étape, la vie de ce héros peu ordinaire se poursuit et permet à l’auteur de nous gratifier de quelques petits bijoux : « La lecture comme l’amour est la pierre à aiguiser de l’âme. » ou encore : « L’écrivain n’est vraiment mort qu’avec son dernier lecteur. » ou enfin : « Une maison sans livres est une âme morte. »
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
J'aime beaucoup ce type d'anecdote. Les définitions sont néanmoins inégales dans leur intérêt. Un livre idéal pour le petit coin !
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